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Ta naissance : mon cœur n’a rien ressenti

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Ma belle grande fille,

Ça fait déjà cinq ans que tu remplis ma vie de folie, de rires et d’amour. Tu te questionnes sur plein de choses et, entre autres, sur ta venue au monde. Ton papa te dit que tu étais une belle surprise mais moi, ta maman,  je ne l’ai pas senti comme ça.

Je me rappelle les deux petites barres rouges sur le test de grossesse que j’avais tant repoussé. J’avais tous les symptômes possibles : nausées, sensibilité des seins, maux de ventre, fatigue mais je me convainquais que ça ne pouvait pas être ça. Que ça ne pouvait pas être toi. Et là, sont apparues ces deux barres synonymes de positif alors que pour moi, tout semblait si négatif. Mon cœur ne ressentait pas de grande joie. Il ressentait la peur.

Et neuf longs mois plus tard, tu es arrivée. Une belle grosse fille joufflue, comme disaient les infirmières. Mais je n’ai pas ressenti la grosse vague d’amour dont parlent la plupart des mamans. Tout ce que je ressentais, c’était les agrafes sur mon ventre, la douleur de ma plaie. Mon cœur ne ressentait pas l’amour, mais plutôt l’inquiétude et l’angoisse de devoir être une bonne maman malgré tout.

Les jours ont passé et je te regardais, le coeur vide. J’étais triste. Triste à en fendre l’âme de ne pas t’aimer. Si tu savais comme je me suis jugée et condamnée, moi, la mère infâme qui n’aimait pas son enfant. Je ressentais tellement d’amour pour ton grand frère et si peu pour toi, que ça me torturait.

Je n’en ai parlé à personne. Par crainte d’être jugée.

J’ai passé des semaines à pleurer avec toi et puis un jour, tu m’as souris et mon cœur s’est serré. Je t’ai trouvé belle et j’ai ressenti quelque chose, quelque chose de très fort. Des semaines plus tard, j’ai enfin compris. Compris que c’était l’amour qui se manifestait. À retardement.

Et maintenant, rien ni personne ne pourrait changer ce sentiment qui grandit et remplit mon cœur,  jour après jour.

Je t’aime, ma fille.

Annie Valois
ANNIE VALOIS
Crédit : Halfpoint/Shutterstock.com

Annie Valois

Maman absolument indigne de deux beaux cocos de 7 et 4 ans, je suis probablement un des prototypes de base pour qui les livres de maternité ont été écrit et mis en marché. Je ne le cacherai pas, pour moi, être maman représente un défi de tous les jours! Bref, je tente, tant bien que mal, de trouver ma place entre le travail, la famille et le plaisir. Fervente adepte du sarcasme (pour dédramatiser les situations rushantes), je survis en m’accrochant à mon leitmotiv : « Tu peux peut-être pas acheter le bonheur mais tu peux acheter du vin… c’est presque pareil! »

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1 Comment

  • Ca a ete pareil pour mon premier je ne l aimais pas je m.en occupait comme les enfants que je m occupe a mon boulot. Quelle honte . Que c est frustrant. Il est ou ce coup de foudre au premier regard ?? Il n etait pas la.. depression post partum… puis j ai repris le travail et la l amour s installait …. il m a fallut un an pour aimer mon enfant ce bebe tout gentil qui ne pleurait jamais etait calme mangrait dormait a fait ses nuits des la sortie de maternité. Et pourtant aujourd’hui j attends mon troisieme enfant . L amour que je porte a mon second enfant pour qui j ai vecu ce coup de foudre des la naissance ce n est pas le meme amour que mon premier . L amour que je porte a mon premier enfant est unique et avec le recul je me dis que ce petit bonhomme je ne l aimerais sans doute pas aussi fort d un amour unique si je n avais pas vecu cela

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