maman embrasse enfant

Depuis que je suis ta maman, je n’ai jamais eu autant peur de mourir

Mon enfant,

Depuis que je suis ta maman, je n’ai jamais eu autant peur de mourir.

Si tu savais combien de fois depuis ta naissance j’ai eu peur que ce soit la fin alors même que ce n’était que le début. La vie de parent vient avec de belles mais lourdes responsabilités ainsi que l’angoisse de disparaître tandis que je sais que tu as besoin de moi. De nous. Je te veux heureux toute ton existence. Pour cela j’ai ce besoin viscéral de vivre, d’exister, de respirer. Et de me savoir pour longtemps auprès de toi car respirer ton odeur, c’est respirer la vie.

Si tu savais comme je m’en veux pour tous ces rendez-vous médicaux où je n’ai eu d’autre choix que de me présenter avec toi. Motivée par mon hypocondrie, j’ai mobilisé un nombre insensé de spécialistes afin de m’assurer qu’aucun de mes maux n’était suffisamment sérieux pour me priver d’envisager sereinement l’avenir à tes côtés. Car en surveillant ma santé, c’est la tienne que je veux préserver. Que deviendrais-tu si mes douleurs étaient trop nombreuses au point que j’en périsse ?

Depuis que je suis ta maman, je n’ai jamais eu autant peur de mourir.

Si tu savais comme j’ai le mal de mère à chaque fois que je monte en voiture. Je suis ta maman timide au volant. À l’affût du moindre chauffard, du moindre obstacle à notre bonheur. J’ai peur de perdre la vie en perdant le contrôle de mon véhicule et que toute ton existence tu en veuilles à la route de m’avoir arrachée à toi. Un mauvais coup de frein pourrait mettre fin à notre histoire. Et qui t’emmènerait à l’école si je ne suis plus là ?

Si tu savais comme chaque élément de mon quotidien est devenu un danger potentiel. J’ai peur que le tunnel sous lequel je passe ne s’effondre. J’ai peur du vélo qui arrive trop vite vers nous. J’ai peur de cette suspension au plafond qui pourrait nous tomber dessus alors qu’elle n’a jamais montré un signe de faiblesse. J’ai peur du vent qui souffle trop fort et de l’avion qui vole trop bas. J’ai peur… Mais la vie, mon ange, ne peut être guidée par la peur et je t’épargnerai ma paranoïa afin que tu n’aies peur de rien ni même de gravir l’Himalaya.

Depuis que je suis ta maman, je n’ai jamais eu autant peur de mourir.

La vérité c’est que j’ai peur de ne pas être là lors de tes premières fois, belles ou moins belles. J’ai peur de ne pas être là non plus quand à ton tour tu expérimenteras la peur ou encore le chagrin, la colère, la tristesse.

Tu le sais désormais, je suis une maman anxieuse et cette peur que la mort ne frappe prématurément à ma porte m’amène nécessairement à la peur de te perdre, toi. Car si je te perds, je me perdrais aussi et cette idée m’est inconcevable. Inimaginable. Impossible.

Je veux vivre des décennies et des décennies. Encore et encore. Juste pour pouvoir te protéger. Te protéger de tout. De rien. Te préserver et t’aimer encore. Inlassablement.

Je veux que l’on regarde les étoiles ensemble aussi longtemps que possible. Je veux que l’on suspende le temps pour repousser le plus longtemps possible le moment où je deviendrai ton étoile parmi toutes les autres.

Depuis que je suis ta maman, je n’ai jamais eu autant peur de mourir.

Car je n’ai jamais trouvé la vie aussi précieuse que depuis que je t’ai donné la tienne.

Crédit : milias1987/Shutterstock.com

Debout Maman

Devenue maman un 14 février après de longues années d'attente, j'ai aujourd'hui auprès de moi ma plus belle source d'inspiration. J'ai toujours aimé écrire. L'écriture me permet d'extérioriser. L'écriture me permet de panser mes pensées pour réconcilier mon présent au passé. Les émotions rythment toutes mes danses et depuis la naissance de ma fille, j'ai autant envie de crier sur les toits tout cet amour que de donner à voir et à lire une maternité sans filtre. Le post partum est un sujet fascinant que je ne cesse de découvrir. Et (apprendre à) être mère, n'est pas un long fleuve tranquille. Il y a tant à dire. Tant à vous dire. Tant à partager. Tant à déconstruire aussi.

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