sad woman in window

À mes parents qui restent trop loin en ce temps de crise

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Papa, Maman,

Je m’ennuie de vous et je m’inquiète, c’est fou.

En ce moment, tout le monde prend soin de ses parents mais moi, je ne peux pas m’occuper de vous comme je le devrais et comme je le voudrais. Parce que nous n’habitons pas la même région, je ne peux pas faire votre épicerie et la déposer bien emballée sur votre galerie. Tout comme je ne peux pas vous faire sourire en affichant les arcs-en-ciel des enfants à vos fenêtres.

Alors que nous vivons une situation terriblement préoccupante et où la mort rôde partout autour de nous, la route n’a jamais été si longue entre mon bien-être et le vôtre. Malheureusement, Facetime ne fait pas le poids parce que non, un écran de cellulaire ne remplacera jamais une fenêtre qui donne sur une mère et un père.

J’ai souvent rêvé de vous avoir dans ma ville, même dans mon quartier. Pas pour vous incommoder, mais juste pour vous savoir près et vous rendre des millions de fois l’amour que vous me donnez. Pouvoir te relayer, Papa, quand Maman est malade et pouvoir te tenir compagnie devant un bon café, Maman, quand papa joue au nomade.

Aujourd’hui, le monde entier est frappé par un monstre invisible et vivre loin de vous m’est devenu insupportable. Certains diront que dans les circonstances, une maison au bout de la rue n’apporterait aucun changement puisque nous sommes tous en confinement. Mais pour moi, c’est un peu comme si le monde avait été sectionné en deux et que nous ne nous retrouvions plus sur la même moitié.

Je me surprends à envier des jeux de tic-tac-toe dessinés par des enfants, dans les portes patios de leurs grands-parents. Comme si chacun dans nos salons avec le même code postal ferait moins mal.

Papa, maman, la distanciation sociale entre nous n’est pas questionnable, mais gardez en tête que je serai toujours là pour vous. À des kilomètres, peut-être, mais présente pour qu’ensemble, on tienne le coup.

Je vous aime et votre présence me manque.

Crédit : serdjophoto/Shutterstock.com

Miss Crunchie

Je suis une maman multicolore, une femme qui ne s’est pas totalement trouvée encore! Je me trimbale avec un lourd bagage scolaire tout en étant convaincue que je suis à l’origine de l’expression « cordonnier mal chaussé ». Je suis de celles qui croient profondément au crédo « Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort » même quand il faut que je le crie profondément la tête dans l’oreiller. Je suis touchante et cinglante à la fois et je me situe tout juste entre le bon et le mauvais, le doux et le piquant, le mou et le croustillant. Je suis une guerrière avec une épée en mousse! « Tu fight ou tu te pousses… » J’espère parvenir à créer le doute dans vos certitudes et vous offrir du réconfort dans vos inquiétudes.

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1 Comment

  • Je sais que ce message pourra être mal reçu, mais je dois vous dire que c’est la situation que vivent tous les immigrants du moment qu’ils quittent leur pays d’origine. Je ne parle pas du confinement, mais de tout le reste. Facetime et cie sont une bénédiction pour garder un petit contact avec la famille éloignée.

    On peut bien sûr dire que ces gens l’ont voulu, que c’est leur choix alors que la situation actuelle n’en est pas un. Mais, ces gens ont mille et une raisons valables d’avoir quitter pour avoir un meilleur avenir et/ou c’était la meilleure façon d’aider économiquement leur famille l. Il se peut que cela fasse 5 ans, 10 ans ou plus qu’ils n’ont pas pu voir leurs êtres chers… Et ce virus pourrait faire en sorte qu’ils ne puissent plus jamais les revoir….

    Qui sait quand tout reviendra à la normale pour que les retrouvailles puissent être planifiées? Un voyage à l’étranger n’est pas chose facile… C’est beaucoup plus cher qu’un voyage dans un tout inclus.

    C’est difficile pour nous, mais nous avons la chance de vivre dans un pays qui fait tout le possible pour qu’il y ait le moins de dommages collatéraux (sociaux et économiques) et dans quelques semaines, nous pourrons serrer tout le monde dans nos bras…. D’autres pays ne pensent pas de la même façon ou n’ont tout simplement pas un système de santé ou financier comme le nôtre.

    Je sens que nous vivons tous (je veux dire, tous les humains) sensiblement la même situation et que cela permettra de comprendre le déchirement qui est vécu quand la décision est prise de quitter les siens pour le meilleur et pour le pire…

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