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Je suis enseignante et j’aimerais qu’on arrête de faire une fixation sur les notes 

Je suis enseignante et je pense qu’il est grand temps que l’on se questionne.

Et si, cette année, on arrêtait de focusser sur les notes et la performance et qu’on misait sur l’humain et sur la bienveillance ?

Et si, cette année, on se donnait tous le droit de ne pas être parfaitement à l’aise avec l’enseignement à distance et qu’on acceptait de ralentir ?

Et si, cette année, on acceptait de couper un peu dans le contenu pour s’occuper davantage de la santé mentale de ceux qui le reçoivent ?

Et si, cette année, on misait sur le lien avec les jeunes avant de leur bourrer le crâne « de la matière manquée de mars à juin » ?

Et si, pour « rattraper les quatre mois de congé forcé », on se permettait d’ouvrir la possibilité de faire en trois années scolaires ce qui se fait en deux ans normalement ?

Et si, cette année, on ne baissait pas les bras, mais on arrêtait de vouloir pousser de la matière dans des cerveaux qui ont dû s’ajuster à une toute nouvelle vie scolaire ?

Et si on se calmait les nerfs sur la productivité, le taux de réussite et les résultats académiques ?

Et si on arrêtait de focusser sur les exigences ministérielles et qu’on réapprenait à apprendre pour le plaisir et dans le plaisir ?

Et si on misait sur les sentiments de sécurité et d’appartenance au milieu scolaire, si important pour nos ados ?

Et si on se disait qu’à la place de nos jeunes, on ferait difficilement mieux ?

Et si on s’avouait que nous sommes nous aussi très souvent dépassés cette année ?

Et si on se pardonnait de ne pas être toujours à la hauteur dans ce contexte qui n’a rien de normal ?

Et si, cette année, sans baisser les bras, on acceptait de prendre soin des êtres vivants avant de s’occuper d’un chiffre sur un bout de papier ?

Et si on innovait avec réconfort, soutien, bienveillance plutôt que d’essayer de conserver nos pratiques habituelles dans un contexte, qui, cessons de jouer à l’autruche, ne l’est pas du tout ?

Crédit : Sam Wordley/Shutterstock.com

La p'tite mère

Nouvellement maman solo d’un troupeau de quatre petits singes, je jongle entre le travail, les repas et les activités de tous dans le plus grand chaos. Mon nouveau mode de survie? Lâcher prise! Ici, un vendredi soir, le toupet au vent, on n’hésite pas à réécrire le guide alimentaire version simplifié. On choisi aussi nos batailles : au diable si la mini donne mal aux yeux avec sa robe soleil de Olaf, ses bas collants en laine et son tutu trouvé dans la boite de déguisements, elle est habillée et c’est ce qui compte, non?

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4 Comments

  • Ah, ça fait du bien… maman de 4 de 10 à 2 ans, le confinement n’a pas été de tout repos, avec des enfants au profil assez différent (du grand qui bossait en autonomie quasi totale au 2ème qui n’avait retenue que le mot « maison » dans « école à la maison »!!)
    et en parallèle de tout ça, pendant cette année 2020, je me suis formée à la psychopédagogie positive… qui reprend en effet tout ce que vous décrivez dans ce système scolaire idéalisé…. Il y a du chemin mais je pense qu’avec plus de gens comme nous, on devrait prendre la bonne direction !!!
    Bonne journée

  • Il ne faut pas oublier que toute la planète est dans la même situation. Si le jeune n’est pas apte a apprendre, nous ne ferons qu’augmenter son stress. Apprenons lui pourquoi il faut apprendre . Le dépassement de sois la joie qu’il va en retirer. Cela sera plus bénifique que de le bourrer de matière a apprendre.

  • Je vais parler pour moi (car je ne suis pas les autres)…
    Enseignante aussi (au préscolaire… le meilleur niveau quant à moi pour toute la liberté que nous laisse justement notre programme), c’est paisible chez nous (en classe je parle) cette année… On joue, on collationne, on yoga, on danse, on parc, on construit, on dessine, on se détend, on se fait des amis et on se raconte des histoires… Et tout cela fait partie des apprentissages de notre cursus.
    J’ai un groupe EXTRAORDINAIRE et je n’ai jamais tant été à l’écoute de mes petits élèves. J’ai vieilli, j’ai des enfants, j’ai brûlée certaines années par les deux bouts, maintenant j’entends et j’écoute le pouls du groupe… mais c’est difficile et ça prend, entre autres, de la confiance (en soi, en ses élèves et de la part des autres) et une dose de lâcher-prise… Rien de facile pour les gens qui sont habitués à contrôler. Je crois que le milieu est à l’aise avec des notes et des évaluations, donnons-lui le temps, la compréhension et le soutien pour lui permettre d’apprendre qu’un chiffre (ou une lettre) n’est pas la valeur d’un enfant ou d’un apprentissage… que ce qui ne se mesure pas avec des pourcentages est parfois plus profond et ancré comme leçon.

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