enfant jouets partout

L’invasion de domicile : les objets de bébé

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C’est sournois, tu ne le vois pas venir et un matin tu te lèves et voilà, tu te sens complètement envahie. Tu ne te sens plus tout à fait chez toi. En fait, tu ne t’en étais pas rendu compte avant aujourd’hui mais tu n’as plus aucune emprise sur ta décoration et ton espace vital; tu es complètement envahie par les objets de bébé.

Lorsque tu as su que tu étais enceinte, l’annonce de ta grossesse a été si bien accueillie dans ton milieu que tous tes proches se sont empressés de se débarrasser te fournir en matériel d’enfant en tout genre pour ses deux premières années de vie. Ce de quoi tu étais évidemment très reconnaissante. Mais avec le recul, tu réalises que c’est là que ton magnifique loft gros comme un garage s’est rempli d’un paquet de boîtes de couches et de vêtements empilées jusqu’au plafond, cachées sous le lit et dans tes propres tiroirs. Ton cabanon a aussi été infesté de jouets de toutes sortes. Les meubles, toujours dans leurs boîtes respectives, mais arrivés à moins de quatre mois de gestation ont été « dissimulés » derrière le divan, sous le lit, derrière le comptoir lunch et le long des murs. Mais ce n’était que le début.

Tu t’es finalement acheté une grande maison de campagne pour loger ta future famille et quelle ne fut pas ta surprise en ce matin de lucidité de constater que la majorité de ses pièces avaient été envahies par les objets de ton chérubin.

Aujourd’hui, ton salon déborde de jouets avec lesquels il ne peut même pas encore jouer parce qu’il n’a pas l’âge requis sur la maudite boîte du fabricant. Il y a des bidules à mâcher qui envahissent ton plancher, ta table basse et celle en coin.

Finalement, en prenant ton café à la vitesse grand V parce que bébé somnole encore, tu regardes ton comptoir de cuisine et la chair de poule te pogne. Il y en a une grande partie qui sert d’entrepôt à biberons et de tout ce que cela implique d’accessoires. Les bols, les assiettes, les gobelets et les ustensiles de couleur ont fait leur entrée en douce il y a quelques semaines et te voilà rendue avec une armoire destinée aux repas mous de ton adorable marmot.

Est-ce nécessaire de parler de l’espace qu’utilise la chaise haute dans ta cuisine ou mieux vaut t’épargner de te rappeler toutes les fois où tu dois la changer de place dans une journée parce qu’elle est dans le chemin?

Finalement, tu songes à aller prendre ta douche et tu te demandes déjà si tu déposeras bébé sur le tapis d’éveil ou dans sa coquille passée date qui lui sert de banc. T’sais, quand tu es mère, tu te trouves des astuces pour avoir la paix quelques minutes le temps d’aller aux toilettes ou quand tu te décides enfin à prendre ta douche parce tu sais que tu es à la limite de l’insalubrité. Mais tu réalises aussi à quel point cela jure dans ta décoration champêtre et tu espères qu’un jour bébé sera assez autonome pour s’amuser sur le tapis de douche avec le rouleau de papier de toilette.

Tu finis par te dire que le temps va passer et que la quantité de bidules devrait normalement aller en diminuant. Puis tu te souviens qu’en vieillissant, tu avais une cuisinette en plastique, une maison de bois pour tes figurines et une multitude de jouets divers qui prenaient beaucoup trop d’espace.

Ça fait que tu commences tranquillement à faire le deuil de ta salle de méditation et de relaxation, prête à la métamorphoser en salle de jeu pour mini afin de pouvoir tout rentrer dans le même espace et amoindrir l’angoisse grandissante que tu ressens de cet envahissement sournois qui se fera finalement sur une plus longue période que celle que tu avais prévue au départ.

Tu le sais très bien que le jour où elle te demandera d’avoir une chambre d’ado, le coeur te fendra en mille parce que ton bébé deviendra doucement une femme pleine d’hormones totalement hors de contrôle et tu te souviendras avec nostalgie de toutes les fois où son camion-remorque partait tout seul sous la vibration de tes orteils qui s’enfargeaient dedans.

Annie Chamass
ANNIE CHAMASS
Crédit : pixabay.com

Annie Chamass

Après quatre ans d’infertilité, une deuxième barre s’affiche sur mon test de grossesse. Bien que tant désirée, j’étais rendue au point de faire le deuil de la maternité humaine; c’est le choc. Déjà fière maman de 6 bestioles poilues, me voilà maintenant mère d’une 5 mois pleine de vie et d’amour à partager. Étudiante à la maîtrise (j’étudies mes compétences parentales!), nouvellement propriétaire d’une maison presque centenaire et remplie de mauvaises surprises en pleine campagne bas-laurentienne, j’apprends à devenir maman. Chaque jour me ramène à mon incompétence à être une mère parfaite et je dois vous avouer…. que j’adore ça!

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