mother with two kids outside

À mon aîné

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Mon grand, quand je te vois aller avec ton frère, je vois bien que j’ai réussi dans mon rôle de mère.

J’ai voulu t’apprendre la patience, qu’il est important dans la vie d’attendre son tour, qu’on ne peut pas tout avoir tout de suite, ici et maintenant. Quand ton frère pleure et que je dois arrêter notre histoire pour le consoler, tu attends. Quand je suis occupée, la broue dans le toupet, les deux mains dans les chaudrons et que ton cadet crie qu’il a faim, tu t’approches de lui doucement en lui expliquant qu’il faut être patient et que bientôt, ça sera prêt, je sais que j’ai réussi.

J’ai voulu t’apprendre la persévérance, que même si ça ne fonctionne pas du premier coup, il faut rester calme et réessayer. Que ce qui peut être facile pour toi ne l’est pas nécessairement pour d’autres et vice versa. Que ce n’est pas combien de temps ça prend pour y arriver qui est important, mais de continuer même si c’est difficile. Qu’il est normal de faire des erreurs. Quand ton frère se fâche parce qu’il est tombé et que ce n’est pas simple de se relever et que je te vois l’encourager de toutes tes forces et lui crier « Bravo! » dès qu’il y arrive, je sais que j’ai réussi.

J’ai voulu t’apprendre la compassion et l’empathie. Que dans la vie, il faut être capable de se mettre à la place de l’autre pour bien comprendre ses réactions et l’impact de nos agissements. Que si on aime être réconforté quand on a de la peine, les autres aussi ont besoin de l’être. Quand je te vois prendre ton frère dans tes bras et lui donner un bisou quand il s’est fait mal ou encore t’excuser lorsque tu lui as volé un jouet en lui redonnant, je sais que j’ai réussi.

J’ai voulu t’apprendre l’amour et l’importance de la famille. Que peu importe les épreuves de la vie, être bien entouré n’a pas de prix. Qu’il est important de dire aux gens qui nous entourent qu’on les aime et qu’on tient à eux. Qu’un simple sourire peut réchauffer le cœur et mettre de la joie dans une journée plus sombre. Quand je t’entends dire «je t’aime» à ton frère chaque matin et chaque soir, que tu répètes sans cesse à quel point tu es chanceux de l’avoir dans ta vie même si c’est parfois difficile, je sais que j’ai réussi.

J’ai voulu t’apprendre que la perfection n’existe pas. Qu’il est normal de se tromper, d’avoir peur et de douter. Que l’important est de faire de son mieux, de lâcher prise par moments, de ne pas se mettre trop de pression et de ne pas toujours tout remettre en question. Quand je te vois dire à ton frère que ce n’est pas grave de se tromper, que des accidents ça arrive, que même s’il a peur de faire quelque chose de nouveau il doit essayer, je sais que j’ai réussi.

Mais au-delà de tout ce que j’ai voulu t’apprendre, c’est tout ce que tu es et l’amour que tu portes en toi qui font de moi une maman qui a bien réussi.

 

Crédit : Bricolage/Shutterstock.com

Miranda Dessureault

Maman de deux jeunes garçons, j’apprends les rudiments de la masculinité du mieux que je peux. Les bruits de camions, le démontage de tout ce qui peut se démonter, les blagues de pets et les idées casse-cou font partie de mon quotidien. Je me surprends moi-même à connaître les noms des nombreuses machines existantes. Selon moi, la patience est une vertu qu’on n’acquiert jamais totalement! Le lâcher-prise est souvent plus facile à dire qu’à faire, mais vivement les salles de jeux où l’on peut fermer la porte le soir pour ne pas y voir le fouillis.

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