À toi, le parent d’un enfant prématuré

À toi, la mère qui s’est vue affublée du rôle de maman plus tôt que prévu;

À toi qui n’as pas eu le temps de te préparer et pour qui la fin de grossesse a été précipitée;

Ton accouchement, tant de fois rêvé, n’a finalement pas ressemblé à ce que tu avais imaginé et te voilà maintenant projetée dans une parentalité à laquelle tu n’étais pas préparée. Te voilà maintenant à la découverte de la prématurité et de ses aléas.

À toi, la maman qui a découvert son bébé alors qu’il était dans sa petite couveuse, ces premiers instants ne ressemblant en rien à ce que tu avais imaginé. Tu as dû faire face à cette première rencontre qui n’avait pas la magie de tes rêves.

À toi, la maman à qui on a dit un peu trop souvent que la nature faisait bien les choses, que ce n’était rien qu’un peu d’avance sans importance. Parce que la prématurité est si mal connue que ton entourage n’a pas su t’apporter le soutien que tu cherchais.

À toi, le parent impuissant, de ce petit guerrier, cette petite guerrière qui n’a pas eu d’autre choix que de puiser dans ses forces pour survivre dès son arrivée au monde.

Toi, cher parent impuissant, veillant sur ton enfant, près de cette petite boîte chaque jour, chaque nuit, t’accrochant à chaque petite amélioration comme à une bouée, retenant ton souffle à chaque fois que le médecin arrive, espérant une bonne nouvelle te rapprochant de la sortie, vers la grande vie en famille tant espérée.

Toi, ce parent qui va tous les jours à la maternité, sans jamais ramener ton bébé à la maison. Pour toi, le temps s’est arrêté, alors que la vie continue là dehors. Ton guerrier, ta guerrière, puise sa force dans ton amour et ta présence. Tu n’es pas impuissant, tu es l’énergie dont ton bébé a besoin et bientôt, vous serez ensemble. Vous l’aurez fait, vous aurez surmonté cette épreuve et vous saurez que quoi qu’il arrive, vous pouvez compter l’un sur l’autre.

Toi, ce parent né trop tôt, tu n’es pas impuissant, tu es la force de ton bébé. Tu n’es pas responsable, tu es le sauveur qui a amené ton enfant à temps pour qu’il soit soigné. Et cette question incessante, pourquoi moi ? Eh bien, parce que les autres n’auraient pas eu ta force pour s’en sortir, tout simplement.

À toi, cette maman née trop tôt, ne sois pas en colère contre la vie. Chaque famille mène son combat, le tien est arrivé si tôt qu’aucune autre épreuve ne sera plus insurmontable.