tired woman doing laundry

À toi qui as voulu des enfants avec moi, mais qui ne s’impliques pas assez

tired woman doing laundry

À toi qui as voulu des enfants avec moi, mais qui ne s’impliques pas assez,

C’est vrai, tu ne me demandes rien ou bien peu.

Tu ne me demandes pas de préparer une liste de courses, d’aller les chercher, de préparer les repas des petits, ni de leur donner à manger plusieurs fois par jour;

Tu ne me demandes pas de trier leur linge sale, de faire la lessive, de l’étendre, de plier les vêtements et de les ranger dans leur chambre;

Tu ne me demandes pas de remplir les papiers de la garderie ou de l’école, de signer le carnet de correspondance, d’aider à faire les devoirs et m’occuper des inscriptions à la cantine et aux activités parascolaires;

Tu ne me demandes pas d’endormir les enfants, de les bercer, de leur chanter une berceuse ou de leur lire une histoire. Ni de me lever en plein milieu de la nuit, une ou plusieurs fois, pour leur donner le biberon ou les rassurer après un cauchemar;

Tu ne me demandes pas de leur donner le bain, la douche, de leur laver les mains, de veiller au brossage des dents, de changer la couche, de nettoyer les oreilles ou de leur couper les ongles;

Tu ne me demandes pas de les amener chez la nounou ou à l’école le matin, de retourner les chercher le soir pour assurer le transfert à leur entraînement de judo ou leur cours de solfège;

Tu ne me demandes pas de penser à prendre rendez-vous pour les visites médicales obligatoires, à explorer des pistes avec des professionnels pour soulager les maux, ni à me renseigner sur la marche à suivre pour être remboursés par la mutuelle;

Tu ne me demandes pas de jouer avec eux, d’aller leur chercher un livre à la bibliothèque, de les emmener au parc, de danser et chanter avec eux, de rire aux éclats, de leur préparer une recette de pâte à sel ou de faire un atelier peinture;

Tu ne me demandes pas d’être là pour eux, de répondre à leurs mille et une interrogations quotidiennes, de les éloigner des dangers et de leur expliquer les interdits;

Tu ne me demandes pas de les chérir, les câliner, de leur tendre les bras et de les aimer plus que de raison;

Tu ne me demandes pas tout cela parce que je le fais déjà, naturellement, de mon plein gré et ce depuis la seconde où ils ont vu le jour.

À l’inverse, je ne te demanderai jamais non plus de faire une de ces choses. Ne crois surtout pas que c’est parce que je pense que tu feras mal ou différemment ou que je n’arrive pas à déléguer. Mais demander de l’aide ou un service me réduirait à penser que ces devoirs m’incombent personnellement. Alors si tu n’es pas en mesure de prendre tes responsabilités de ta seule initiative, ne compte pas sur moi pour venir te chercher.

Si tu crois que tu m’aides et que tu ne peux pas donner plus, sache que tu es dans l’erreur; tu ne le concevrais pas une seule seconde dans la situation inverse.

Si tu veux intervenir dans la manière dont je fais les choses à la maison ou avec les enfants, investis-toi d’abord aussi. Sinon, ne te permets pas de remettre en question ma façon de procéder.

Sache que je suis capable de tout assumer seule; les familles monoparentales en sont une jolie preuve.

Je redoute simplement le jour où j’en viendrai à la triste conclusion que mon quotidien ne change pas en ton absence.

Crédit : Rocketclips, Inc./Shutterstock.com

Margaux Quoniam

Heureuse maman, je suis une personne très pacifique et parfois effacée à l’oral. Je me libère de mes pensées et émotions à travers l’écriture sur des sujets qui me tiennent à coeur. Je vis ma maternité sans retenue, sans superficie, avec ses bonheurs, ses difficultés, ses sujets tabous, son imperfection et toutes les avalanches de sentiments qui en découlent. Je suis partisane de vivre au jour le jour, dans ma vie familiale et dans ma vie professionnelle, et de n’avoir qu’un seul et unique but dans ma vie : que mon mari, mon fils et moi soyons heureux.

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35 Comments

  • Et OUI !
    Il n’est écrit nulle part que les taches ménagères, l’éducation des enfants, les câlins et la lecture du soir et tout autres activités de la vie quotidienne d’un couple incombent à l’épouse, à la mère, qui est aussi et avant tout… une femme !
    Cependant, je me demande en écrivant ces quelques mots ;
    – Qui lit ce genre d’article ?
    – Qui se sent directement concerné par cette problématique ?
    C’est nous…les femmes !
    Uniquement nous !!!

    • Cet article bourré de clichés lié aux couples ayant un ou des enfants à pour but de vomir sur l’homme et de rassurer les meres célibataires quant à leur condition de mère seule.
      Je vois pas en quoi les hommes se sentiraient concernés par cet article sans avoir du rejet pour ce dernier alors qu’en tant qu homme pourtant responsable envers ma progéniture, je me sens dénigré par un certain sexisme et misandrie sous-jacente.
      Revoyez vos méthodes pour protester ou revoyez votre façon de choisir vos mâles. On est pas tous des machines à reproduire sans instins paternel et notions de responsabilité. C’est pas en pleurant sur ces articles et vous auto rassurer entre mamans révoltées que vous allez faire bouger votre quotidien.

      • Bravo.. Je pense exactement la même chose. Et j irai même plus loin.. Dans la société actuelle, elles ne veulent plus d aide mais que l homme fassent tout.

      • Je tiens juste à mentionner qu’il n’ait écrit nul part que c’est de l’homme qu’elle parle.. ce texte pourrait être écrit aussi d’un homme à sa conjointe…Si vous vous sentez visé, il y a questionnement à avoir..

      • Tout à fait d’accord. Demandez et équilibrez les tâches; ça fait aussi partie de notre rôle. Comment l’autre peut-il participer si tout est naturellement fait?

      • Cher Alex,
        bravo à vous si vous ne vous sentez pas concerné.
        Si effectivement les mentalités changent peu à peu, cette situation est encore malheureusement le quotidien de la majorité des femmes avec des jeunes enfants….
        Et les époux de ces femmes ne comprennent même que cela pose problème, c’est tout à fait normal…
        Mais je ne suis pas anti-hommes, ils ne sont pas tous à mettre dans le même sac, et forte heureusement, mais ceux qui sont encore dans cette optique ne changeront jamais, c’est dans leur nature…
        A ces femmes, il ne reste plus qu’à « serrer les dents » le temps que les enfants grandissent et un jour, quand leur devoir de mère est « fini », elles partent….

      • Jai eu le même constat en lisant ce texte…en couple avec mon homme, de la façon dont il me traitait et s’impliquant a la maison sans même avoir d’enfants….je n’avais aucun doute sur son comportement si nous en avions…3 enfants plus tard…il est juste parfait avec eux, avec moi et pour nos tâches communes a la maison! Bref, si vos conjoints ne simpliquent pas…réclamez du changement!

  • Bonjour,

    Je viens de tomber sur votre texte et c’est comme si vos mots sortaient exactement de ma bouche !
    Merci de me rassurer, de me déculpabiliser et surtout de partager une colère sur des responsabilités et une implication qui se fait à 2.
    J’ai beau m’expliquer mais l’évidence est là : je suis seule à penser à tout et l’épuisement est total. Il ne saisit pas la portée de l’enjeu et comme vous le dites si bien, qu’il soit là ou pas, c’est la même. Je peux me débrouiller seule.
    Que les critiques en tout genre fusent, personne ne connaît votre quotidien et par-desus tout, votre vie.
    Je lui répète souvent comment il gérerait si je mourais demain. Et bien, aucune réponse puisqu’il selon lui, il est improbable que je parte avant lui.

  • Je connais malheureusement. Et mon quotidien n’a pas changé en son absence. Ah si ! Au moins un week-end sur deux, je suis en « vacances ». Ça change tout…

  • Wow. Merci. Je suis monoparentale depuis février exactement pour cela.
    Ça fait du bien de le lire!

  • C’est exactement ce que je ressens… Merci pour avoir mis des mots justes sur ma situation. Pour ma part j’ai demandé de faire ces choses. J’ai demandé de « l’aide », j’ai fais part de mes attentes … Alors qu’il ne s’agit pas d’aider comme tu le dis si bien. Malheureusement j’en suis arrivée à cette conclusion il y a un mois. A moi la vie de maman solo, du moins sa continuité officielle, auprès de mes enfants de 11 mois et 3 ans. ?

  • Que dire!c.est poignant surtout que j ai vecu la meme chose…. et j ai fini par partir tellement j ai ete a bout. Mes appels ne suscitaient peu ou pas de reaction. Mes nerfs me faisaient tenir mais mon corps a fini par lacher. C est la que j ai su qu il fallait que j arrete la.

    • Bonjour, vous dites que votre corps a lâché ; pardonnez moi ma question mais à quel moment on sait vraiment que son corps a vraiment lâché? êtes tombée malade ?

  • Je suis dans la même impasse et en suis fatiguée part la même occasion ce matin j’ai pleuré et crier car une fois de plus notre deuxième enfants nous réveillait au petit matin j’ai tellement accumulé fatigue gestion et autres que ce matin donc j’ai pleuré de nerfs et dit a mon mari qu’il devait gérer plus car j’étais pas toute seule il a pris les choses en main ok mais j’ai pas à lui rappeler qu’il est père et qu’il à les mêmes devoirs que moi dans l’éducation de nos enfants

  • Bonsoir , moi quand je lui dit il me.dit excuse moi de travailler.toi tu bosses pas tu sais même pas se que tu veux faire. A ton âge c est grave!! Tu glandes toutes la journée. On se demande se que tu fou. Le ménage n est jamais fait. ( je l ai jamais vu laver par terre ni laver les wc ) de toutes facon tu penses qu au fric. Ta même pas le permis.. mon fils l aura avant toi. ( il a 12 ans et est insupportable. ) casse des choses et le dit pas, préfère me faire accusé pour pas se faire engueuler. J ai des filles que ou j ai perdu la garde parce que j ai déménagé a 40min de la ou elles ont été élever. Laura père me rabaisse tous le temps aussi et devant les enfants !! Je sais plus quoi faire. Ma vie est en dent de scie. Une fois c est o mon amour une fois il me rabaisse et ne s’excuse jamais. Ou sinon il m offre quelque chose pour me le reprocher quelques temps après.

    • Barre toi !! Prend ta vie en main !!! Arrête les frais tu vaux mieux que ca ! Si tu reste c que tu accepte ton sors. Alors barre toi ! Et va enfin respirer l’air libre !

  • Merci pour ce résumé si parfait et percutant.
    Après 8 ans de vécu similaire, j’ai pris ma décision, suis passée pour la méchante, mais mon quotidien en a été changé par contre : j’ai eu un « enfant » de moins à gérer, et vu que je n’en suis pas la mère, cela m’a soulagée grandement ! Et la garde alternée l’a forcé à faire désormais tout ce que j’assumais seule avant. C’est triste d’en arriver là, je souhaite à tous les conjoint.e.s qui vivent ces conditions dans leur couple, de réussir à avancer à 2 , de façon constructive et solidaire.
    Merci pour ce billet très fin et au cœur du problème.

  • Cest si triste qu’on soit si nombreuses. Séparée depuis 2 ans, mon quotidien n’a pas changé après. J’étais si frustrée de ces injustices. Pourquoi ces inégalités ? Ce manque d’empathie ? Ce serait si beau de faire tout ça en équipe, tellement plus facile et positif. Je suis débarrassée de mes frustrations quotidiennes, mais encore en deuil de la famille que je rêvais d’offrir à mes enfants.

  • Bonjour je suis un homme et je comprend votre point de vu les mamans mais vous pensez que chez l’homme c’est innée de savoir quoi faire et bien pas du tout pensez un peut à comment on nous à élevé nous n’avons pas été préparer à élever un enfant. Nous avons besoin d’être guider et aider nous n’avons pas des hormones qui nous pousse et nous aide comme vous. Ils va surment de soit pour vous que c’est l’homme qui doit faire les travaux discipliner l’enfant quand votre autorité ne suffira plus et que vous serez dépassé. Laisser de la place à l’homme pour qu’il s’occupe de son petit ou sa petite mais pas en lui faisant sentir que vous vous décharger sur LUI. Encourager le, vous pensez que vous avez pas à lui demander vous avez tort car c’est vous qui avait mis au second plan le père quand le bébé et arrivé alors ne vous attendez pas à ce que cela soit automatique pour un père le principale c’est que son enfant soit en sécurité et manque de rien n’oublier pas que ce père vous à choisi car il a vu en vous les capacités d’élever son enfant et rappelez vous que vous vouliez un enfant plus que tout. Nous sommes des hommes et pensons comme tell alors remettez vous un peu en question ce n’est pas toujours la faute de l’homme si le couple ne va pas.

  • Pour ma part, je suis un père de famille (3 enfants) et je travaille à temps plein. Ma conjointe travaille 25 heures par semaine sur trois jours. Je suis responsable de 100% des tâches extérieures, été comme hiver. Je m’occupe à 100% de l’aspirateur, de faire les lits, sortir les vidanges et le recyclage. Je lave, plie et range 80% du linge, serviettes et literie (je ne touche pas au linge de ma conjointe, haha). Je fais tous les déjeuners des enfants, 50% des lunchs à l’école, 50% des dîners et des soupers. Je participe à 50% des devoirs des enfants. Je fais l’épicerie. Je range l’épicerie. Je lave la vaisselle (ok, ok, c’est plutôt le lave-vaisselle, j’avoue…). Je range la vaisselle (quand c’est moi qui cuisine…et quand ma conjointe cuisine).

    Je ne m’occupe pas des communications scolaires. Par contre, je vais aux réunions de parents. Je ne m’occupe pas de la coiffeuse pour les enfants ni des rencontres médicales (mais je commente leur nouvelle coiffure et je m’informe de leur santé, hehe).

    Je suis toujours disponible quand ma conjointe ou mes enfants ont besoin de quoi que ce soit. Parfois j’attends qu’on me fasse une demande, parfois je prends les devants. Je ne demande jamais d’aide pour quoi que ce soit à ma conjointe.

    Toutefois, ma conjointe se dit toujours fatiguée et dépassée par les événements. Elle dit toujours manquer de temps. Je lui offre de me déléguer d’autres trucs si ça peut aider. Mais elle trouve que c’est une charge mentale supplémentaire la delegation. Elle ne semble pas satisfaite de mon implication à la maison.

    Aidez-moi à comprendre…qu’est-ce que je ne comprends pas? Ça me rend malheureux de me sentir inadéquat à la maison malgré mon implication. Et je vous assure, je ne me plains pas de ces tâches. Ça fait partie de l’organisation de la maisonnée et ça me fait réellement plaisir d’y participer. Il n’y a rien que je fais à contre-coeur, avec une impatience et une exaspération rejetée sur les autres.

    J’en parle avec ma conjointe mais elle est très sensible sur le sujet. Elle trouve qu’elle est surchargée mentalement, qu’elle est toujours fatiguée. Qu’est-ce que je ne comprends pas?

    • Une thérapie de couple lui ferait sûrement du bien à cette dame. La charge mentale pour s’en débarrasser c’est de prendre le temps de s’asseoir et de discuter, elle n’a pas le choix. Qu’est-ce que vous pourriez faire?
      Une liste de ce qu’il y a faire dans une semaine!
      C’est de parler autant des taches de Mr que de Mme

    • Bah franchement je ne vois pas pourquoi elle se plaint car mon homme ferait ne serait ce qu’un quart de ce que vous faites je serai déjà heureuse…
      Ça fait plaisir de voir qu’il y a des papas qui sont impliqués. Merci pour votre commentaire qui me prouve que ce n’est pas perdu.

    • Merci beaucoup pour ce témoignage, mon mari aurait pu écrire quelque chose de similaire. Même si mon mari s’occupe énormément de la maison et passe du temps avec le bébé, je me sens épuisée quand même. Je pense que ça vient surtout du fait de ne jamais pouvoir faire de pause mentale. Je m’explique : dans la répartition classique des tâches, un homme (suivant le cliché) va faire sa tâche puis c’est sorti de la tête, plus besoin d’y penser tant qu’il ne faut pas la refaire. Une femme (toujours suivant le cliché) va y penser même quand elle ne fait pas la tâche et c’est beaucoup plus fatigant. Quand les enfants sont petits, ils demandent maman et les mamans intègrent comme mode de fonctionnement qu’on peut avoir besoin d’elles à tout moment, comme un médecin de garde ou un soldat. Ces professions ont des jours de repos après les gardes, pas les mamans. Après quelques années de ce régime, l’épuisement s’installe. Je pense qu’il faut avoir des moments de déconnexion totale pour ne plus être épuisé(e), pas juste quelques minutes chronométrées.

      • Cécilia : ce que vous dites est véritable. Les bébés ont besoin de leur mère, et le père n’a un rôle vraiment important pour le bébé qu’à partir de plusieurs mois, voire même années pour certains. C’est prouvé par d’éminents psychologues et pédiatres, l’affiliation paternelle ne se fait qu’à partir des 8mois chez le nourrisson, alors que dès sa naissance, l’enfant reconnait la voix de sa mère et ancre donc son visage. Naturellement, l’enfant réquisitionne énormément et exclusivement Maman les premières années (allant des 1 an jusqu’aux 3 ans, en moyenne). Alors, il est naturel et compréhensible qu’une maman soit tout le temps sur le qui-vive, soit donc davantage fatiguée, et AIT cette fameuse charge mentale débordante.

        En revanche, ce que je n’excuse pas, ce sont les mamans qui ne veulent pas entendre qu’un papa puisse aussi avoir une charge mentale qui bout. Un papa, ça doit penser à d’autres choses, mais aussi, selon la configuration (et dans le cas de mon témoignage ci-dessus, c’est le cas) c’est un homme qui va travailler et qui quand il rentre doit gérer son foyer. Un papa c’est aussi par la même nature que dit précédemment, quelqu’un qui est moins sollicité par l’enfant, voire même pas du tout les premiers mois. Quelqu’un qui n’a pas senti le bébé se former dans son ventre et n’a accès à encore que trop peu de moyens physiologiques pour établir le contact avec son enfant à naître en période prénatale. Le papa, c’est celui qui vient en second plan, même lors de la naissance, on le TOLÈRE aux côtés de la maman, mais sa présence n’est même pas innée. On tend l’enfant à la mère, et je trouve ça normal, attention, car c’est la maman qui fait le travail, mais on oublie complètement l’impact émotionnel que ce décalage peut provoquer chez le père. Aujourd’hui, des psychologues viennent en maternité pour demander comment va la maman et faire un suivi psychologique. Certains psychologues vont brièvement s’intéresser au papa, mais ça reste très rare. Et j’en reviens au fait que même quand l’enfant est là, durant ses premiers mois, il ne reconnait même pas son père.

        Les mamans traversent des épreuves difficiles, jamais je ne remettrai cela en cause. Et je suis le premier à admettre que je ne peux qu’en parler avec des mamans pour essayer d’imaginer une infime partie de ce qu’elles vivent. Mais soyez également prêtes à admettre que vous ne savez rien également de ce que vit un papa. Vous n’avez aucune idée de ce qui se passe dans nos têtes, quand on doit faire face à tout ça, quand on se plie en douze durant la grossesse, et qu’on redouble d’investissement une fois l’enfant présent, mais qu’on se fait lyncher à tout va, par notre dame pour la moindre chose, par la société qui ne nous considère qu’à peine légitime, et même par nous-mêmes, car on ne sait pas si on fait les choses bien.. Notre propre enfant ne nous reconnait légitime qu’après plusieurs mois. Vous n’avez aucune idée d’à quel point c’est dur. Il est facile de dire « t’en fais pas, ça viendra, quand il grandira y en aura que pour papa ». C’est du vent au moment où vous dites ces mots. Ce n’est pas le soutien que l’on mérite.

        Car nous aussi, les papas, on vit la naissance, très très différemment, mais on souffre aussi, beaucoup sur l’émotionnel. Mais la société veut qu’on soit des murs impassibles. Et mon enfant veut que je lui fasse des sourires. Alors je souris, je suis gaga, mais je souffre, et la maman ne voit que son mal-être, s’en apitoye, et je me demande ce que les gens doivent penser de moi quand la mère de mon enfant fait tout pour se montrer malheureuse sur les réseaux, alors que tout est fait pour qu’elle se sente enfin comblée…

    • J’ai vécu sensiblement la même chose que toi, et je pense que hier, aujourd’hui et demain, d’autres hommes seront victimes de cette tendance de certaines femmes blessées/fatiguées à s’en prendre à leur compagnon pourtant fidèle au poste… Je témoigne :

      Pendant plusieurs années j’ai été avec une femme et ses enfants qu’elle avait déjà de plusieurs autres unions, mais dont les pères ont fui à l’annonce de la grossesse. Si vous avez un peu d’expérience ou de savoir en relations humaines, vous avez déjà une idée de ce qui va vite causer problème. Moi je ne m’en doutais pas à l’époque. J’ai donc tout fait pour l’aider à gérer son foyer, je ne faisais pas 100% du ménage, on était plutôt sur du 50% en global, avec certaines tâches sur lesquelles Madame était plus efficace, d’autres que je faisais instinctivement sans même m’en rendre compte. Je précise que je travaillais 5 jours sur 7, partant à 7h pour rentrer à 19h. Elle, était mère au foyer, sans recherche d’emploi (je ne fais aucun jugement, je pose un contexte utile à la compréhension de la gestion du temps). Et au-delà de simple ménage, je m’occupais aussi de ses enfants. Je m’en occupais, attention, pas comme si j’y étais forcé par un contrat social quelconque, ce qui de toute façon n’était pas le cas. Je m’en occupais comme si c’était les miens. Je les ai aimés toutes ces années comme mes enfants, si bien qu’au fil du temps, je suis devenu leur figure paternelle, autoritaire, mais aussi leur attache de jeu et leur refuge quand Maman grondait. Je les ai bercés, bordés, contés, étreints, nourris, emmenés à l’école/nourrice, comme s’ils étaient mes propres enfants.

      Je pensais pouvoir me sentir fier de la personne que j’étais devenu, un papa de substitution, qui sans expérience passée avait pu avoir ce rôle pour ces petits bouts, qui n’avaient justement jamais connu leurs pères. Mais Madame pensait autrement. Et c’est franchement terrible pour un homme de faire face à ce genre de femme. Une femme qui se montre pleine de reconnaissance sur le moment, quand l’homme fait les choses, et qui à peine 24h passées va accabler ce même homme de reproches à foison, parce qu’il n’a pas « étendu le linge » , alors que Monsieur a fait la vaisselle, nourri et géré les enfants, ramassé les jouets qui traînaient partout dans la maison, changé les couches, sorti Faramir le chien, et couché les enfants, après avoir fait 1h30 de route pour rentrer du boulot alors que la nuit commençait à tomber. Et ce, tous les jours. MAIS, il y avait cette panière à linge par terre dans le salon que Monsieur a eu l’audace de ne pas prendre en compte. Comme si cette panière à linge avait été placée là pour « tester » ou « provoquer ». Mesdames, si vous avez le temps de « tester » vos hommes, prenez donc le temps de prendre soin de votre partenaire qui à peine rentré du travail, ne s’affale pas dans le canapé pour explorer des articles sur internet (n’est-ce pas), mais va directement s’atteler à la tâche pour son foyer.

      Vous ne nous demandez pas de faire, mais si on ne le fait pas vous devenez odieuses et oubliez que vous êtes vous-même responsables de vos enfants, de votre foyer, et que c’est à VOUS de gérer votre charge mentale, pas à NOUS. Les hommes aussi ont de la charge mentale, sauf que nous, c’est principalement VOUS qui la faites déborder. Parce que gérer un foyer et des enfants, ça demande de l’organisation, de la rigueur, de la patience et de l’écoute, mais ça reste quelque chose qui une fois dans les rails, une fois intégré, roule tout seul, c’est presque une mécanique, un coup de main à prendre. La charge mentale est présente, mais certains hommes comme moi parviennent à le faire, après avoir fait une journée de travail à devoir penser à une quantité colossale d’autres choses, mais la dernière chose qui devrait avoir le plus de poids dans notre charge mentale à nous, c’est de devoir gérer les crises sans aucune remise en question de nos dames. Vous ne vous en rendez pas compte, mais ces parfaites mamans cinglantes que vous êtes, en voulant vous décharger, vous n’en faites qu’à votre tête. On ne se décharge pas sur son homme, on s’épaule dans un couple. Ce n’est pas l’un qui prend tout le mal-être de l’autre et qui doit se montrer parfait pour ne pas en créer davantage. Quid des problèmes de l’homme, de son mal-être à lui ? Vous vous en fichez, car vous ne voyez que votre fameuse charge mentale débordée par VOTRE quotidien avec VOS enfants et VOTRE foyer. Quand un homme assez bienveillant et volontaire pour vous aider pendant plusieurs années, être un père de remplacement pour vos enfants, un homme qui se remet en question constamment, accepte qu’il fait des erreurs, et fait en sorte de s’améliorer pour ne pas les reproduire, un homme qui vous remercie pour ce que vous faites, qui vous choisit même pour porter SON enfant, mais qui continue de considérer que grâce à vous en quelque sorte, il est déjà père ; quand cet homme voit sa santé diminuer à vue d’œil, s’endort même sur la route parce qu’il ne veut pas décharger SA charge mentale sur vous, contrairement à vous, mais continue à faire de son mieux pour que vous ne soyez pas malheureuse, alors dites-moi : pourquoi allez-vous sur de tels articles pour pester sur cet homme ?

      Je me doute que beaucoup de femmes souffrent réellement d’hommes imbuvables, mais soyons réalistes : il y a autant d’hommes qui souffrent de femmes odieuses, et certainement que certaines de ces femmes se retrouvent ici. La différence majeure que je constate entre homme et femme dans ce genre de conflits et de rapports sociaux, sans sexisme quelconque, nous sommes réellement bien différents sur ces points : c’est que la majorité des hommes ne se font pas passer pour des victimes, ils passent à autre chose, ils se rendent tout à fait compte que s’ils vivent un calvaire avec une femme, c’est de leur propre choix et que donc tout le reste en découle, ils assument la responsabilité d’être maître de leur vie et préfèrent ne plus parler de leur ex que d’aller casser du sucre dans son dos. En revanche, vous les femmes, vous êtes très adeptes du déni, parce que vous avez accompli certaines choses, et sûrement aussi parce que la société n’est pas toujours tendre avec vous, vous restez campées sur vos positions, vous préférez dire que c’est de la faute d’un gars si tout va mal, alors qu’au même titre qu’un homme, c’est votre choix d’avoir été avec, d’être resté avec, d’avoir fait un enfant avec. Vous vous affirmez fière et forte de pouvoir gérer votre foyer seule sans aucune aide. Attention : c’est aussi le cas des hommes. Mais nous, on le fait, sans le crier haut et fort, et sans se plaindre derrière. Car je n’ai aucun doute que vous en soyez toutes capables. J’ai vu de mes propres yeux une femme forte traverser des embûches toutes plus terribles que les autres, gérer sa maison seule, vivre avec un mari odieux, et elle s’en est sorti en restant une personne d’une bienveillance inégalable sur Terre et dans les Cieux, elle savait toujours être reconnaissante pour la moindre aide, n’a jamais oublié qu’ELLE menait SA vie, et a su tirer le meilleur de chaque personne qu’elle rencontrait. Cette femme était ma grand-mère. Elle qui a pourtant vécu à une époque qu’aucune d’entre vous n’a connu, vous qui pensez qu’en 2021 les femmes vivent encore un calvaire… Aujourd’hui, vous pouvez me croire, vous êtes loin de vous mettre dans les bottes d’un homme. Un homme, un père, un partenaire, est bien plus souvent considéré comme un moins que rien qu’une femme, une mère, une partenaire, au sein d’un couple, ou en tant que parents. Alors soyez moins cinglantes mais plus humaines. On a tous nos sensibilités, émotions, trop plein d’informations, charge mentale, plaisirs, attentes, et je trouve qu’il n’y a rien de pire que de dénigrer l’investissement de son homme simplement parce que vous êtes fatiguée et n’êtes pas capables de voir ce qu’il a fait et fait encore pour vous, ou que vous avez besoin de vous décharger sur quelqu’un, malgré sa fatigue à lui.

      Bonne journée.

      • Merci de votre point de vue. Même si, il existe encore beaucoup de violences conjugales dans le monde et de nos jours, vous m’avez aidé à ouvrir les yeux. Je m’étais beaucoup reconnue dans le texte initial de ce post et puis votre commentaire donne une autre perspective des choses. Chaque couple est différent et a des problématiques différentes. Un couple, c’est bien 2 personnes. Si une personne agit d’une façon, c’est souvent en fonction de l’autre et vice versa. Se remettre en question avant d’accuser l’autre et communiquer … On l’oublie vite. Alors merci.

      • René! tu as raconté ma vie. C’est exactement ce que j’ai vécu et essayé de faire toujours au mieux! Je pensais être seul à avoir exactement vécu cette histoire…

  • Tellement bien dit… et moi j’en suis venue à la conclusion que son absence ne change rien… maintenant faut que j’en arrive à la conclusion que ça ne changera jamais (au fond de moi je le sais…) et de faire le move de me séparer… ce qui n’est tellement pas facile!!! 🙁 Je te comprends!

  • L’auteur de cet article semble avoir oublié un peu vite que parmi tous les hommes disponibles (et il y en a plus que de femmes, surtout en Occident), elle a choisi librement cet homme là pour devenir père de ses enfants. Pourquoi ?
    A-t’il magiquement fait disparaitre son implication de la maison ? Etait-il déjà autonome ? Est-ce que par hasard, les raisons qui le poussent à ne pas/plus s’impliquer ne sont pas les mêmes qui ont plu à l’auteur à la base (homme caricaturalement viril, projeté sur l’extérieur etc.). ?

    Le point nodal qui révèle la vraie nature du discours est ici « Mais demander de l’aide ou un service me réduirait à penser que ces devoirs m’incombent personnellement. Alors si tu n’es pas en mesure de prendre tes responsabilités de ta seule initiative, ne compte pas sur moi pour venir te chercher. ». Que l’on peut traduire par : « deviens télépathe, je ne te dirai rien ». C’est vraiment une excellente manière de résoudre les problèmes en couple ! Et puis ça dénote d’une telle connaissance des rapports hommes/femmes réellement existants !

    Le rejet des responsabilités personnelles est un des fers de lance des tendances actuelles, cet article en est une illustration parfaite.

  • C’est un très beau texte qui met en perspective l’injustice vécue par une (malheureusement) grande majorité de femmes. Par contre, je ressens le même malaise ici qu’Albert Séverin Laroche. Cela me semble un problème que de refuser de communiquer afin de déterminer un partage des tâches équitables pour les deux partenaires. Un couple, tout le monde le sait, dépend de la bonne communication entre les partenaires et il faut être capable de déterminer, pour soi-même et ensuite avec l’autre, nos besoins, ce qu’on considère être un partage équitable, et ce qu’on attend de l’autre. Les féministes l’on souvent dit et se sont battues pour le faire reconnaître: le travail du care est, justement, un travail et celui-ci devrait être considéré dans le partage équitable des tâches de la maisonnée. Il me semble que de s’asseoir chaque mois pour déterminer (ou réajuster), ensemble, quelles sont les responsabilités de chacun (vaisselle, ménage, épicerie, repas, aller chercher/porter les enfants, concevoir des activités d’éveil etc.) est la base d’une relation de parentalité saine. Évidemment, ça demande de la volonté de la part des deux partenaires et ça, je suis bien consciente que nous n’avons pas toutes cette chance. Mais pour celles qui l’ont, ça me semble important de s’attacher à faire l’exercice et de ne pas présumer que notre partenaire verra, sans que nous ayons à en parler, ce que nous considérons comme des évidences. C’est tellement exigeant être parent: si on ne prend pas le temps de réfléchir aux heures consacrées à la maisonnée (idéalement en faisant l’exercice de les comptabiliser réellement) pour s’assurer que le partage est effectivement équitable et que les deux partenaire disposent d’autant de temps libre/liberté et espace mental (genre que ça n’est pas juste un.e partenaire qui a la charge mentale de penser à la gestion du souper du linge, des activités parascolaires et des devoirs pour ensuite devoir déléguer certaines tâche à l’autre… ça ça n’est pas un partage équitable) la frustration et l’impression d’en faire plus qu’assez adviennent vraiment rapidement, autant chez une maman que chez un papa. Plus les tâches qui incombent à chacun.e (et la charge mentale qui leurs sont associées) sont bien définies, plus on s’évite de la frustration.

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