Ne me dites pas qu’être parent au foyer signifie ne rien faire de ses journées

Ne me dites pas qu’être parent au foyer signifie ne rien faire de ses journées.

Avant de devenir maman, j’entendais déjà beaucoup de jugements sur le fait qu’être parent à la maison n’était en aucun cas un métier et qu’il était bien facile de ne rien faire de ses journées quand on était maman au foyer. Puis un jour, je suis à mon tour devenue mère au foyer.

Cette héroïne de l’ombre qui porte sur ses épaules une grande partie de l’éducation des enfants, la fée de la maison, la cheffe cuistot, la secrétaire administrative, la médiatrice, l’infirmière en chef, la décoratrice d’intérieur, la gardienne des rêves et bien plus encore.

Ne me dites pas qu’être parent au foyer signifie ne rien faire de ses journées.

Mes journées commencent tôt le matin et ne finissent jamais. Je me prépare, je vais porter le plus grand à l’école et j’ai à peine le temps de boire mon café froid que je dois gérer les activités du plus petit. Souvent, ses jouets me suivent de pièce en pièce dans la  maison pour que je puisse faire le ménage tout en ayant un oeil sur lui.

Je gère le linge, la laveuse, l’étendoir, le pliage et rangement. Une petite vaisselle m’attend dans l’évier, celle du petit déjeuner et celles du dîner et du souper suivront au fil des heures. Un coup d’aspirateur, la préparation des repas, des lunchs de la famille, ranger les jouets dix fois dans la même journée, épousseter, s’attaquer aux démarches administratives, au paiement des factures, prendre les rendez-vous médicaux, faire les devoirs, calmer les querelles, faire des gros câlins. Le soir lorsqu’ils sont au lit, je souffle un peu, mais arrive vite un cauchemar ou une fièvre imprévue avec des pleurs à n’en plus finir.

Ne me dites pas qu’être parent au foyer signifie ne rien faire de ses journées.

Je commence mon premier quart de travail lorsque le soleil se lève et j’entame le deuxième lorsque le soleil se couche, à veiller au bien-être de ma famille. Les journées passent, ne se ressemblent pas et je dois m’adapter à toute circonstance. Être toujours prête. Être tout-terrain.

Puisque je suis maman à la maison, on s’attend à ce que ce soit moi qui s’occupe de tout. Je suis une multitâche qui ne touche pas un rond, bien trop souvent rabaissée au titre de « juste une mère au foyer ». Je n’ai pas le droit d’être fatiguée ou malade. Je n’ai ni de week-end, ni horaire de travail et le confort de ma famille passe pratiquement toujours avant le mien.

Ne me dites pas qu’être parent au foyer signifie ne rien faire de ses journées.

Mais malgré la charge qui vient avec mon choix de rester à la maison, je ne me plains pas et je n’échangerais ma place pour rien au monde car j’ai la chance de voir grandir et évoluer mes enfants. La chance d’avoir du temps à volonté à leur consacrer. D’être à leur écoute dès qu’ils en ressentent le besoin et surtout à n’importe quel moment de la journée, d’être la gardienne des secrets et bien plus encore.

Tout le monde n’est pas fait pour ce rôle, il faut avoir les épaules solides, savoir rester zen, avoir une organisation sans faille pour faire tourner une maison, une famille. Avoir une patience de fer, un mental d’acier.

Ne me dites pas qu’être parent au foyer signifie ne rien faire de ses journées.

C’est un travail à temps plein; alors merci de me respecter au même titre que n’importe qui dans la société.