bébé réveillé nuit

Mon bébé, tu ne fais pas tes nuits

Mon bébé,

Avant ta naissance, je pensais savoir à quoi m’attendre. Il est normal qu’un nouveau-né ne fasse pas ses nuits et je savais qu’il me faudrait tenir le coup jusqu’à ce que le temps entre les boires s’allonge de jour en jour, de semaine en semaine. Alors, c’est ce que j’ai fait. J’ai pris sur moi, j’ai ignoré les cernes qui creusaient de plus en plus mes joues et je me suis accrochée à ce que tous les parents me répétaient : ça va se placer. J’ai été chercher du réconfort chez les autres mamans de bébés naissants qui étaient toutes aussi fatiguées que moi. J’ai essayé de dormir quand tu dormais même si c’était loin d’être simple.

Puis, tranquillement, les autres bébés autour de moi ont commencé à dormir six, huit puis douze heures de suite alors que tu continuais de me réclamer tellement de fois dans la nuit que j’en perdais le compte. Mon endurance a commencé à s’effriter. Je me suis sentie seule et de plus en plus désespérée. Je commençais à me demander si tu n’étais tout simplement pas de ces bébés qui finissent par dormir des nuits complètes.

La fatigue a fini par m’obséder. Je me suis mise à chercher tous les trucs possibles pour t’aider à dormir, j’y pensais à toute heure du jour et de la nuit. J’ai googlé et lu tous les livres sur le sommeil des bébés. J’ai demandé conseil à d’autres parents. J’ai essayé tout ce qui m’était envisageable d’essayer. Et chaque fois qu’on me demandait si tu faisais tes nuits, je me sentais un peu plus désemparée. Avec le temps, j’ai fini par ne plus savoir quoi répondre; je n’en pouvais plus d’avouer ma défaite et d’entendre chaque fois que ça allait finir par se placer.

Finalement, j’ai jeté les armes et j’ai décidé d’essayer ce bon vieux truc du lâcher-prise. Je me suis dis que si je ne pouvais pas te changer, j’allais changer ma façon de penser. Je me suis adaptée plutôt que d’essayer de t’imposer un rythme qui ne te convenait pas.

Peu à peu, j’ai réussi à me sentir plus reposée et les nuits ont cessé de prendre une si grande place dans ma vie parce que j’ai appris à te faire confiance et t’accepter tel que tu es. J’ai compris que tu étais parfait tel que tu étais et que tu n’avais pas à changer car mon rôle est de t’accompagner du mieux que je peux, pas d’essayer de te soumettre à ma volonté.

Mon bébé, tu ne fais pas tes nuits, mais tu as tellement de qualités que je t’en découvre de nouvelles chaque jour.

Et pour ça, je ne t’échangerais pour rien au monde.

Crédit : Gorodenkoff/Shutterstock.com

Stéphanie Michaud

Ma plus grande certitude à toujours été qu'un jour je serais maman. Maintenant que j'ai accompli ce rêve, la maternité m'inspire énormément. J'aime écrire depuis que je suis toute petite et c'est un moyen pour moi de prendre du recul sur mon quotidien ou d'exprimer mes émotions. Je veux parler de l’aventure de la maternité dans toute sa beauté et sa complexité avec honnêteté en espérant rejoindre d'autres mamans qui vivent les mêmes choses que moi.

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4 Comments

  • Bonjour,
    Votre article m’a été envoyé par une amie à qui j’ai confié ma souffrance face au manque de sommeil. Je suis actuellement en train de travailler sur moi et d’observer les phases de sommeil et d’éveil de mon bébé afin de mieux nous comprendre. Pour faire une métaphore, je me prépare à un marathon, je ne sais pas quelle en sera l’issue mais à peine ai-je commencé mon échauffement que je me prends une porte vitrée en pleine face!!! Sous le signe de la bienveillance vous faites exactement le contraire en culpabilisant de la pire façon qu’il soit: par une Lattre d’amour à votre enfant. Si cela a été une solution pour vous très bien, c’est important d’en faire part, je suis pour le partage d’expérience mais ne me dites pas que si on accompagné son enfant dans le sommeil c’est que l »on ne l’accepte pas tel qu’il: est c’est faux!!!!! Sauf si votre enfant a des cycles de sommeil courts et là oui, il faut lâcher prise !!! Attention à ce que vous écrivez Mme Michaud !!! Surtout sur les sites « bienveillants »! Vous faites exactement ce que vous critiquez dans votre article ! Je ne suis pas du genre à laisser des commentaires mais là c’est trop, désolée que ça tombe sur vous mais vous ne pouvez pas vous déculpabiliser en nous culpabilisant !

  • Le lâcher prise a été aussi ma solution salvatrice

    Ma fille ne se réveillait que 2x par nuit . Et à cause de la pression sociale, le thème du sommeil m’obsedais. « A son âge elle devrait faire ses nuits! » me disait-on. Je me sentais tellement fatigué

    Puis vint mon fils. Lui, il a 16 mois et je ne sais pas s’il y a eu moins de deux réveils depuis sa naissance. Et pourtant, comme j’ai appris le lâcher prise (ou lui je ne sais pas hihi) , j’accepte la situation car je sais que je ne peux rien y faire, eh bien je pete le feu

    Comme quoi 🙂

  • Le sommeil est plus ou moins compliqué chez notre bébé de 8 mois, je me retrouve bien dans votre article ! Vous avez totalement raison lorsque vous dîtes que nous devons accompagner au mieux notre enfant et que nous ne devons pas le soumettre à notre volonté. Je viens d’en prendre conscience moi aussi .
    Votre article est très touchant, je vous souhaite pleins de bonheur à vous et votre bébé ❤

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