Mon bébé, ta naissance a été difficile

Mon bébé,

Lorsque tu es né, je n’ai pas pu te prendre dans mes bras. J’avais tellement hâte de te rencontrer, de t’entendre pousser ton premier cri. Mais lorsque que tu es sorti de mon ventre, tout ce que j’ai entendu est le personnel médical qui s’activait. J’ai regardé ton père sans oser parler, j’ai vu ma peur se refléter dans ses yeux. J’ai retenu mon souffle jusqu’à ce que tu prennes le tien pour la première fois.

Ils t’ont emmené loin de moi, ont percé ta petite peau de nouveau-né, t’ont branché sur des machines et t’ont enfermé dans une petite boîte pour bébé. J’ai marché de ma chambre à la pouponnière dans un couloir qui m’a paru sans fin pour aller te rejoindre. J’ai vu ton petit corps fragile à travers la vitre de l’incubateur. Alors que quelques heures plus tôt, tu étais au chaud dans le creux de mon ventre, la dureté du monde te heurtait de plein fouet. J’ai eu mal pour toi. Je t’ai pris dans mes bras et mes yeux ont ignoré les fils et les bleus pour t’admirer.

Je me suis souvent demandé si j’avais fait quelque chose, quelque part, qui aurait pu contribuer à te mettre dans cette position. Si j’avais pu changer n’importe quoi pour que ton arrivée soit plus clémente. J’ai marché de la pouponnière à ma chambre, mais mon cœur est resté avec toi. J’ai appris le nom des infirmières, celles qui me remplaçaient quand je n’étais pas avec toi. J’ai attendu des heures pour parler à un pédiatre deux minutes.

Je suis restée forte pour toi, j’ai fait confiance aux professionnels et j’ai gardé le sourire. Finalement, ils ont retiré les aiguilles et les aimants et j’ai pu te ramener à la maison. J’ai remercié la vie d’avoir ce privilège. J’ai raconté ta naissance en pleurant. Lorsque j’ai ouvert ton carnet de naissance et que mes yeux se sont posés sur ton Apgar, mon coeur s’est serré. J’ai redoublé de douceur pour rattraper la cruauté de tes premiers jours. J’ai fait le peau à peau qui nous avait manqué, une boule dans la gorge en pensant que tu avais été arraché à la seule chose que tu connaissais. Que tu as été blessé et heurté alors que tu rencontrais le monde pour la première fois. J’ai eu le cœur brisé de penser que tu avais dû te battre pour ta vie alors qu’elle venait de débuter.

Mon bébé, tu as été tellement courageux. Ta naissance n’a pas été comme je l’avais imaginée mais aujourd’hui, tu es là et en santé et c’est tout ce qui compte.

Crédit : Irina Wilhauk/Shutterstock.com

Stéphanie Michaud

Ma plus grande certitude à toujours été qu'un jour je serais maman. Maintenant que j'ai accompli ce rêve, la maternité m'inspire énormément. J'aime écrire depuis que je suis toute petite et c'est un moyen pour moi de prendre du recul sur mon quotidien ou d'exprimer mes émotions. Je veux parler de l’aventure de la maternité dans toute sa beauté et sa complexité avec honnêteté en espérant rejoindre d'autres mamans qui vivent les mêmes choses que moi.

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