maman débordée avec enfants

À tous ceux qui me reprochent de me plaindre de ma vie de maman

À tous ceux qui me reprochent de me plaindre de ma vie de maman,

Avant de devenir mère, j’avais une multitude de certitudes et de principes et j’écoutais ce que les mamans de mon entourage avaient à me dire au sujet de leur rôle avec une bonne dose de jugement. Mais aujourd’hui, je réalise que j’avais tort car parmi toutes les choses que j’ai apprises en ayant un enfant à mon tour, c’est que le jugement des autres est indigeste.

Lorsque j’évoque mon bonheur d’être maman, la plénitude que je ressens en regardant mon enfant, la gratitude que j’éprouve face à ce cadeau de la vie, vous me regardez toujours avec amour et vous opinez de la tête, heureux que je sois reconnaissante d’être mère.

Mais, lorsqu’au détour d’une discussion, après une dure journée, j’exprime mes doutes, mes peurs, mes peines et mes difficultés face aux défis de la vie de parent, vous me jugez. Vous vous indignez de mes plaintes comme si je n’avais pas le droit de les émettre. Comme si la maternité, parce qu’elle est un choix et un privilège, n’était que belle alors que ce n’est pas le cas. Alors oui, parfois j’ose dire que je suis à bout, brûlée, dépassée, fatiguée, lassée.

De la même manière, il n’existe aucun couple dont l’un des partenaires n’ait pas, une fois ou l’autre, exprimé sa colère face à son compagnon, son incompréhension face à une situation, ses questionnements face à l’avenir de sa relation. J’aime mon mari plus que tout, et ne regrette en rien de l’avoir choisi comme allié pour la vie. Mais parfois, nous ne résonnons plus sur les mêmes fréquences et je ne vois pas de mal à en parler.

De la même manière, les amis que nous avons choisis peuvent parfois nous décevoir. Et le fait de l’exprimer ne remet pas en question nos choix. Cela permet d’exprimer l’émotion ressentie dans un moment plus difficile, et de reprendre le chemin de l’amitié en étant plus léger, délesté d’un poids inutile.

De la même manière, si le travail que nous effectuons est un choix, il y a des jours où nous évoquons les difficultés, le manque d’énergie face aux défis à relever, le besoin de prendre un break.

La vie est ainsi faite. Nous faisons des choix qui ne nous comblent pas entièrement et quotidiennement de bonheur, car chaque bonheur cache sa part de sacrifices. Alors soyez tolérants et bienveillants envers vous-mêmes, mais aussi envers les autres.

Exprimer ce que l’on ressent est important, positif et permet même souvent de trouver des solutions. Si chacun peut partager son ressenti sur son conjoint, ses amis et son travail sans être jugé sévèrement, pourquoi ne peut-il pas en être de même pour le rôle de maman ?

J’ai parfois besoin de dire ce que je ressens sans devoir édulcorer mes propos, ou me cacher. Je pars du principe qu’une oreille attentive peut tout écouter, qu’un cœur bienveillant ne juge pas.

Et pour cette raison, merci d’arrêter de me reprocher de me plaindre de ma vie de maman.

Angélique

Depuis que je suis devenue maman, j’ai appris à conjuguer tous les verbes, à tous les temps. J’ai revu mes projets, rectifié mes «à priori ». Depuis 2020, l’amour et la culpabilité partagent mon quotidien. Le marathon des journées sans fin me pousse à écrire de temps à autre; une sorte de stretching pour tenir le coup sur la durée. Entre mon fils et mes élèves, je suis entourée d’enfants 14 heures par jour, 7 jours sur 7. Un bonheur qui me fait parfois perdre l’équilibre…

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