Sweatpants woman with coffee

Ode au linge mou

Sweatpants woman with coffee

C’est arrivé progressivement. Au début, c’était juste à la maison, loin des regards. Quand t’étais seule. Et puis, tu t’es mise à le faire aussi quand ton chum était là. Et avec la visite. Et puis pour aller à l’épicerie. Et pour sortir n’importe quand, n’importe où.

Maintenant, c’est devenu un mode de vie : t’es accro au linge mou.

Un de tes principaux objectifs dans la vie est devenu le confort et la maternité n’a en rien arrangé ce qui était déjà latent en toi; plus ton corps gonflait, plus la moindre contrainte vestimentaire devenait un fardeau. Tu as développé une amitié intense avec un pantalon de jogging bleu vraiment laid qui t’a aidée à passer à travers ta grossesse sans jamais te juger.

Puis, t’as accouché. Et le restant de gras, contenu entre autres dans ta région abdominale, t’a contrainte à continuer de t’habiller pas mal lousse. T’as bien essayé des morceaux plus ajustés, mais ta poitrine pleine de lait n’était pas d’accord non plus avec le projet.

Et puis, il faut l’avouer, enceinte ou pas enceinte, accouchement ou pas, on est bien en legging avec un grand pull.

On s’entend, tu ne ressembles pas toujours à un tas de guenilles; t’as développé des stratégies pour être confortable, tout en étant présentable.

D’abord, tu accordes toujours les couleurs et les motifs pour donner l’illusion que tu as encore le contrôle de ta garde-robe. Ensuite, tu choisis du beau mou pour sortir. Du linge confortable dans lequel tu pourras manger tout en respirant, mais qui ne te donne pas une allure de sac à patates.

Est-ce que ton amour pour le linge mou implique que tu as tiré un trait sur ta féminité ? Non. Il t’arrive encore de mettre tes petites robes ajustées et tes talons hauts pour sortir le jour comme le soir. Mais ton meilleur moment de la journée dans ces cas-là reste quand même celui où tu rentres chez vous et que ta brassière prend le bord avec tout le reste avec pour faire place à ton jogging.

Oui, ton linge mou, tu l’aimes d’amour. Avec lui, tu te sens bien. Il t’aide à relaxer. Il est une source de réconfort. Et il se marie tellement bien avec un bon verre de vin.

Viviane Bauge
VIVIANE BAUGE
Crédit : Antlio/Shutterstock.com

Viviane Bauge

En octobre 2016, je mettais au monde mon bébé. Les infirmières m’ont demandé si c’était mon premier. J’ai répondu : « C’est mon premier accouchement ». J’ai quatre enfants : je suis belle-maman de deux jeunes adultes rencontrés en même temps que leur père il y a 18 ans et maman d’un garçon de huit ans adopté à l’âge de trois mois. J’ai pris des routes variées pour devenir maman. Mais peu importe. Notre maison pas finie perdue dans les champs est maintenant remplie de toutes sortes d’humains qui me rendent parfois dingue, souvent inquiète, toujours émue.

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