depressed woman hesitate to take pill

Prends-la, ta pilule

depressed woman hesitate to take pill

Mon amie,

Depuis des années, tu prenais ta pilule, la p’tite pilule du bonheur. La pilule qui t’a aidée à passer à travers bien des coups durs dans la vie. Celle qui t’a permis de tenir debout quand tu ne te sentais pas capable de passer à travers tes journées. Celle qui te donnait une petite tape dans le dos quand tu en avais besoin. Ta béquille.

Mais depuis quelques mois, tu as décidé que tu n’avais plus besoin de ta béquille; malgré les recommandations de ton médecin, tu as décidé que c’était fini. Par orgueil, parce que tu voulais pas passer ta vie à la prendre.

Le problème, c’est que depuis ces quelques mois, ça ne va plus, mais vraiment plus.

Tu es tellement fatiguée que même des nuits de dix heures ne seraient pas assez longues pour te permettre de reprendre le dessus. Tout te tape sur les nerfs. Ce n’est pas compliqué, tu nages en plein SPM vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept et ton chum pis tes enfants subissent bien malgré eux tes innombrables sautes d’humeur.

Tu as aussi recommencé à faire des crises d’anxiété. Tu sais, celles dont tu t’étais débarrassée depuis des années. Maintenant, tu es toujours à fleur de peau, la larme à l’œil. Si tu ne te retenais pas, tu passerais tes journées à pleurer pour tout et pour rien.

Et alors que tout part en vrille, tu te demandes pourquoi tu es comme ça. Bien entendu, tu trouves toutes sortes de raisons qui expliquent ton état sans jamais nommer la bonne. La vraie raison. Parce qu’au fond de toi, tu sais très bien pourquoi tu es rendue à terre de même. Pourquoi tu es rendue au bout de ton rouleau.

Mais, dis-moi, tu attends quoi pour te décider? Tu attends quoi pour la recommencer, ta pilule? Tu vois bien que tu en as besoin. Tu vois bien que tu n’es plus la même depuis que tu as cru que tu n’en avais plus besoin et que tu as arrêté de la prendre ?

Tu t’es trompée ma belle et sais-tu quoi ? Ce n’est pas grave. Tu as essayé et ça n’a pas marché. Est-ce que c’est si dramatique que ça?

Lâche ton orgueil et lâche tes principes; ta santé mentale est bien plus importante.

Tu sais mon amie, bien des gens passent leur vie avec une béquille et certaines sont beaucoup plus dommageables que d’autres. La tienne ne l’est pas, il n’y a rien de honteux dans le fait de la prendre.

Pour le moment, tu as besoin de ta béquille et elle fait partie de toi, de ta vie.

Accepte-le donc et fais-moi plaisir, prends-la, ta pilule.

Crédit : Josep Suria/Shutterstock.com

Caroline Gauthier

Maman de trois enfants, conjointe de fait et soloparentale plus souvent qu'à mon tour, j'essaie tant bien que mal de garder le fort lorsque l'homme de la maison n'y est pas car je suis l’une de ces mères dont le chum s'exile pour gagner sa vie. Toujours directe, je n’ai pas peur de mes opinions, je travaille à temps plein en administration et je m’assume totalement quand je dis que lorsque je pars au bureau le matin, je ne m'y rend pas pour travailler mais pour me reposer. Ben oui. ME REPOSER. Parce qu'on ne se le cachera pas, la job de mère est rarement de tout repos.

Plus d'articles

Post navigation

3 Comments

  • Dans le fond c’est comme un diabétique qui doit prendre son insuline pour vivre et bien là c’est un médicament pour aider à être mieux.

  • Moi c est de ma femme Pis de l argent que j ai besoin. Les pillules vont pas me donner ni une ni l autre et ça fait longtemps que j ai compris ça, et ma psychiatre aussi.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *