maman couchée sur la table avec café et bébé

Il est cinq heures du matin et je suis déjà à bout

maman couchée sur la table avec café et bébé

Il est cinq heures du matin et je suis déjà à bout.

Après une nuit entrecoupée, comme la plupart des nuits de ces dernières années, je négocie et gère déjà les émotions difficiles de mon petit dernier. En pleine phase d’angoisse de séparation,
je lui offre mes deux bras et mon cœur rempli d’amour, mais mon corps ne suit plus.

Il est cinq heures du matin et je suis déjà à bout.

La fatigue s’est invitée, installée, ancrée dans ma vie. Elle a creusé des cernes sous mes yeux, mis de la distance dans mes relations sociales et même dans mon couple. À force de « plus tard, je dormirai », « plus tard, ça ira mieux », « plus tard, on se retrouvera », la fatigue nous a perdus.

Il est cinq heures du matin et je suis déjà à bout.

Ma patience a disparu et cédé la place à l’angoisse de la prochaine crise, du prochain conflit. Où est donc passée la maman bienveillante et pleine d’idées pour réorienter et accompagner ses petits dans le tourbillon si violent de leurs émotions ? Quand le tourbillon m’a-t-il emportée sur son passage?

Il est cinq heures du matin et je suis déjà à bout.

Au bout de ma capacité à être moi, à être mère. Chaque difficulté fait monter la pression, la colère monte et je sens venir cette limite honteuse, dangereuse et impensable à l’amour inconditionnel que j’éprouve pour mes enfants. Cette limite où mon impatience et ma colère prennent le dessus.

Il est cinq heures du matin et je suis déjà à bout.

Après tant d’amour donné, de temps partagé, de nuits envolées, le doute s’installe et avec lui la culpabilité, le sentiment d’échec d’être la mère que j’aurais voulu être, que je ne suis plus et que j’attends de redevenir.

Il est cinq heures du matin et je suis déjà à bout, mais debout.

Car si je ne suis pas à la hauteur à chaque heure, comme mes petits, je grandis.

Crédit : Natalia Deriabina/Shutterstock.com

Marion

Infirmière, mariée et maman, je suis membre d'une association d'éducation canine. J'aime voyager, faire des roadtrips à moto avec ma moitié, faire du sport et faire découvrir le monde à nos enfants. Il a fallu du temps et des galères pour que je connaisse les joies (vraies et ironiques) de la maternité.

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1 Comment

  • J’ai beau savoir qu’on est jamais la seule à vivre ça mais malgré tout…on doute et on se flagelle.
    Ma dernière fille a pourtant 8 ans (la grande en a 23), je fais mes nuits sans coupure mais elles ne sont jamais assez longues pour récupérer celles que je n’ai pas faites ces dernières années, la course pour être à l’heure, la pression pour être la mère que j’aurais aimé être tous les jours, tous les ans, pour chaque enfant…
    Mais vous l’avez dit, on grandit et ça fait du bien de s’en souvenir car ça veut dire que même si on est pas parfaite, on est quand « meilleure ».
    Merci pour ce texte qui m’a fait du bien, un soir où j’ai sommeil mais je décide de prendre un temps pour moi 🙂

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