femme pensive devant la mer

Je ne suis pas un être qui se consomme

Je ne suis pas un être qui se consomme. Je ne suis pas un objet que tu peux essayer, acheter, vendre ou donner. Je ne veux pas être celle qui vit tes contradictions parce que tu ne sais pas vraiment ce que tu veux. Je ne mérite pas d’être celle à qui tu as peur d’en donner trop ou pas assez, pour que je ne m’attache pas ou que je ne parte pas. Je ne suis pas là pour combler tes besoins d’attention en attendant que tu trouves mieux.

Je ne mérite pas ton attention éphémère. Celle du début, passionnelle, illusoire et qui me donne l’impression d’être unique et importante, mais qui s’essouffle dès que tes besoins sont comblés.

Je ne mérite pas ton amour fugace.01Plus le temps avance et que notre relation perd sa magie du début, plus tu oublies les raisons qui t’ont poussé à me choisir.

Je ne veux pas ressentir que je dois profiter des moments restants avec toi, parce que ce n’est qu’une question de temps avant que tu me laisses tomber. Je ne mérite pas de me demander si c’est notre dernier souper, la dernière fois que nous dormirons ensemble, le dernier instant où je respirerai ton odeur ou que je verrai de si près les traits de ton visage.

Je ne mérite pas que tu consommes mon cœur. Que tu cesses de vouloir m’impressionner, de m’envelopper d’amour et d’attention parce que tu sais que je t’aime et que comme un objet, tu me crois acquise. Je ne veux pas que tu penses que tu peux utiliser mon amour comme s’il allait toujours être là. Comme si c’était un élastique que sur lequel tu peux tirer comme bon te semble sans qu’il ne se casse jamais.

Je ne mérite pas que tu consommes mon corps. Mon corps qui enveloppe celle que je suis et que tu rejettes quand bon te semble. Tu le détruis lorsque tu le touches sans l’aimer. Tu le blesses quand tu me gardes près de toi, pour ne pas ressentir la solitude les soirs où la mélancolie t’habite. Mon corps, source de ton attraction, qui me prouve que tu peux l’utiliser pour ton propre bonheur, mais qui peut être si vite remplacé.

Je ne mérite pas de me sentir insuffisante. Je n’ai pas envie de savoir que tu aurais aimé que je sois différente. Que si tu le pouvais, tu aimerais changer telle ou telle chose pour que je réponde davantage à ta liste à cocher de critères. Je n’ai pas envie de me questionner sur qui je suis et qui je voudrais être. Je ne veux pas sentir que pour que tu m’aimes, je dois être quelqu’un d’autre que je ne suis pas et ne serai jamais.

Je sais très bien qu’il ne te reste qu’une parcelle de moi à consommer. Que notre feu s’éteint et que sa flamme est si faible qu’il n’en restera bientôt plus rien.

Alors je te laisse partir pour que tu consommes d’autres corps, d’autres cœurs et d’autres êtres.

Alors je te laisse partir parce que mon être tout entier accepte maintenant que l’amour est un feu qui vivifie et non une flamme qui se consume.

Crédit : martin-dm/istock.com

Carolanne Choinière

Devenue marraine avant maman, je croyais connaître la clé magique d’une parentalité épanouie jusqu’à ce que je devienne mère à mon tour. Finalement, j’ai compris que j’avais perdu ladite clé ou que je ne l’avais jamais vraiment trouvée. Maman imparfaite qui fait de son mieux, je suis amoureuse de l’écriture depuis l’âge où j’ai été capable d’écrire plus que trois mots collés et je dis tout haut ce que la plupart des gens pensent tout bas. J’aime apprendre, comprendre et je suis assez curieuse pour m’inscrire à un cours supplémentaire tous les ans et le regretter dans la même semaine.

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