annoyed mother with her family

Je suis une maman et je ne ris plus

Je suis une maman et je ne ris plus.

Je ne sais pas pourquoi exactement ni quand j’ai constaté cela, mais le fait est que je ne ris plus. Je n’ai plus le coeur léger. Et ça me manque. Je me rappelle nos débuts. Nos élans de bonheur et de légèreté. Cette insouciance, ce sentiment de flotter tellement la vie était simple et pure. Ce rire tellement présent et facile, qui était l’écho de tout ce qui m’émerveillait chez toi. Cette légèreté que je ne ressens plus. Qui m’a quittée comme tout ce qui est trop volatile et qui finit par s’évaporer avec le temps, jusqu’à disparaître complètement.

Est-ce le poids de la routine? De ce satané métro-boulot-dodo? Des enfants et de la maisonnée qui demandent tellement?

Est-ce la fatigue de la vie quotidienne? Des nuits trop courtes? Des journées trop longues? De tout ce qu’il y a toujours à faire, à accomplir?

Est-ce l’accumulation de ces milliers de petits deuils de la vie? Des déceptions qui s’accumulent au fil du temps qui passe? Des incompréhensions, des attentes déçues, des petites frustrations que je ravale et que je garde pour moi parce que je me répète constamment que ça ne vaut pas la peine d’en parler ? Est-ce tout ce qui s’accumule sous le tapis et qui forme une butte dans laquelle je m’enfarge de plus en plus souvent dernièrement?

Est-ce le fait que j’ai dû me tasser dans un coin, pour mettre à l’avant ce « nous » à la naissance des enfants ? Ce “nous” que j’adore de tout mon coeur. Ce “nous” dont je ne pourrais me passer, mais qui apporte avec lui dans son sillage un poids dont il est difficile de se défaire, même pour un court instant.

Je ne sais pas ce que c’est exactement. Probablement un mélange de tout ça.

Mais le fait est que je ne ris plus et je sais que c’est le signe que quelque chose cloche. Que quelque chose doit changer.

Ne te méprends pas. Je n’échangerais pour rien au monde notre vie et notre famille, mais je me rends compte qu’il est temps que je me redonne une place de choix dans notre « nous ». Que mon “Moi” peut aussi coexister avec lui et qu’il le doit. Je réalise que parfois, de petits changements peuvent faire une grande différence. Que je dois prendre soin de moi au même titre que je prends soin de nous.

Pour que la légèreté revienne dans ma vie.

Et que je recommence à rire.

Crédit : wavebreakmedia/Shutterstock.com

Mom Solo

Nouvellement maman d'un petit amour, je découvre jour après jour les joies et les déboires de la maternité. Monoparentale depuis le début de ma grossesse, j'ai depuis rencontré un homme merveilleux avec qui je pratique fort (!) pour faire un petit frère ou une petite sœur à mon coco. Travaillant dans le domaine des communications et de la gestion depuis plus de dix ans, j'écris à temps perdu depuis mon adolescence. Mon congé de maternité a eu l'immense avantage de me faire redécouvrir ma passion pour l'écriture, et me faire perdre celle pour l'ordre, le travail et le ménage. J'ai depuis troqué ma sacoche Micheal Kors pour un sac à couche, mon parfum pour une odeur de petit-lait, mon brushing pour une toque, mes talons hauts pour des espadrilles, mais rien de tout ça ne me ferait retourner en arrière.

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8 Comments

  • Je me reconnais tellement dans ce texte… comme si j’avais l’impression que depuis que j’ai des enfants, je ne me permets plus de rire…Pourquoi? Parce que nous en avons trop la tête? Mais comment faire pour que ça revienne?

    Merci pour cette belle lecture!

  • C’est très courageux de ta part d’oser dire ce qui est parfois tabou dans notre société. Selon le dictact de la performance, une maman devrait être une super woman, mais que l’on soit mère au foyer ou que l’on travaille, cette société en demande souvent trop aux femmes et être au top à tous les niveaux est tout simplement impossible. A nous de trier nos priorités. A nous aussi de rechercher une personne de confiance à nos cotés pour déléguer la maison et les enfants pendant au moins une après midi voire une journée quand on a besoin d’évacuer la pression. En tout cas , sache que tu n’es pas la seule dans ce cas.

    Courage à toutes les mamans qui carburent jours et nuits !

  • Il y a quelques années je ne riais plus, mes enfants avaient alors 2 et 5 ans. J’ai réalisé que je n’arrivais plus à consilier le travail de relation d’aide que j’avais avec mes réalités familiales. De plus, je n’avais plus le temps ni l’énergie de prendre soin de moi. Il fallait que ça change. J’ai réorienté ma carrière, je suis allée voir un orienteur, eh oui! 2 ans plus tard, j’ai mis ma carrière en relation d’aide sur pause, je poursuis ma carrière avec le même employeur, mais pour le moment j’ai des tâches qui me permettent de consilier travail et famille avec des horaires de travail plus flexibles, et le même salaire. Ma vie est transformée, j’ai le temps de m’occuper de moi et mieux de ma famille. Nous avons également entrepris une longue et profitable thérapie de couple mon mari et moi, car quoiqu’on en pense, les femmes, on en mène plus large que les hommes dans l’organisation familiale et ça gruge tout, l’énergie bien évidemment, mais aussi l’amour… Nous sommes en train de trouver un équilibre. Les changements à faire pour retrouver le goût de rire sont, quant à moi, des changements de fond qui se planifient plusieurs années d’avance et ils demandent de l’investissement, mais cela en vaut le détour pour avoir une vie qui correspond, non à nos ideaux de jeunesse, mais à la réalité des valeurs que nous priorisons depuis que nous ne sommes plus seulement 2 dans le foyer. Bonne chance à toutes les mamans qui ne rient plus dans la recherche de leur equilibre familial!

    • Bonjour !
      Votre expérience est très intéressante à lire. J’en suis exactement là où vous décrivez que vous n’en pouvez plus de la relation d’aide professionnelle puisque c’est difficile au niveau familial. J’en suis au même point. Alors orienteur et bilan de compétences. Oui. J’en suis encore plus persuadée. Merci pour ce partage ? Anne

  • Je pence que on profite pas assez de c’est instant de bonheur quand on est au taquet non stop il faut s’avoir lâché prise pas toujours ce soie parfait dans tout faut lâché prise et dire stop ci on lâche pas prise quand on le fera…

  • Merci pour ce texte…
    Je subis et nous subissons ce passage. Mon fils a 28 mois et un numérobis en route qui apparaîtra sous peu… j aime ma famille plus que tout mais me sens submergée plus que tout alors que je ne travaille pas (en dehors de la maison)… je me suis oubliée, complètement… j’ai l impression de vivre que pour eux donc je m oublie m, suis frustrée et fais la moitié de ce que je devrai faire à la maison… je ne ris plus, je manque à mon conjoint, je ne suis pas toujours drôle pour mon garçon. . Et rien de tout ça ne me plaît… j espère me retrouver, nous retrouver et rire comme je riais car je sais que j’ai tout pour être heureuse…

  • Comme je me reconnais là !
    J’ai souvent droit à cette réflexion de la part de mon mari : « tu ris plus, tu fais tout le temps la tête »… Moui. Je m’ennuie, c’est vrai et je suis sur les rotules. Je ne trouve plus rien de drôle à suivre la même routine qui m’épuise. Le Week-end n’est pas reposant et j’ai l’impression de porter un immense poids sur les épaules, qui ne se défait jamais. Les nuits sont courtes et il faut relever la tête pour avancer, au risque de se perdre dans une spirale sans fin…

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