coussin gonflable accident

Le jour où j’ai failli mourir, celui où j’ai failli ne plus jamais entendre ton rire

coussin gonflable accident

« Bonne journée, à ce soir, je t’aime » tout en te serrant fort dans mes bras.

Des mots répétitifs qui perdent leur sens profond à force de les dire.

Une semaine classique. Me lever. M’habiller. Te réveiller parce que tu dors profondément. Te préparer. Prendre ton sac, partir en voiture avec toi, te laisser à la garderie, remonter dans l’auto puis voir une voiture foncer sur moi puis fermer les yeux.

Savoir que ça va taper. Un bruit de tôle. Des freins qui crissent. Ouvrir les yeux. Prendre conscience de ce qui s’est passé. Allongée avec, en bruit de fond, les sirènes des pompiers que tu imites très bien. Réaliser que dans mon malheur, j’ai eu la chance que tu ne sois pas avec moi. Repenser aux quelques minutes qui se sont écoulées juste avant. Celles où je te disais à ce soir. Penser que j’aurais pu ne jamais te revoir.

Du matériel, des blessures qui guériront avec le temps. Avoir failli y passer et réaliser que tous les moments, même quotidiens, ne sont pas à prendre à la légère. Blessée, je te promets que nos câlins reviendront. Qu’il me faut juste du temps et je sais à quel point le temps est précieux. Tu es ma bonne étoile et ma force de guérison.

Personne n’imagine ne jamais rentrer chez soi après une journée de travail. On dit tous des choses machinalement et on pose tous des gestes que l’on pense pouvoir refaire demain, après-demain et ainsi de suite. Mais on ne pense jamais au jour où on ne pourrait plus les faire si tout s’arrêtait soudainement.

Toutes ces premières fois que j’aurais pu ne jamais vivre à tes côtés. T’apprendre à faire du vélo, jouer au ballon avec toi, t’accompagner à ta première rentrée des classes, te regarder danser pour ta première kermesse, t’écouter parler de ton premier crush, mais aussi essuyer tes larmes lors de ton premier chagrin d’amour.

Jamais je n’aurais découvert avec toi ton sport préféré, fait de la cuisine avec toi ou même des châteaux de sable. J’aurais été privée de te regarder quitter l’insouciance de l’enfance. On m’aurait privée de te voir devenir l’adulte que tu seras bientôt.

Quand je repense à tous les moments que nous passons ensemble. Quand je pense à tous ces souvenirs que je conserve dans un coin de ma tête en pensant m’en rappeler à tout jamais alors que qu’ils s’estompent déjà faire place à des nouveaux. Quand je pense à ces enfants qui ont perdu leurs parents. Quand je pense à tous ces parents qui ont perdu leurs enfants, je m’estime heureuse d’avoir encore le temps de vivre ce qui t’attend avec toi.

Malgré la routine, malgré le quotidien, depuis le jour où tout a failli basculer, j’essaie de me rappeler que chaque journée pourrait être la dernière. Que ce câlin pourrait ne jamais se reproduire. Que ce bisou, parfois trop mouillé, pourrait être le dernier. Que je pourrais ne plus jamais effleurer ta peau. Que je pourrais ne plus jamais voir ce regard coquin et plein de malice. Que je pourrais ne plus entendre le son de ton rire parce que le silence remplirait à jamais de vide mon cœur de maman.

Alors maintenant, quand je te dis bonne journée, à ce soir, je t’aime, sache que si je te serre un peu plus fort et que si j’insiste autant sur chacun de mes mots, c’est parce que j’aimerais qu’ils résonnent à tout jamais dans ton esprit, si un jour je ne peux plus te les dire.

Crédit : saravuth/Shutterstock.com

Ludivine Rousseau

Maman d’une petite fille prénommée Roxane, je suis la deuxième d’une famille de trois filles. Mes parents sont divorcés et je m’en porte très bien. Je suis une personne très émotive, passionnée et qui croit que tout est possible si on le désire vraiment. J’ai du caractère mais je suis trop gentille pour dire tout haut ce que je peux ressentir et/ou penser. Je prends les choses beaucoup trop à cœur, mais c’est aussi ce qui fait de moi la personne que je suis devenue.

Plus d'articles

Post navigation

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *