Avant de devenir une mère, j’avais cette pensée magique que lorsque le jour serait venu de porter et de donner la vie, ma vie de famille serait parfaite et sans embûches. Que lorsque je serais maman, mes petits seraient des enfants modèles, qu’ils mangeraient tout ce que maman leur prépare, qu’ils écouteraient tout ce que papa et maman leur disent. Je pensais que tout irait toujours pour le mieux parce que personne ne m’avait dit.
Personne ne m’avait dit à quel point la douleur que mes enfants éprouverait m’inquièterait ni combien je me sentirais impuissante devant elle.
Personne ne m’avait dit que les nuits blanches que je passerais pendant leurs premières semaines de vie pouvaient être exténuantes, m’amenant à me questionner à savoir si je dormirais à nouveau un jour.
Personne ne m’avait dit à quel point j’aurais parfois hâte de coucher mes enfants pour finalement réaliser que la maison est trop silencieuse sans eux et que j’ai déjà hâte qu’ils se réveillent le lendemain pour le simple plaisir de les admirer lorsqu’ils ouvrent leurs petits yeux.
Personne ne m’avait dit à quel point il m’arriverait régulièrement de réaliser qu’ils grandissent trop vite en les regardant alors que j’aurais tant souhaité qu’ils restent encore tout petits.
Personne ne m’avait dit que je devrais gérer des chicanes intenses à savoir qui va jouer avec la petite voiture bleu amochée alors qu’il y a la belle petite voiture verte mais dont personne ne veut.
Personne ne m’avait dit que le ménage n’aurait pas de fin ni qu’il y aurait des millions de jouets à ramasser tous les soirs qui me décourageraient et que j’aurais envie de jeter à la poubelle sans jamais que je le fasse sans quoi j’aurais eu l’impression d’être une mauvaise mère.
Personne ne m’avait dit pour les cris, les larmes, les bagarres qui testent les limites et la patience de maman un peu trop souvent.
Personne ne m’avait dit qu’être maman est le plus beau métier du monde, mais que c’est également le rôle le plus difficile à porter malgré toute sa beauté.
Et pourtant lorsque je regarde mes enfants, je n’arrive pas à croire que j’ai créé de si beaux êtres humains, que ce sont les miens et que je les aime à ce point, de cet amour démesuré.
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