maman fatiguée avec bébé qui pleure

À toi qui trouves que les mères d’aujourd’hui se plaignent tout le temps

À toi qui trouves que les mères d’aujourd’hui se plaignent tout le temps;
À toi qui penses qu’elles l’ont plus « facile » que les mères d’avant;
À toi qui crois que les mamans devraient arrêter de ventiler et se contenter d’être reconnaissantes et épanouies;

Sache qu’avouer une difficulté en lien avec la maternité ne veut pas dire que je regrette d’être mère.

Quand je mentionne être fatiguée, que je n’en peux plus, j’aimerais ne pas entendre « Ben voyons! Tu savais pas que tu serais fatiguée? Si tu savais que tu ne gérais pas bien la fatigue, t’aurais pas dû avoir des enfants ! ». Lorsque j’avoue que les fatigues physique et mentale quotidiennes sont difficiles à gérer, je ne dis pas que je regrette mon choix d’avoir des enfants. Je ne dis rien d’autre que « c’est difficile, par moments ». Merci, bonsoir.

Quand je dis que j’ai hâte à cette fin de semaine où les enfants se feront garder, j’aimerais ne pas entendre : « »Ben là! Pourquoi tu as fait des enfants si tu ne veux pas être avec eux ? C’est ça avoir des enfants, fallait y penser avant ! ». Lorsque j’avoue que j’ai besoin d’un répit, de me retrouver seule ou avec mon conjoint, je ne suis pas en train de dire que mes enfants m’importunent ou m’ennuient. Je ne dis rien de plus qu’avoir un moment pour me recentrer, nous retrouver et nous reposer serait la meilleure solution pour être plus disponible pour mes amours.

Quand j’exprime une frustration sur la quantité de microbes qui passent par chez nous dans un mois, entendre « Ah ben ç’est ça les enfants! Faut que ça se bâtisse un système immunitaire, tu ne savais pas ça? » ne m’aide en rien. Oui, j’étais au courant. Est-ce que le savoir rend la 47e gastro et le 3075e rhume plus agréables ou plus faciles? Non. Avouer que la situation est frustrante, ce n’est pas dire « avoir su, j’aurais pas fait d’enfants! ». On se comprend ?

Quand j’ose dire que jouer avec mes enfants pendant huit heures d’affilée n’est pas mon activité préférée, entendre « Ça reste tellement pas petits longtemps, tu devrais profiter de chaque seconde avec eux! Tu ne te rends pas compte de la chance que tu as! » ne me fait pas me sentir mieux et ça ne rend pas ma journée plus amusante avec eux. J’avoue simplement que parfois, avoir une discussion avec un adulte m’apporterait plus de plaisir que de jouer aux autos avec quelqu’un qui discerne mal le devant du derrière de son véhicule. Ça ne signifie pas que je regrette les moments passés à quatre pattes dans le salon, les histoires lues avec un enfant sur chaque cuisse ou les châteaux construits et détruits aussitôt. Je vis ces merveilleux moments comme une bénédiction. J’essaie d’arrêter le temps trente-cinq fois par jour et de me rentrer ces souvenirs de force dans le crâne tellement je me compte chanceuse. Aimer partager de bons moments avec ses enfants en s’amusant ? Oui! Éprouver du plaisir à chaque heure de chaque jour ? Non.

Quand j’avoue mes difficultés, je ne veux pas qu’on me plaigne et je ne cherche pas à attirer l’attention et la sympathie.

Si un.e entrepreneur.e te disait que démarrer son entreprise est la plus belle chose qu’iel ait faite mais que c’est très difficile par moments, lui dirais-tu d’arrêter de se plaindre parce que c’était son choix et que c’était à prévoir? Non. Tu le mettrais sur un piédestal et tu admirerais cette personne courageuse, fonceuse et travaillante  Pourquoi est-ce différent avec les mères?

Quand je fais part d’une difficulté au sujet de ma maternité, je cherche juste une oreille. Pas de conseils, pas de pitié et encore moins des insultes. Je ne regrette pas ma maternité, merci. J’ai juste besoin de ventiler un peu. Ça ne t’enlève rien, et si ça t’atteint dans le plus profond de ton petit toi, peut-être est-ce parce que tu as vécu la parentalité sans pouvoir ventiler car ce n’était pas bien vu, et que, évidemment, tu y as survécu. Eh bien, à chacun son parcours. Je ne suis pas toi, et le monde a changé. Nous nous battons maintenant pour que les parents puissent exprimer leurs émotions, qu’il s’agisse de la joie ou du désarroi, sans se prendre des insultes et des « tu as choisi, arrête de te plaindre » en pleine gueule.

Merci de me soutenir plutôt que de me juger et merci de t’abstenir de tout commentaire quand tu ne parviens pas à le faire.

Amicalement,

Une maman qui ventile

Crédit : ljubaphoto/istock.com

La Collaboratrice dans l'Ombre

La Collaboratrice dans l'Ombre est la couverture utilisée par toutes les collaboratrices de l'équipe qui souhaitent écrire des articles crus et criant d'une vérité sans filtre. Souhaitant exprimer et assumer leurs opinions sans pour autant blesser leur entourage immédiat, elles préfèrent alors utiliser le couvert de l'anonymat.

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