mère qui console son jeune enfant

Je pensais que la parentalité serait plus facile avec le temps

À la naissance de mes bébés, j’ai passé mes nuits à les cajoler, à les nourrir et à les consoler. Épuisée, je me suis souvent dit que j’avais hâte qu’ils grandissent pour dormir huit heures d’affilée. J’étais loin de me douter que dans quelques années, je passerais des nuits blanches à m’inquiéter, à souhaiter entendre le téléphone sonner ou la porte d’entrée claquer parce qu’ils n’étaient pas encore rentrés.

Plus tard, j’ai passé mes soirées et mes fins de semaine hors de la maison pour les activités. Les tournois de hockey, les compétitions de danse, les pratiques de soccer. Je me suis répété que dans quelques années, mes petits seraient grands et ce serait terminé. Après les parties et les tournois est finalement venu le moment où ma grande a trouvé un emploi dans une pharmacie et où j’ai passé mes fins de semaine à faire le taxi, à sept heures le matin comme à minuit.

Lorsque mes enfants étaient petits, combien de fois ai-je souhaité posséder un salon digne d’une photo de magazine ? En finir avec les jouets éparpillés sur le plancher, les Legos que j’ai piétinés douloureusement, les toutous dispersés un peu partout. Puis quand mes petits sont devenus grands et que j’ai cru que mon souhait était finalement exaucé, j’ai ouvert la porte de leur chambre et j’ai compris que le bordel n’avait fait que se transférer dans une autre pièce.

Combien de soirs me suis-je cassé la tête pour les soupers, mon petit dernier étant un mangeur très difficile. Bien loin de me douter que plus tard, je me suis retrouvée à cuisiner pour une grande tablée, les amis de mes enfants traînant souvent à la maison. Que j’ai dû préparer des recettes compliquées parce que le copain de ma fille est allergique aux produits laitiers et qu’il déteste profondément les oignons.

Combien de crises de bacon ai-je gérées, rêvant de ce moment où, à huit, dix, ou quinze ans, mon enfant saurait un tant soit peu gérer ses émotions. Puis les crises de la tendre enfance se sont subitement transformées en crises existentielles d’adolescence.

À huit ans, j’ai vu ma fille rentrer à la maison en larmes parce que son copain avait choisi une autre fille comme amoureuse ce jour-là. Je l’ai consolée et, en quelques minutes, son sourire était revenu et elle avait tout oublié. Puis, lorsqu’elle est revenue du secondaire avec le cœur brisé, c’était une toute autre histoire. Je me suis sentie si impuissante et démunie face à son chagrin. J’ai pleuré avec elle en réalisant que je ne pouvais plus la consoler aussi facilement qu’à ses huit ans.

J’ai souvent rêvé de l’époque où mes responsabilités de parent seraient plus légères, où mes enfants seraient assez grands pour se débrouiller seuls. J’étais loin de me douter qu’avec leur croissance, les défis de la parentalité prendraient simplement une nouvelle forme. Les besoins physiques intenses des premières années se sont transformés en accompagnement émotionnel complexe.

J’ai appris que chaque étape de leur vie apportait son lot de joies et de défis, que je devais sans cesse m’adapter et évoluer avec eux. Et maintenant, je regarde en arrière, réalisant à quel point chaque phase était précieuse et éphémère, et combien elle m’a façonnée en tant que parent. De la tendre enfance à l’adolescence, chaque moment a été une aventure, un chemin d’apprentissage parsemé d’amour, de rires, de larmes et de découvertes inattendues. Je me suis souvent sentie dépassée, parfois perdue, mais toujours comblée par cette expérience unique.

Aujourd’hui, alors que je vois mes enfants devenus adultes, indépendants et épanouis, je comprends que chaque difficulté, chaque moment de doute, était en fait une pierre précieuse sur le chemin de notre croissance commune. La parentalité n’a jamais été un voyage facile, mais elle a toujours été un voyage extraordinaire, me menant à des profondeurs d’amour et de compréhension que je n’aurais jamais imaginées.

Lorsque je suis devenue parent, je me suis engagée pour la vie, que mes enfants soient grands ou petits. Au fil des années, j’ai réalisé que chaque étape de leur croissance présente son lot d’épreuves, mais que ces épreuves nous permettent de grandir, eux comme moi.

Alors que j’avais tendance à penser que la parentalité deviendrait plus facile avec le temps, j’ai découvert que les petits problèmes se transformaient souvent en défis plus complexes quand les enfants devenaient grands. Depuis, je me lève avec la volonté de les accompagner et vivre chaque moment avec intensité, car à la minute où je suis devenue parent, c’est l’aventure de toute une vie qui a débuté.

Crédit : SanyaSM/istock.com

Vickie Charest

Maman de deux merveilleux petits garçons, l’écriture a récemment ravivé l'étincelle au plus profond de mon âme. Amoureuse de la bonne bouffe et amatrice de romans d'amour, je suis un peu fleur bleue. Secrétaire médicale de métier et grande rêveuse depuis ma plus tendre enfance, les idées se bousculent constamment dans ma tête. Je suis une maman un peu trop chaotique qui tente constamment de trouver l'équilibre. Bref, je suis une amoureuse de la vie!

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