mère embrasse enfant

Mes enfants, ne souhaitez pas être comme moi

Mes enfants, vous me dites souvent que vous aimeriez être comme moi quand vous serez grands.

La vérité, c’est que vos mots me touchent autant qu’ils me donnent envie de pleurer. Je ne veux pas que vous soyez comme moi, que vous marchiez dans mes pas. Je veux que vous construisiez votre propre route, vos propres rêves, votre propre personnalité. Je veux que vous fassiez vos propres essais et vos propres erreurs.

En voulant devenir comme ma grande sœur, brillante et incroyablement douée à l’école, je me suis mise une pression incroyable sur les épaules. J’ai minimisé mes réussites car elles n’étaient pas à sa hauteur. J’ai refusé de fêter pleinement mes bons résultats car je n’étais pas aussi bonne qu’elle.

En voulant devenir comme mon amie sportive et athlétique, j’ai perdu confiance en mes capacités. Je n’allais jamais assez rapidement, je n’étais pas aussi forte, aussi disciplinée, ni aussi talentueuse qu’elle. J’avais du plaisir à faire du sport, mais je gardais toujours en tête que je n’étais jamais assez douée et j’ai fini par abandonner l’espoir de m’améliorer.

En voulant devenir comme la fille populaire de l’école, extravertie, mince et sublime, j’ai regretté tous les miroirs qui me renvoyaient le reflet d’une fille qui n’entrait pas dans les normes « beauté » de la société. J’étais toujours trop. Trop grosse, trop boutonneuse, trop petite, trop moche… J’ai fini par me créer un masque pour me cacher derrière par honte de qui j’étais vraiment.

En voulant devenir quelqu’un d’important et de connu, je me suis mise de côté pour toujours être celle sur qui on peut compter. J’ai dit oui quand je voulais dire non, j’ai caché mes envies pour réaliser celles des autres, j’ai mis sur pause mon temps à moi pour le mettre à la disposition de mon travail, de mon entourage, des personnes plus ou moins proches. Tout cela, dans le but d’être reconnue en devenant une inconnue pour moi-même.

En voulant devenir la mère que j’avais eue, j’ai adopté des méthodes qui ne me convenaient pas. J’ai tenté d’être comme celle que j’idolâtrais, épuisant mon énergie car je n’avais pas la sienne. Je doutais de ma qualité de mère car j’avais l’impression de ne pas lui arriver à la cheville.

En cherchant à devenir véritablement moi-même, j’ai compris à quel point je m’étais perdue en chemin. Comment faire pour être moi ? Comment faire pour devenir la personne que je souhaitais profondément être?

Le temps m’a permis de comprendre que la clé était de ne plus me mesurer aux autres. Alors plutôt que d’essayer de les imiter, j’ai commencé à m’inspirer de leurs qualités tout en y ajoutant ma touche personnelle, ma propre essence.

Alors mes amours, prêtez une oreille attentive à ce que je m’apprête à vous confier : soyez fidèles à vous-mêmes et suivez votre propre route. Ne vous laissez pas séduire par la facilité de suivre les traces d’autrui, car c’est dans l’authenticité de votre parcours que réside votre véritable force. Sachez que, quel que soit le chemin que vous choisirez, je serai toujours là pour vous soutenir, pour vous encourager et pour vous aimer, pleine de fierté pour les individus uniques que vous êtes et que vous continuerez à devenir.

Crédit : MartinPrescott/istock.com

Miranda Dessureault

Maman de deux jeunes garçons, j’apprends les rudiments de la masculinité du mieux que je peux. Les bruits de camions, le démontage de tout ce qui peut se démonter, les blagues de pets et les idées casse-cou font partie de mon quotidien. Je me surprends moi-même à connaître les noms des nombreuses machines existantes. Selon moi, la patience est une vertu qu’on n’acquiert jamais totalement! Le lâcher-prise est souvent plus facile à dire qu’à faire, mais vivement les salles de jeux où l’on peut fermer la porte le soir pour ne pas y voir le fouillis.

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