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Tu ne crois plus au Père Noël et tu as 6 ans

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Ma belle puce,

J’ai bien vu, dès ton plus jeune âge, que tu n’étais pas comme les autres. Tu n’allais pas au même rythme. Tout allait plus vite. Tout va toujours plus vite avec toi. Ton désir d’autonomie et d’être « grande » m’ont toujours déstabilisée. J’ai dû m’y faire, j’ai dû négocier. Je m’y fais encore, je négocie avec toi encore. Tous les jours.

Ce que je n’avais pas prévu par contre, et qui est venu me déstabiliser dernièrement, c’est que cette maturité venait avec des deuils prématurés de maman. Des choses qui se terminent plus vite que la norme.

Ma puce, tu ne crois plus au Père Noël. Déjà. À six ans. Et quand  tu me l’as dit, quand tu m’as regardée dans les yeux en me nommant clairement que tu savais bien que c’était moi qui achetais les cadeaux, je n’ai pas eu envie de te mentir. Parce que tu étais rendue là. Déjà. À six ans.

Sur le coup, je n’ai pas réalisé tout ce que cette annonce impliquait. Tout ce que ça changerait dans nos traditions familiales, dans mon rôle de maman, le mois de décembre venu. Fini pour moi les biscuits, le lait et la carotte laissés sur le comptoir avant le dodo, pour le Père Noël et son renne. Fini la lettre écrite quelques semaines plus tôt. Fini la visite au centre d’achats pour la photo traditionnelle. Fini les ‘’merci Père Noël’’ avec tes beaux yeux levés vers le ciel, si heureuse et émue qu’il t’ait écoutée. Toi, tu n’y crois plus, à tout ça.

Ne plus croire au Père Noël, c’est toute une étape. Et je pense que je n’y étais pas préparée. Je n’étais pas rendue là. Mais toi oui. Alors, je dois te dire…

Ma belle, ne plus croire au Père Noël, ça vient avec des responsabilités. Des responsabilités de grands, comme tu souhaites tant en avoir. Alors voilà : tu dois garder le secret auprès de tes camarades de classe, qui eux, à six ans, y croient toujours. Tu devras leur demander, après les vacances des Fêtes, ce que le Père Noël leur a apporté. Tu dois embarquer dans la folie des grands et faire vivre tout ce monde féerique avec nous.

Tu devras garder tes commentaires pour toi lorsque tu croiseras l’homme à la barbe blanche au centre d’achats. Tu devras rire des gaffes du lutin de tes cousins et cousines lorsqu’ils t’en parleront. Parce que eux, ils y croient toujours à cette belle magie.

Tu ne crois plus au Père Noël… Mais par chance, tu as toujours les yeux qui brillent en faisant le sapin avec tes frères et moi. Tu es toujours aussi excitée lorsqu’arrive notre journée traditionnelle et féminine des biscuits de Noël. Tu as envie de faire la maison en pain d’épices. Tu chantes les chansons du temps des Fêtes, tu décores la maison. Tout cela me réconforte et me fait réaliser que la magie de Noël, elle est toujours en toi.

Alors j’ai réussi. Même si tu as grandi plus vite que les autres, même si tu as réalisé que certaines choses n’existent pas vraiment, j’ai réussi. Tu ne crois plus au Père Noël, mais la magie, elle, est toujours dans ton cœur. Et c’est ça, au fond, l’important! Alors je te souhaite le plus beau des Noëls mon amour…

Crédit : Yuliya Evstratenko/Shutterstock.com

Émilie Allard

Maman monoparentale à temps (presque) plein de trois merveilleux enfants plein de vie (et d’énergie!), et travailleuse sociale auprès des jeunes en difficulté, je tente de concilier travail-famille du mieux que je peux! Mon but : trouver un semblant d’équilibre dans cette vie que je qualifie de ‘’folle’’, mais que j’adore quand même. J’ai aussi un BACC en littérature, qui traduit ma passion pour les mots et l’écriture. Anciennement malade mentale de l’organisation et de la planification, je travaille très fort sur moi-même pour vivre et profiter de l’instant présent. Mon nouveau dicton préféré : ‘’un jour à la fois!’’

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