maman joue avec deux enfants au soleil

Mon enfant, t’avoir dans ma vie a réveillé l’enfant qui sommeillait en moi

maman joue avec deux enfants au soleil

Tout a commencé dès ton plus jeune âge. Toi, petit bébé à cajoler, m’as replongé dans ces tendres années où je m’entraînais sans relâche à prendre soin de ma poupée. Identifier tes besoins, changer ta couche, t’habiller, te déshabiller, te nourrir, te câliner et te bercer. À quelques inquiétudes et délicatesses près, j’aimais à croire que rien n’avait vraiment changé depuis tout ce temps.

Quelques mois plus tard, alors que tu étoffais ton habileté et ta motricité, de tout ton corps, je me suis surprise à composer de magnifiques tours en cubes à tes côtés, quelques-unes de mes plus impressionnantes constructions LEGO et à livrer mes plus méticuleuses œuvres artistiques à coup de feutres et crayons de couleurs. Je ne saurais te dire si c’est le fait de partager ces créations avec toi qui me régalait à ce point ou si l’enfant qui sommeillait en moi trouvait un moyen de ressurgir, mais j’aimais à croire que rien n’avait vraiment changé depuis tout ce temps.

Par la suite, tu es devenu un petit aventurier assoiffé de découvrir le monde qui t’entourait et je me suis mise à trépigner d’impatience avec toi à l’idée d’une balade en forêt où nous pourrions ramasser tout un tas de choses incroyablement simples qui nous rendraient pourtant tellement fiers. Le temps d’une parenthèse en toute légèreté, j’aimais à croire que rien n’avait vraiment changé depuis tout ce temps.

Quelque temps plus tard, tu t’es doucement laissé prendre aux jeux d’imitation du monde qui t’entourait. Nous avons cuisiné et préparé le couvert à grands coups de dînette, nos yeux brillant à l’idée de partager ce repas impalpable, mais préparé avec tant d’amour. Une fois le ventre bien rempli, nous nous armions de méthodologie pour bricoler un mur ou construire un meuble plus haut que le ciel, en prenant bien soin d’aller vérifier entretemps que doudou n’avait pas froid dans sa poussette et que le lave-linge n’avait pas fini de tourner. Est-ce ton imagination débordante qui me fascinait à ce point ou l’enfant qui sommeillait en moi trouvant une voie pour s’exprimer à nouveau ? J’aimais à croire que rien n’avait vraiment changé depuis tout ce temps.

Est venue l’heure d’inviter un de tes copain à dormir à la maison. Tu étais comme un fou. Moi aussi et j’avais tout prévu. Quoi de mieux qu’une bonne vieille soirée crêpes devant un dessin animé pour vivre un moment de douceur ultime ? Je pouvais toucher du doigt la sensation d’excitation que je ressentais quand j’étais à ta place. Cette soirée, elle était pour toi, mais pas que. Car j’aimais à croire que rien n’avait vraiment changé depuis tout ce temps.

Puis tu as grandi et tu as peu à peu cessé de me solliciter. Tu es devenu de plus en plus autonome, concédant une place énorme à ton jardin secret et ton espace personnel. Mais quand venait le soir où tu me proposais de sortir un jeu de société, mon cœur vibrait à nouveau. Partager quelques fous rires, quelques indignations de triche, jubiler de gagner ou avoir la défaite amère. Tant d’émotions qui réveillaient l’enfant qui sommeillait en moi. J’aimais à croire que rien n’avait vraiment changé depuis tout ce temps.

Est arrivée l’adolescence et évidemment, maintenant, rien ne compte plus pour toi que de pouvoir t’échapper toujours un peu plus de la maison pour aller retrouver tes précieux amis. Il est l’heure pour toi de faire les quatre cents coups et d’ébranler ma sérénité d’esprit. Mais grâce à toi, je me propulse à mon tour à cette belle époque de l’insouciance, à toutes les stupidités par lesquelles je suis passée à ton âge. Ces bons et drôles souvenirs ancrés qui me rappellent qu’il faut dévorer la vie à pleines dents. Mon cœur de maman a tellement peur pour toi et contradictoirement je ne peux m’empêcher d’espérer que tu profites de cette insouciance qui s’enfuie si vite, trop vite. Et alors, j’aime à croire que rien n’a vraiment changé depuis tout ce temps.

Mon enfant, je dois t’avouer que tout a inévitablement changé depuis mon enfance. C’est pourquoi je te remercie du fond du cœur d’avoir fait renaître en moi ces soupçons d’insouciance et de légèreté.

Que tu sois débordé ou à la recherche d’un projet qui te fasse vibrer, que tu sois seul ou entouré, que tu sois heureux ou en proie au doute, fais toujours confiance à l’enfant qui sommeille en toi pour te rendre ton imagination et tes rêves.

N’oublie jamais que c’est la plus puissante des clés pour trouver le bonheur.

Crédit : Vagengeim/Shutterstock.com

Margaux Quoniam

Heureuse maman, je suis une personne très pacifique et parfois effacée à l’oral. Je me libère de mes pensées et émotions à travers l’écriture sur des sujets qui me tiennent à coeur. Je vis ma maternité sans retenue, sans superficie, avec ses bonheurs, ses difficultés, ses sujets tabous, son imperfection et toutes les avalanches de sentiments qui en découlent. Je suis partisane de vivre au jour le jour, dans ma vie familiale et dans ma vie professionnelle, et de n’avoir qu’un seul et unique but dans ma vie : que mon mari, mon fils et moi soyons heureux.

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