depressed mother with newborn

À toi, qui n’as pas aimé ton « congé » de maternité

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Ma belle enfant,

Tu t’étais fait de belles idées. Tu t’étais dit que tu allais profiter de cette belle « pause » du boulot pour faire de beaux projets. Passer du temps de qualité avec ton enfant nouvellement né. En profiter pour voir les membres de ta famille à l’extérieur. Faire des travaux dans la maison que tu n’as jamais eu le temps de compléter parce que tu étais trop dans le jus au travail. Cuisiner de bons petits repas chauds et prêts pour vous aider, ton conjoint et toi, dans cette belle aventure qu’est la parentalité.

Mais t’as vite déchanté de tes belles idées quand ton enfant s’est finalement pointé le bout du nez. T’étais ben trop fatiguée. Épuisée. Rapidement dépassée par les événements. Tu t’es finalement retrouvée en mode survie. Manger des toasts juste pour dire que tu t’étais mis quelque chose sous la dent. Te laver à la débarbouillette juste pour dire que tu avais pris une douche. Passer une guenille sur le comptoir juste pour dire que tu avais fait le ménage.

Le coup de grâce, tu l’as eu quand tu t’es rendu compte que tu ne trippais vraiment pas sur la période bébé naissance, la période poupon, la période latente. Le moment où ton enfant est encore tellement mou, loin d’être autonome, loin d’être interactif, et loin d’être une poupée qui dort et qui ne pleure jamais.

Le coup de grâce, tu l’as eu quand ton nouveau-né était moins nouveau, qu’il a commencé à chigner pour rien, à faire ses dents, à ne plus vouloir son biberon, à ne plus vouloir manger, à avoir mal au ventre.

Le coup de grâce, tu l’as eu quand tu n’avais plus une minute à toi pendant la sieste pour te permettre de passer un vulgaire balai.

Le coup de grâce, tu l’as eu quand t’as dû défaire toute la décoration de ton salon pour enlever toutes traces possibles d’existence parentale parce que bébé commençait à se traîner partout et à tout mettre dans sa bouche.

Le coup de grâce, tu l’as eu quand t’as compris que tu ne pouvais plus laisser ton bébé deux minutes par terre pendant que tu allais soulager des besoins pressants à la salle de bain.

Le coup de grâce, tu l’as eu quand ton parfait petit bébé qui faisait ses nuits a simplement arrêté parce que… parce que tu cherches encore la raison pour laquelle soudainement il a arrêté de faire ses nuits.

Juste au moment où tu commençais à être à l’aise, à être bien dans ta routine, à avoir du plaisir avec lui, à avoir du temps pour faire autre chose que de le surveiller tel un agent de GARDA à côté d’un guichet automatique de centre commercial dans le temps des Fêtes, fallait que t’enfiles ton uniforme et que tu retournes travailler.

Le coup de grâce, tu l’as eu à ce moment-là, quand t’as compris que des enfants t’en aurais dix, mais à partir d’un an. Tu te dis que tout aurait été si différent. Et t’en viens à la triste conclusion que ton « congé » de maternité, en plus d’être tout sauf un congé, t’as pas aimé ça pantoute.

 

Crédit : Antonio Guillem/Shutterstock.com

La Mamalaisante

Communicatrice et rédactrice de longue date et après avoir porté plusieurs chapeaux, j’ai décidé qu’il était temps pour moi de mettre bas. J’étais parfaitement convaincue que je faisais la bonne chose jusqu’à ce qu’une sympathique madame m’apprenne que j’allais avoir deux enfants en même temps. Ayant vite déchanté de mes belles idées pré-faites, j’ai sauté à pieds joints dans cette aventure qu’est celle d’être une maman pas parfaite pantoute et même un peu baveuse qui n’a pas peur de se faire juger… et qui trouve même un malin plaisir à faire douter tout le monde.

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