césarienne

À toi, petite maman qui a accouché par césarienne

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À toi, petite maman qui a accouché par césarienne,

Tu as rêvé de cet accouchement parfait, ton amoureux à tes côtés te murmurant des mots d’encouragement. Tu as imaginé cette rencontre parfaite où, épuisée mais soulagée, tu encerclerais ton bébé de tes bras et ferais le peau à peau, fière d’avoir guidé cette petite merveille jusqu’à son premier souffle de vie. Tu pensais à ces beaux moments en flattant ton gros ventre.

Malheureusement, tout ne s’est pas passé comme tu le souhaitais. Les complications se sont accumulées et on t’a finalement annoncé ce que tu ne voulais pas entendre; tu aurais une césarienne d’urgence. Tu as senti la peur monter en toi et tu as versé quelques larmes que tu as vite tenté de sécher pour avoir l’air forte. Tu as mis ton égo de côté et tu as accepté ce que tu ne te croyais pas capable d’accepter parce que tu es une maman et il n’y a rien que tu ne ferais pas pour ton bébé. Tu as vu la salle d’opération, l’éclairage au néon. Tu as senti ton corps s’engourdir, tu t’es étendue les bras en croix, tu t’es sentie vulnérable. Tu as cherché ton amoureux des yeux, effrayée. Tu as senti bouger, là, dans ce ventre que tu aimais tant caresser. Tu as eu peur pour toi et ton bébé.

Puis il est arrivé, sans que tu puisses l’aider, sans que tu puisses le prendre dans tes bras de la façon dont tu l’avais tellement imaginé. Une infirmière est partie avec lui trop vite. Avant même que tu ne reconnaisses ce petit être qui faisait partie intégrante de toi quelques secondes auparavant. Ils ont recollé les morceaux de ton corps sans pouvoir réparer ton cœur brisé. De retour dans ta chambre d’hôpital, on t’a donné beaucoup de conseils et tu en as oublié la moitié. Le ventre brûlant, tu t’es obligée à te lever pour enfin prendre ton petit ange dans tes bras.

Tu es retournée chez toi sans plus d’explications. Tu as été laissée à toi-même, mais tu as guéri lentement. Tu as appris à prendre soin de ton bébé malgré ton corps fissuré. Tu as observé maintes fois ta cicatrice, la marque du chemin emprunté, la preuve permanente que la naissance de ton nouveau-né ne s’est pas passée comme tu l’avais espéré.

Tu as dû dire au revoir à ton rêve d’accouchement parfait. Pendant plusieurs semaines, tu t’es sentie seule dans ta peine et tu t’es demandé si c’était normal que tu te sentes comme ça. Tu t’es sentie comme un imposteur quand les autres mamans ont raconté leur accouchement, coupable de ne pas être parvenue à donner naissance à ton bébé toi-même.

À toi, petite maman qui a accouché par césarienne, sache que tu es loin d’être la seule à garder de mauvais souvenirs du plus beau jour de ta vie. Sache aussi que la façon dont ton enfant est né ne fait pas moins de toi une mère. Une maman courageuse qui emprunterait à nouveau le même chemin si c’était à refaire parce que rien ne compte davantage que ton petit trésor.

Crédit : VectorDoc/Shutterstock.com

Stéphanie Michaud

Ma plus grande certitude à toujours été qu'un jour je serais maman. Maintenant que j'ai accompli ce rêve, la maternité m'inspire énormément. J'aime écrire depuis que je suis toute petite et c'est un moyen pour moi de prendre du recul sur mon quotidien ou d'exprimer mes émotions. Je veux parler de l’aventure de la maternité dans toute sa beauté et sa complexité avec honnêteté en espérant rejoindre d'autres mamans qui vivent les mêmes choses que moi.

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3 Comments

  • Ne soyez pas triste de cela ,ne croyez pas que votre corps vous a trahi ou que vous êtes une « sous » mère parce que votre petit n’a pas pu sortir par les « voies naturelles » ! il y a un siècle seulement vous seriez morts mère et enfant ! lisez , SVP, mon histoire :
    Mon fils aine a presque 30 ans et est ne par césarienne en urgence, lui et moi étions en train de partir… après douze heures de travail « seulement ». Il avait le cordon 3fois enroule autour du cou: son cerveau aurait été prive d’oxygène s’il était venu par les voies « normales » et dieu seul sait ce qui serait advenu de lui alors . Je l’en aime que plus ce petit miraculé qui est un HP a l’éducation épuisante mais titulaire d’un doctorat de physique à la Sorbonne, publie dans le monde entier et acteur des recherches sur les pandémie juste avant le Covid! Son père a détesté ne pas le voir naitre, avoir eu peur, être reste hors du bloc jusqu à ce qu on lui amène un gros bébé qui avait besoin d’air. Oui j’ai eu mal au ventre et des nerfs sensibles sur le bas ventre pendant des mois. Oui c’était difficile mais mon fils était là en pleine forme. et deux ans après tout etait redevenu normal.

    Aussi, quand 4 ans plus tard, son frère s’est annonce, la question de la programmation d’une césarienne s’est posée. Aucun obstétricien de notre cite ne voulait du père dans son bloc et sous la pression j’ai du accepter l’ épreuve du travail : « promis madame , si on voit que cela ne se passe pas bien , on filera au bloc! » Elle porte bien son nom celle ci / on attends les contractions , on vérifie l’évolution de l’effacement du col et si ça coince on attends pas que tout se mette à biper pour aller au bloc . Le jour J , maternité à 7h dilatè à 8cm . A une de l’après midi , mon petit a été arrache de mes entrailles par voies basses certes aux forceps !! Je ne saurait décrire la souffrance intense l’épisiotomie qui a file jusque sous l’os du bassin m’interdisant de m’asseoir normalement pendant deux ans , la clavicule fracture de mon malheureux bébé , son crane où la marque de forceps est a jamais gravée par enfoncement des os et cicatrice laissée par la plaie de la morsure de l outil. Rassurez vous son cerveau va bien : c’est un ingénieur formidable plus silencieux et plus résistant à la douleur que beaucoup mais il a appris trop tôt se que souffrir signifie.
    Je n’ai pas pu uriner pendant trois jours, sondée en permanence ma vessie pleine de sang , Mon sphincter n’a plus jamais fonctionne normalement et que dire de mes cicatrices mal placées qui m ont empêchées d apprécier , non, m’ont dégoutes de faire l amour pendant longtemps . Et les interventions ; bandelette pour retenir mes urines et éviter d’être toujours garnie pour imbiber les fuites .
    La dernière, après la ménopause quand les muscles que j ai fait travailler pendant plus de vingt ans ont perdus leur tonicité par la faute des hormones: deux filets pour remonter vessie, utérus , rectum et même intestin grêle « dégringole » dans le bassin…
    Je devrais maintenant après que mon mari m’ai jeté pour mes 50 ans( plus rien du joli petit lot qu’il avait epouse!), profiter enfin de ma vie de femme et apprécier de nouveau de faire l’amour ……
    prier pour qu’aucune femme n’ai à subir cela!
    Un bonne césarienne vaut bien mieux qu’un mauvais accouchement croyez moi sur parole !!

  • Votre texte est très beau.

    Que les mamans qui culpabilisent de ne pas avoir « accouchées seules » se délestent de leur malaise…elles ont porté, donné de l’amour, donné leur corps ( et leur âme) pour leurs pioux pioux.
    Un accouchement par voie basse n’est pas forcément idéal…il y a aussi beaucoup de douleurs et de conséquences physiques dont la violence est traumatique…et aussi un terrible sentiment d’impuissance.

    J’ai accouché par voie basse en 2012, après plus de 30 heures de travail (je suis une petite joueuse pour certaine, je sais ;-)) et cet accouchement auquel je m’étais préparé n’a pas du tout été idéal.
    Alors que je ne pensais que j’allais mourir de douleur, on m’a pressée de « faire un effort » parce que mon petit avait le cordon enroulé deux fois autour du cou, et que les conséquences risquaient d’être gravissimes.

    Pierre est né. Vite vite, on l’a emmené ailleurs.
    J’ai eu 3 secondes pour le toucher, à travers mon épuisement.
    J’ai attendu moi aussi une éternité sur la table d’accouchement, sans mon bébé, qui n’a pas crié en naissant, qui n’avait pas de réflexes normaux.

    L’accouchement par voie basse a été pour moi, comme pour beaucoup d’autres maman, un vrai traumatisme.
    Je n’en retire aucune fierté. Je me suis sentie moi aussi blessée, poussée dans une situation extrême presque par devoir…une obligation que je ne comprends toujours pas aujourd’hui.

    J’ai envié pendant des années toutes les mamans qui ont pu, grâce à la césarienne, être conscientes et présentes au moment de la venue de leur bébé.
    Sans sentiment de mort au plus bel instant de leur vie.

    Dans 3 semaines, je vais accoucher par césarienne de jumeaux.
    Cette perspective me rassure tellement.

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