police alarm

Merci de réfléchir avant d’insulter le papa qui a mis fin aux jours de ses enfants

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En réaction aux commentaires déplacés des gens suivant le drame familial impliquant la mort de deux enfants survenu à Montréal en début de semaine.

Tu sais, ces temps-ci on parle beaucoup de l’impact et de l’importance des commentaires sur les réseaux sociaux.

Est-ce que ce que je vais dire est utile?

Est-ce que ce que je vais dire peut changer les choses?

Est-ce que ce que je vais dire peut apporter du réconfort?

Est-ce que ce que je vais dire peut instruire les gens?

Quand tu vas sur la page Facebook de quelqu’un de MORT pour l’insulter et lui rentrer dedans en public, la réponse à toutes les questions précédentes, c’est NON .

Ça te donne quoi en tant qu’être humain vivant, d’aller demander à un meurtrier qui s’est déjà enlevé la vie, pourquoi il a fait ça et sur internet en plus? Je suis désolée de t’apprendre que tes chances d’obtenir une réponse sont complètement nulles.

Non, mais veux-tu, on va, toi et moi, relativiser ton choix un peu? En plus d’être complètement inutile, ta démarche peut être blessante. Pas pour celui que tu veux attaquer bien entendu; lui il est mort et je te répète que les probabilités de réponse sont de zéro. Cependant, cette personne avait un entourage. Non seulement l’agresseur avait une famille, mais les victimes aussi. Dans ta logique à toi, probablement que ça mettrait un baume sur tes blessures de voir les gens détester celui qui t’a enlevé tes êtres chers, mais ce n’est pas la réalité de tous.

La maman qui vient de perdre ses enfants, elle a mal. Que tu traites son ex de trou de cul, de chien sale, que tu lui souhaites de brûler en enfer, que tu lui poses les cent mille questions que tu veux, sa peine, tu ne l’apaiseras pas. Les réponses à tes questions, elle aimerait les obtenir beaucoup plus que toi, mais elle, contrairement à toi, vivra avec ce vide et ces incompréhensions à jamais. Toi, dans un mois ou deux, tu auras oublié tes commentaires ou peut-être même tout simplement ce qui s’est passé, mais pas cette femme.

Ces victimes collatérales, cette maman et son entourage, ont bien d’autres choses à faire et penser que de devoir gérer une page Facebook parce que la population n’arrive pas à se contrôler.

On éprouve tous ce besoin d’émettre notre opinion dans la vie. Mais quand un drame indescriptible comme celui-là survient, mêle-toi un peu de tes affaires. Les médias se sont emparés de cette histoire épouvantable qu’on ne souhaiterait pas à nos pires ennemis et avant même que les principaux intéressés réalisent vraiment que tout ce cauchemar est réel, toi, tu te donnes le droit de commenter, de juger et d’accuser. Mais en plus de te donner tous ces droits, tu t’en prends directement à la vie privée de ces gens déjà éprouvés sur des photos de famille, sous des souhaits d’anniversaire, dans le post de matante Gisèle.

Laisse donc les gens vivre leur peine, leur deuil et leur douleur et garde-toi donc une petite retenue.

Et si tu ne peux pas t’en empêcher, plutôt que de te lancer dans les insultes, offre-leur donc ton soutien.

Crédit : Yevhen Prozhyrko/Shutterstock.com

Mélanie Monette

Heureuse maman de deux petites merveilles en bas âge, je suis partie en appartement avec mon amoureux à dix-huit ans, je me suis marié à vingt-et-un an et ce qui devait arriver arriva. Je me suis séparé à vingt-six ans. Je m'adapte à mon quotidien de maman monoparentale avec mes deux enfants, j'occupe également un emploi à temps plein dans un bureau et j'essaye de manger santé et de m'entraîner. J'ai bien dit j'essaye, parce que ça ne marche pas trop fort. Je perds parfois le contrôle, je pleure et je ris comme tout le monde, mais le plus important, comme toutes les mamans, je fais de mon mieux.

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5 Comments

  • J’aimerais ajouter que cet homme avait sans doute une mère et un père, des frères et soeurs, des collègues, un entourage complet qui est bouleversé dans cet histoire. Des gens pleurent la mort de cet homme aussi.

    Dans les cas de suicide, c’est très sensible. C’est difficile parce que l’entourage culpabilise. Ils ne voyaient probablement pas le danger que représentait le trouble de santé mentale de cet homme. Peut-être même qu’ils ne soupçonnaient pas de trouble mental…

  • Petite précision : Ce n’est pas un « drame familial» et ce n’est pas juste un gars « qui a mis fin aux jours de ses enfants »…C’est un meurtrier qui a mutilé et assassiné ses deux enfants…Je suis d’accord avec le reste du message, mais SVP appelons un chat, un chat. Attention au vocabulaire que vous utilisez…Il ne faut pas banaliser ce geste de violence…Plein de gens sont en détresse mais n’assassinent pas leurs enfants…

    Commentaire de Manon Massé de QS:
    Élise, 5 ans, et Hugo, 7 ans, ont été assassinés.

    Ce n’est pas un « drame familial » comme le rapportent les médias à matin. C’est un double meurtre commis par un meurtrier.

    Je lis dans les journaux que c’était un vrai boute-en-train, que sa maison était charmante, qu’il aimait cuisiner.

    Comme si le meurtrier était un gars ordinaire qui, dans un moment de détresse, décide d’assassiner et de mutiler ses deux enfants. T’sais, une réaction banale à une séparation.

    Ça me fait penser à Nathalie Blais, qui va récupérer ses affaires chez son ex fin 2018. Il l’attend avec une arme à feu. Bam. « Il était tombé en amour trop rapidement ».

    Ça me fait penser à Véronique Barbe, poignardée par son ex 17 fois devant son fils. De la faute de Véronique, qu’il plaide.

    Ça me fait penser à Isabelle Gaston. « Tu veux la guerre, tu vas l’avoir », lui dit son ex. Elle vient de changer les serrures. On sait comment ça se termine.

    On n’assassine pas sa conjointe ou ses enfants sur un coup de tête. On assassine la conjointe parce qu’elle échappe à notre contrôle. On assassine les enfants pour contrôler le reste de sa vie. C’est la forme la plus extrême de la violence conjugale.

    Quand je travaillais dans les centres de femmes, j’en ai vu passer, des femmes victimes de violence conjugale. Elles venaient nous voir avec des histoires à dormir debout et un paquet d’excuses pour expliquer la colère de leur homme: « c’est de ma faute », « je suis une tête de linotte », « j’aurais pas dû lui dire ci, lui reprocher ça… »

    Surtout, elles avaient peur. Peur de s’en aller par peur du conjoint. Certains menacent de les tuer. D’autres menacent de se suicider. Tous se donnent des airs de victimes.

    Alors les femmes subissent, subissent, subissent. Leurs enfants subissent aussi. En silence, loin des caméras. Jusqu’à ce que ça éclate un beau jour, et que le pire se produise.

    Elles sont nombreuses, au Québec, à subir. Plutôt que de lire, ce matin, sur le tueur et sa passion pour l’ébénisterie, j’aurais aimé qu’on parle d’elles.

    J’aurais aimé qu’on parle des centres d’hébergement pour les femmes victimes de violence, qui n’arrivent pas à répondre à la demande. 41 femmes par jour se font refuser une demande d’hébergement.

    J’aurais aimé qu’on parle des centres de femmes et de leur travail de dépistage.

    J’aurais aimé qu’on parle de santé mentale, pas juste dans l’urgence, mais sur la durée. 21 000 personnes violentes veulent de l’aide. Ils attendent.

    On ne peut pas retourner dans le temps et prévenir la mort de Élise et de Hugo, sinon, je serais la première à monter dans la machine.

    Mais on peut prévenir la violence conjugale si on appelle un chat, un chat. Si on pose les bonnes questions.

  • Ma belle sœur a mis fin a ses jours en apportant avec elle son bébé de 14 jours. Toute notre famille a vécu un drame et en plus c’était dans tout les journaux.
    Très dure de lire les opinions des gens sur les réseaux public de ce que les gens pensent de ce qui c’est passé, mon frère c’est faites jugé tellement pendant l’enquête pas des gens qui ne les connaissait même pas, vous avez tous droits a vos jugement mais svp les gardés pour vous ne changera rien sinon juste de porté le respect au familles dans le deuil. Cette femme a besoin d’amour et de soutien du monde de son entourage pour pouvoir traversé cette épreuve. Et je souhaites a tout les gens qui donne leur opinions méprisant qu’il ne leur arrive pas un drame comme ca dans leur vie. Personne est a l’abri de moment de folie, de désespoir

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