nouvelle maman avec bébé

Je suis une nouvelle maman et on me met trop de pression

nouvelle maman avec bébé

Après des heures de travail, j’accouche enfin. Mon bébé tant attendu est là. Mais avant même de me demander comment je vais, de me dire où aller chercher de l’aide si j’en ai besoin, de me parler des soins de base de mon bébé tout neuf et de me féliciter pour cette beauté que je viens de mettre au monde et cet exploit que je viens d’accomplir, on me rend immédiatement anxieuse en me parlant de tête plate et de la quantité de lait que mon bébé doit boire alors que je tente tant bien que mal de l’allaiter pour l’une des premières fois.

Me voici de retour à la maison avec ce trésor si fragile que j’aime déjà du plus profond de mon être. Après quelque temps à peine à tenter de m’adapter à ma nouvelle vie, survivre au manque de sommeil, donner tout ce que je peux à mon bébé et l’aimer à en oublier mes propres besoins, on me dit qu’il n’a pas pris assez de poids, qu’il ne suit pas parfaitement sa courbe de croissance et que je dois faire mieux. Si mon bébé continue de ne pas prendre assez de poids, ce sera forcément ma faute.

Quelques semaines plus tard, alors que je passe mes journées et mes nuits à angoisser à propos de la forme de la tête de mon bébé, on me dit que je n’en fais pas suffisamment. J’ai pourtant calculé le temps que mon bébé, aussi petit soit-il, passe couché sur le dos, je me suis efforcée de le mettre sur le ventre même s’il n’aime visiblement pas cette position, et j’ai même noté sans faute l’ordre des rotations dans son berceau pour varier la position de sa tête lors des dodos. Malgré mes efforts, on me dit qu’il a la tête plate. Si la forme de sa tête ne s’améliore pas rapidement, ce sera certainement ma faute.

Le temps passe et mon petit ne dort pas cinq heures d’affilée malgré les mois qui se sont écoulés. Après toutes ces nuits à ne pas dormir et à essayer de répondre aux besoins de mon bébé du mieux que je peux, on me dit que ce n’est pas normal, à cet âge, de boire du lait en pleine nuit. Si mon bébé ne fait pas ses nuits, c’est ma faute.

Puis mon petit atteint l’âge d’un an. Et après des mois passés dans notre univers bien à nous, à nous coller durant des heures, à explorer ensemble la nature, la nourriture et tout ce qui nous entoure, on me dit que je dois envoyer mon bébé à la garderie. Que c’est bon pour lui de couper le cordon avec sa maman. On me fait croire que je n’ai pas le choix parce que c’est ainsi que fonctionne la vie de nos jours. Si mon bébé n’est pas sociable, s’il continue d’avoir besoin de passer du temps dans mes bras, ce sera ma faute, une fois de plus.

Quand j’imagine l’avenir, je ne peux m’empêcher de croire, avec tout ce que j’ai entendu, que les problèmes que mon enfant vivra seront causés par ma faute. S’il a des difficultés de langage, ce sera ma faute. Si son comportement dérange, ce sera aussi forcément ma faute. Quelle pression sur nos épaules!

Mais si mon enfant est heureux, enjoué et sensible aux autres, me dira-t-on que c’est grâce à moi?

Crédit : RealPeopleStudio/Shutterstock.com

Sophie Mimeau

Maman pour la première fois, je suis sensible, émotive, anxieuse à mes heures et admirative devant ce que je trouve beau ou face à ceux que j’aime. L’envie d’écrire m’est venue presqu’au même moment où mon bébé s’est pointé le bout du nez. Je suis parfois timide, mais j’aime d’autres fois attirer l’attention et comme je suis une personne très organisée vous comprendrez pourquoi la maternité m’est rentrée dedans!

Plus d'articles

Post navigation

1 Comment

  • Dans mon expérience non, quand votre bébé sera épanoui et heureux et drôle et sociable, on ne dira certainement pas que c’est grâce à vous, mais en dépit de vos choix tous plus erronés les uns que les autres ! Mais à ce stade, vous ne croirez plus ce qu’on vous dit ???
    Merci pour cet article tellement vrai !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *