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À toi qui prétendais m’aimer mais qui me faisais du mal

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Quand je t’ai rencontré, je suis tombée sous le charme de ton charisme et de ton énergie rassurante. Je me sentais en sécurité, je te faisais confiance et je te mettais sur un piédestal. La fine couche de protection que j’avais mise en place et à laquelle je m’accrochais lorsque j’étais jeune est disparue. Je suis entrée dans ta vie aussi vite que j’ai cru le vouloir et tu m’as laissé entrer dans la tienne, aussi rapidement. J’étais certaine que je venais de trouver l’amour de ma vie.

Jusqu’au jour où je me suis rendu compte que j’avais mis une chaine autour de mon cou bien plus que je venais de lier ma vie avec celle de mon prince charmant.

J’en ai passé, des moments à te regarder et à essayer de te comprendre, de nous comprendre comme tout couple qui s’aime et qui veut avancer. Je savais que la vie à deux demandait des efforts et des compromis, mais j’ai négligé le respect auquel j’avais droit. À travers nos discussions interminables, nos cris et mes pleurs, je me suis questionnée. J’ai remis en perspective ma façon de voir la vie. Par amour pour toi, j’ai voulu croire que c’était moi qui étais dans l’erreur et qu’on ne m’avait pas correctement enseigné ce qu’étaient le bonheur et l’amour. Par amour pour toi, j’étais prête à croire que j’étais folle.

J’ai tant voulu y croire car mes espoirs étaient la seule chose sur laquelle j’avais un contrôle. J’ai lu tous les livres d’une relation épanouie sur les couples heureux. J’ai consacré toute mon énergie à  changer celle que j’étais pour être ta parfaite. Puis un jour, à bout de ces multiples efforts qui ne faisaient que m’enfoncer dans cette fausse vision de moi que tu prenais un malin plaisir à me voir adopter, j’ai compris. J’ai saisi que même si je le voulais, je n’étais pas folle. Du moins, pas comme tu insistais tant pour me le faire croire.

À partir de ce moment, j’ai commencé à bloquer ces pensées qui banalisaient tes paroles et tes actions, parce que je ne savais pas tout à fait ce que je méritais, mais je comprenais de plus en plus ce que je ne méritais pas. Par moment, par manque de force et de rancune, je te pardonnais jusqu’à la prochaine tempête qui se pointait le bout du nez trop peu de temps plus tard.

Quand je t’ai finalement quitté, j’ai vécu toute la peine du monde d’avoir perdu l’univers que j’avais construit dans ma tête. Ce film imaginaire auquel je m’étais attachée pendant tout ce temps. Mais j’ai compris qu’en me choisissant moi, j’étais beaucoup plus forte que folle. J’ai appris qu’il existait des cœurs naïfs ou blessés parfois trop facilement donnés à certaines personnes qui ne faisaient que profiter de leur fragilité pour nourrir leur ego.

Dans les semaines et les mois suivants, j’ai travaillé d’arrache-pied pour bâtir mon cocon, à l’abri de tes remarques dénigrantes, déstabilisantes et de ton harcèlement. Ce refuge, que j’ai mis en place graduellement, ma maison, mon estime.

Depuis mon départ, je reconstruis petit à petit ce que je t’ai donné le droit de briser en moi. Je reprends chaque morceau un à un et j’essaye de retrouver leur place. Je tente d’apprendre à me respecter assez pour ne pas laisser entrer quelqu’un qui cherchera à me faire du mal à son tour. Ma peur d’être insuffisante et incomprise s’estompe peu à peu et je redéfinis peu à peu ma façon de voir le bonheur, l’amour, l’engagement et le pardon.

Notre relation m’a fait remettre en question celle que j’étais et ce à quoi j’aspirais dans la vie et si j’en ai beaucoup souffert, sache que je la chéris aujourd’hui.

Sans toi, je n’aurais peut-être jamais su que la première personne que je devais aimer n’était pas celle avec qui je partageais ma vie, mais moi-même.

Crédit : GrooveZ/Shutterstock.com

Carolanne Choinière

Devenue marraine avant maman, je croyais connaître la clé magique d’une parentalité épanouie jusqu’à ce que je devienne mère à mon tour. Finalement, j’ai compris que j’avais perdu ladite clé ou que je ne l’avais jamais vraiment trouvée. Maman imparfaite qui fait de son mieux, je suis amoureuse de l’écriture depuis l’âge où j’ai été capable d’écrire plus que trois mots collés et je dis tout haut ce que la plupart des gens pensent tout bas. J’aime apprendre, comprendre et je suis assez curieuse pour m’inscrire à un cours supplémentaire tous les ans et le regretter dans la même semaine.

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