Je suis une maman qui a besoin de sa maman

mère et fille noir et blanc

Chère maman,

Ce soir, j’ai retrouvé une photo de toi que j’avais perdue, parmi les babioles poussiéreuses de mon enfance. Je l’ai regardée, une boule dans la gorge, et je me suis mise à penser à toi. À tout ce que j’aurais aimé pouvoir te dire quand tu étais près de moi, lorsque nous partagions des bons moments, ensemble, lorsque que nous bâtissions des souvenirs, un fou rire à la fois.

Ce soir, j’ai beaucoup pleuré. Je n’ai pas de regrets, mais j’aurais aimé que la merveilleuse personne que tu as été reste auprès de moi plus longtemps.

Maman, tu me manques et je me sens seule, car je suis une maman qui a besoin de sa maman. On ne peut effacer ce lien qui nous a unies pendant tant d’années. Je cherche à combler ce vide, mais je n’y arrive pas. J’ai l’impression de voguer dans le brouillard, sans rames et sans phare. Car tu étais ma lumière, cette lumière dont j’ai eu si souvent besoin. J’aurais besoin que tu sois encore là, ici et maintenant, que tu me guides. Tout de toi me manque. Ton âme si belle. Ta joie de vivre. Cette couleur unique qui était la tienne. Aujourd’hui, je tente à mon tour d’être cette lumière pour mes enfant, mais ce n’est pas facile. Rien n’est facile sans toi.

Je suis une maman qui a besoin de sa maman. Pour valider mes choix, pour me soutenir, pour m’encourager à réaliser cette tonne de projets qui me trottent encore dans la tête, j’aurais tant besoin de toi. J’aimerais pouvoir poser ma tête sur ton épaule, me confier pour que tu puisses m’écouter et contester certaines de mes décisions à grands coups de « voyons donc ». Jamais je n’aurais pu penser que ton entêtement me manquerait, que ton obstination légendaire deviendrait un heureux souvenir.

Je suis une maman qui a encore besoin de sa maman qui a été si forte toute sa vie et qui est devenue si frêle, si rapidement. Qui s’est effacée. Je me rappelle cette voix qui fredonnait les chants d’antan, celle devenue silencieuse au fil du temps. Timide, faible, essoufflée. Quand je pense à toi, j’essaie de me rappeler la guerrière que j’ai connue jadis et je tente d’oublier les dernières fois. La dernière fois que je t’ai prise dans mes bras. Ta dernière larme. Notre dernier regard.

Je suis une maman qui aura toujours besoin de sa maman, mais tu n’es plus là. Je dois faire mon deuil. Les journées se succèdent et se ressemblent. Le ciel est gris sans ton sourire, sans toi. Je dois faire une croix sur les moments heureux que nous ne vivrons plus et me rappeler la maman que tu étais. Celle de mon enfance, puis celle qui m’a accompagnée lorsque je suis devenue maman à mon tour.

Maman, tu habites toutes mes pensées et je compte bien chérir cette photo de toi que j’ai retrouvée ce soir.

Maman, je t’aime, et tu peux compter sur moi pour te garder une place d’honneur dans mes souvenirs.

Ces souvenirs qui, je l’espère, ne s’effaceront jamais malgré le temps, l’âge, la maladie et tout ce qui m’attend encore alors que ta main ne tiendra plus jamais la mienne.

Crédit : Jurij Krupiak/Shutterstock.com

La Collaboratrice dans l'Ombre

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