family vacations little boy airport

Ton voyage dans le sud en famille (partie 1)

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Par un beau matin frette d’hiver, toi pis l’homme, vous vous regardez en vous disant que vous êtes vert fluo pis que vos cernes contrastent joyeusement avec cette merveilleuse teinte : telle est la réalité des parents de jeunes enfants. Vous vient alors une brillante idée, une idée aussi brillante que le soleil. Le soleil… yes, mon amour, on part dans le sud. Après deux ou trois vérifications, vous convenez d’une date et c’est alors que s’ensuit la danse interminable de la recherche de la gardienne, celle qui prendra soin de vos précieux pendant que vous, mes chers amis, serez dans le sud, les foufounes dans le sable, gougounes aux pieds, daiquiri à la main. Il faut absolument trouver quelqu’un de confiance et de responsable. Vous appelez les parents de l’un, les parents de l’autre, la tante à la retraite et le cousin lointain. Naturellement, personne ne semble en mesure de pouvoir prendre soin de vos chérubins. Deux heures plus tard, à court de personnes-ressources, vous en venez à cette effroyable conclusion, celle qui signifie en soi que tes vacances de rêves, ma belle, ne resteront à jamais qu’un produit de ta belle naïveté.

Et c’est là que te vient cette deuxième idée moins brillante que la première : pourquoi ne pas partir en famille ?

Réserve le voyage en prenant bien soin de trouver un hôtel qui fera le bonheur de tous, fais les valises, occupe-toi du passeport de l’un, le passeport de l’autre et….. ça y est, tout est prêt et le jour du grand départ arrive finalement. Vous en avez rêvé, vous l’avez planifié et élaboré telle une stratégie marketing de la plus haute importance.

Réveille les enfants, fais du Tetris dans la valise du char pour essayer que tout rentre parce que on s’entend qu’il existe une corrélation négative entre l’âge du voyageur et le nombre de bagages l’accompagnant; moins l’âge du voyageur est élevé, plus le nombre de bagages qui lui sont associés augmente. Et ne pense pas que tu seras débarrassée suite à l’enregistrement des valises parce que toi, ma belle, tu vas traîner les bagages à main de tout le monde.

C’est parti, direction l’aéroport. Jusque-là, pas si pire, vous avez encore tous des crottes dans les yeux, les p’tits sont pas trop sûrs de ce qui se passe, semi-endormis, semi-réveillés, semi-excités.

L’attente à l’aéroport se passe plutôt bien puisque la fatigue du voyage n’y est pas encore. Les enfants courent un peu partout mais, qui pourrait les blâmer ?

Tu t’assures que ta descendance a fait ses trente-douze pipis avant de monter dans l’avion en lui expliquant bien que lors du décollage de la machine, on ne peut pas aller à la toilette et que quand la consigne de ceinture est allumée, c’est la même chose, pas de petit coin. Elle semble avoir bien compris l’essence du message et tout le monde s’assoit. Ton chum a bien pris soin de te laisser le plus jeune. Oui, c’est ainsi, il est en vacances après tout ? Mais, tu ne te laisses pas abattre par les sentiments négatifs qui pourraient facilement te venir en tête à l’idée de passer presque cinq heures assise à côté du p’tit dernier parce que toi ma belle, t’as l’intention d’être ben zen parce que t’es en vacances toi aussi!

Avant même d’avoir décollé, l’envie de pipi prend au plus jeune. Tu essaies vainement de convaincre l’enfant que ce n’est que dans sa tête et que l’avion va bientôt s’envoler. Il faut aussi dire que t’as pas vraiment envie de déranger le monsieur à côté de toi. Tu te rappelles bien la face de découragement, pis de dédain, qu’il a faite en remarquant qu’il serait assis à côté d’un enfant cinq minutes plus tôt alors que lui, il a réussi à faire garder les siens… mais t’sais, en même temps, tu te dis à toi même « qu’est-ce que tu veux ben que je te dise le grand, c’est la vie, moi j’ai pas eu ta chance, ça fait que t’es pogné à côté de nous… désolée! Donc, après ta tentative vaine de convaincre le bébé qu’il n’a pas besoin d’aller aux toilettes, tu cèdes puisque t’as pas tant le choix!

Tu vas donc assister ta progéniture dans sa besogne. À ce moment-ci, j’ai envie de te dire que si tu croyais avoir bien assimilé le concept d’espace restreint avant d’aller dans une toilette d’avion avec un enfant, tu te trompais. Tu pensais que le pire de la cascade était d’enjamber monsieur ton voisin de siège, mais non. Tu dois pratiquement être contorsionniste pour entrer dans ladite toilette avec l’enfant aux besoins pressants. Et là, juste comme tu croyais ta mission accomplie, Précieux t’annonce qu’il a fait CACA! Tu analyses rapidement l’espace disponible pour arriver à la conclusion suivante : il n’y a pas d’espace disponible. Tu recules le plus possible près de la porte, lèves la jambe de l’enfant sur la toilette à l’odeur plus que douteuse, penches ton trésor, essaies du mieux que tu peux de l’essuyer avec un mouchoir aussi transparent que petit que tu as préalablement humecté (pas question de répéter la manoeuvre plus d’une fois parce que, à ce stade-ci, t’as chaud, très chaud, pis tu sens ta patience s’envoler peu à peu et comme tu en auras besoin pour les prochaines quatre heures, tu dois en préserver chaque once). Une fois l’arrière-train de Précieux presque propre, tu retournes à ton siège.

Tu rattaches le bébé, te rattaches et attends. Quelques instants plus tard, ça y est, la machine s’envole.

Il va de soi que durant tout le vol, toi la maman qui a eu la brillante idée de partir dans le sud avec tes enfants,tu te dois d’être une G.O. digne d’un club Med afin que le monsieur (on se rappelle celui qui était désespéré d’être assis à côté de la fille avec son morveux?!) ne pogne pas trop les nerfs. À court d’idées, tu te retournes pour demander à ton chum qui est assis juste la rangée derrière s’il serait possible de faire un échange d’enfant, mais l’homme, de son casque d’écoute coiffé, dort pendant que fille aînée, elle, écoute son film tout en crayonnant dans son livre à colorier. Ça fait que tu te fais une raison pis tu plasticines, pis tu dessines, pis surtout, tu bois du vin que tu mets joyeusement sur la carte de Monsieur.

Le vol tire à sa fin, t’es un peu saoule, mais zen. Tu t’en es même pas mal bien sortie. Et là, pendant que tu rotes ton dernier verre de vin en essayant de te déboucher l’oreille, la magie opère : tes enfants voient la mer et le sol qui se rapprochent et en sont complètement émerveillés. En fait, ils se peuvent juste pu pis c’est là que toi, en bonne maman, un peu chaudaille, tu pleurniches et te dis que câline, c’était pas une si mauvaise idée après tout.

Qu’est-ce qu’il peut arriver de mal quand on est en vacances ?

Isabel Lepage
ISABEL LEPAGE
Crédit : romrodinka / 123RF Stock Photo

Isabel Lepage

Épouse et maman imparfaite mais oh combien divertissante de deux pétillantes petites filles de trois et cinq ans, j’ai fait un BAC en relations industrielles mais suis devenue coiffeuse et pâtissière. Je travaille à temps partiel afin de me consacrer le plus possible à mes deux princesses pendant qu’elles sont petites et un peu à mon mari aussi (quand j’ai le temps). J’adore lire et surtout écrire. Fait intéressant et insoupçonné; je suis sans doute, au grand désespoir de mon mari, la plus grande fan de Harry Potter.

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