Little poor eater boy at dinner closeup photo selective focus

À bas les enfants-larves

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Quelqu’un m’a déjà dit « On a les enfants qu’on est capable d’avoir ». Et aujourd’hui, je comprends tellement le sens de cette phrase.

Du haut de leurs quatre, sept et huit ans, mes enfants revendicateurs réclament leur autonomie à grands coups de « c’est pas juste », « je suis capable » et bon nombre de gestes peu recommandables. Mais je les aime tant. Et ils me rendent fière par leur honnêteté, leur débrouillardise et leur goût du risque. Ils parlent fort, ils bougent, ils sont vivants. Car il n’y a rien de plus déprimant, à mon avis, qu’un enfant-larve.

Quand je vais au restaurant en amoureux et que je vois un enfant, entouré d’adultes, qui s’occupe sur son iMachin, je trouve ça triste. Lesdits adultes complimentent les parents et le trouvent donc bien élevé. Moi, je me dis qu’il aimerait probablement être ailleurs, à jouer aux blocs Legos ou patiner avec des amis. Puis, je pense aux autres bambins que je côtoie, qui sont en symbiose avec leurs jouets technos, et que l’enfant assis à la table d’à côté adore peut-être la sensation d’hypnotisme que lui procure sa bébelle informatisée.

Par larve, j’entends, comme mon ami Larousse, «un être humain qui ne se manifeste pas complètement, qui a perdu toute dignité, toute qualité propre à l’homme». Parce que dans la vie, tout est une question d’équilibre. Loin de moi la prétention d’avoir des enfants modèles, ni la science infuse sur la source secrète de la perfection. Cependant, un minimum d’autonomie est essentiel et ce n’est pas en étant stationné devant un écran cinq heures par jour ou en suivant un programme d’activités organisé au quart de tour que la magie opérera. Je dois avouer que je suis aussi allergique à la question « Qu’est-ce qu’on faaaaaaaaiiiiiiit? » …

Un enfant qui ne dit pas un mot plus haut que l’autre, ça s’emmène bien dans un party de famille. Une petite fille cute avec un sourire Colgate qui attend les instructions pour respirer, ça fait des belles photos. Des bambins qui obéissent au doigt et à l’ œil par peur de représailles, ça paraît vraiment bien devant la visite. Mais ce n’est pas une progéniture dont moi, j’ai envie. J’ai de goût d’êtres humains à l’opposé de l’état de larvitude.

Ça demande peut-être des talents de négociatrice aiguisés et une barge de patience et d’imagination, mais ce sont les enfants que je suis capable d’avoir.

Lysiane Beaubien
LYSIANE BEAUBIEN
Crédit : Forster Forest/Shutterstock.com

Lysiane Beaubien

Je suis moi avant tout. Avant d’être maman. Je crois sincèrement que je me suis oubliée jadis naguère. Mais plus maintenant. Je suis franche, sincère, honnête. Pif. Paf. Je fonce. Parfois je dis que je suis un vrai gars. À la semi-rigolade. Je suis enseignante, chef d’entreprise, bénévole en allaitement, chanteuse, sportive, et mère de famille (divorcée en garde partagée) de trois jeunes enfants. J’ai toujours aimé écrire, depuis que ma mère m’a offert un journal intime à l’âge de dix ans. Quelques années plus tard, je vois ce blogue comme exutoire, un médium pour évacuer mes idées plus ou moins tranchantes. Et par la bande rallier quelques mamans, qui sait? Pour acheter le nouveau livre de Lysiane, cliquer ici ! Pour une dédicace personalisée, communiquez directement avec l'auteure.

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2 Comments

  • Allo bon article, mais attention un iPhone au Resto 30 minutes n’est pas équivalent de 5 hrs de TV par jour; des fois cest le moment magique au Resto pour les enfants et LES PARENTS de vivrent 30 minutes au restos en amoureux (/famille)… on a ps tous des gardienne… il ne faut pas généraliser

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