mère avec nouveau-né

Après avoir accouché, j’ai compris que je devais me laisser du temps

Mon bébé,

Tu es arrivé dans ce monde dans un tourbillon, une tornade d’évènements qu’on vit peu de fois dans une vie. Tu as dû travailler très fort pour voir le jour, maman aussi a dû y mettre du sien et nous avons traversé cela ensemble, étape par étape. Contraction par contraction. Poussée par poussée. Puis tu es né.

Le petit être qui grandissait dans mon ventre depuis neuf mois, celui avec qui j’avais partagé mon corps, mon esprit et ma vie était maintenant dans mes bras. Pourtant, j’ai eu l’impression de te rencontrer pour la première fois, le lien que nous avions créé depuis le début de ma grossesse changeant soudainement d’une manière à laquelle je ne m’attendais pas.

Dans les premiers jours, le manque de sommeil, les hormones, la douleur post-partum et l’allaitement ont été difficiles à porter. J’avais l’impression de vivre au ralenti, de vivre la vie de quelqu’un d’autre, déconnectée de mon corps. J’étais présente sans l’être vraiment. J’essayais de comprendre ce qui m’arrivait, mais tout était embrouillé en dedans comme en dehors sans aucun mot pour décrire mon état. Mon cœur était rempli d’amour et de douceur pour toi, mais ma tête et mon corps semblaient figés dans le temps. Je me sentais coupable de ne pas être au meilleur de moi-même pour toi et j’avais l’impression de passer à coté de tes premiers moments, de nos premiers moments.

En discutant avec des gens autour de moi, des mamans qui étaient elles aussi passées par là, j’ai compris.

J’ai compris que je devais me laisser du temps. Du temps pour que mon corps guérisse, que mes hormones retrouvent leur équilibre et que mon cœur se remette de l’accouchement et de ton arrivée.

J’ai compris que c’était normal de me sentir désemparée au début, de me sentir épuisée, d’avoir l’impression de ne pas savoir ce que je faisais et de ne pas voir les jours passer.

J’ai compris que c’était normal de ne pas me sentir moi-même.

J’ai compris qu’il fallait nous laisser du temps pour se découvrir tous les deux. Pour s’apprivoiser dans nos nouvelles vies.

C’est en comprenant tout cela que le poids qui reposait sur mes épaules s’est envolé et j’ai vu ton petit visage. Que je l’ai vraiment vu, pour la première fois, et j’ai su que tout irait pour le mieux. J’ai su que mon monde avait changé, mais que toi mon bébé, tu étais le plus beau cadeau que la vie pouvait m’apporter.

Depuis ce temps, nos nuits sont courtes et nos journées remplies d’ajustements, mais nous faisons une belle équipe toi et moi. En choisissant de me laisser du temps et en me donnant le droit de m’adapter et de guérir, je me suis aussi donné le droit de m’aimer et de t’aimer tellement fort que ça me fait mal en dedans.

À toutes les mamans, pardonnons-nous et donnons-nous le droit de prendre le temps et de trouver les débuts de la maternité difficiles, tout en aimant profondément notre enfant et en réapprenant à nous aimer aussi.

Crédit : Tercer Ojo Photography/Shutterstock.com

Jeanne Roussy

Belle-maman de deux beaux-enfants et future maman pour la première fois, je me décrirais comme quelqu’un qui aime les défis! Je suis fière de ma famille inhabituelle. Infirmière de métier, j’adore aider les gens et prendre soin des autre, d’où mon surnom de « petite maman dans l’âme ». Je prends mon rôle de belle-maman à cœur et je cherche encore à comprendre ce rôle si souvent incompris. Je suis une amoureuse de la vie et je cherche toujours à me dépasser. Chanteuse à temps perdue, écrire des textes est pour moi une manière de mettre des mots sur la musique de ma vie. Ça me permet de libérer le trop plein et de prendre le temps de m’arrêter.

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