femme cimetière

Maman, tu nous as quittés trop tôt, trop jeune, trop belle

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Maman où es-tu?

Tu nous a quittés trop tôt, trop jeune, trop belle, mais surtout trop vite, beaucoup trop vite.

Maman où es-tu?

Tu es partie seule comme un chien, me laissant là, ici, avide de ta présence alors que je boirais encore à même la source de tes tendres paroles, de tes caresses réconfortantes, de tes ‘’je t’aime’’ maternels.

Je voudrais que tu essuies mes larmes, Maman. Les larmes acides qui roulent et me brûlent les joues, me vident le cœur un peu plus à chaque jour parce que la source dans laquelle je m’abreuvais est sèche depuis ton départ.

Maman où es-tu?

Si, au moment où tu es partie, je pouvais sentir ta présence bien ancrée en moi, aujourd’hui je la cherche, je veux me connecter à toi mais je n’y arrive pas, je n’y arrive plus. J’avance, je creuse, mais je glisse un peu plus vers mon propre abîme. Je pensais avoir touché le fond, mais c’est un trou sans fin qui m’habite maintenant.

Maman où es-tu?

J’ai peur, Maman.

M’entends-tu ?

J’ai peur.

Je ne veux pas y aller, je ne veux pas descendre dans ce puits, dans cette noirceur, seule. J’aimerais que quelqu’un me donne une torche pour m’éclairer. Qu’il me regarde droit dans les yeux et me dise : ‘’C’est bon, tu peux y aller, il n’y a pas de danger. Vas-y. Je t’attendrai ici.’’ Mais je suis seule et je te cherche dans mes profondeurs.

Maman où es-tu?

Promets-moi que je vais te trouver. Promets-moi que là, au fond, quand j’aurai battu la poussière, enlevé les toiles d’araignée, marché sur les vitres cassées telles mes larmes brisées, que lorsque j’aurai hurlé ton nom en m’effondrant à genoux le visage au creux de mes mains, j’aurai le courage de dissiper le brouillard, de me relever et apercevoir le trésor dont tu m’as tant parlé. Celui d’une vie tranquille, souriante et paisible.

Maman où es-tu?

En vérité, ce n’est pas toi que je cherche, c’est la nouvelle version de moi-même qui doit vivre sans toi. Je suis perdue. Tu étais la lanterne qui éclairait mes zones sombres. La main qui m’accompagnait. L’épaule qui me consolait. Tu étais mon repère, mon phare. Tu étais l’amour inconditionnel. J’aimerais crier au monde entier tout mon mal, mais ma douleur est indicible.

Maman, où suis-je ?

Je ne sais pas encore, mais je vais continuer ma descente avec ou sans lumière. Je puiserai ma force à même ce don que tu m’as légué. J’irai au fond du puits, jusqu’à ce que je sente le sol sous mes pieds. J’y resterai jusqu’à ce que la tempête se calme, jusqu’à ce qu’une infime petite lumière puisse me toucher, puis je la laisserai pénétrer mes failles pour y faire jaillir de nouveau la source de ton amour pour pouvoir te laisser partir en paix.

Crédit : Twin Design/Shutterstock.com

Dannie Rousseau

Amoureuse de la vie et voyageuse dans l'âme, j’avance dans la vie sans ne rien vouloir manquer. Fière maman de deux magnifiques êtres humains, j’apprends les joies (ou non) de la maternité. J’ai compris que l’amour est ce qu’il y a de plus vrai et qu’il peut se multiplier… à l’infini.

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5 Comments

  • Ce texte est magnifique et me touche profondément !! Ayant perdu ma maman il y a aujourd’hui 10 ans, et ma petite soeur il y a à peine 5 mois, j’ai vraiment l’impression qu’il n’y a pas de fonds à ce puit si noir. J’espère toujours retrouver une petite étincellete qui mettera un léger baume sur cette douleur.

    Bon courage à toi dans cette épreuve xx

  • C est avec mon coeur de petite fille que j’ai lu et bien senti chaque phrase chaque mots oufff c est exactement ce que je ressentais depuis qu elle nous a quitter à l âge de 41 ans moi la dernière de 5 enfants j avais 11 ans et demis ??? n ayant pas les ressources que nous avons aujourd’hui j’ai appris a faire mon deuil au travers de quelques thérapie sur le TPL a l âge de 45 ans l année que j’ai faillis mourrir a mon tour d une pneumonie maintenant j’ai 52 ans et j apprend a vivre avec. Mais j’ai toujours la douleur qui m habite même si je mène une vie très heureuse …….c prend un suivis après la petite d une mère c est évident car c est rpeurant de vivre une si grande peine sans notre maman chérie ?

  • J’ai perdu mon père et mes deux frères dans la même année. J’avais 17 ans . J’ai maintenant 61 année. Eh je les cherche toujours. La peine ne disparaît jamais mais avec les années ses moins douloureux. Ils sont partis tellement vite. Je te comprend tellement . Mais je sais une chose c’est que je sent leurs présences. Ils sont à mes côtés comme ta merveilleuse Maman. Bizous

  • Je viens de perdre ma maman et me reconnaît dans chaque mot chaque phrase.

    La perte d’une maman est insoutenable..

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