maman nouveau-né

Voici tout ce à quoi je ne m’attendais pas avant d’être maman

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Avant d’être maman, j’avais de grandes idées faites avant tout de joies et de douceur sur la maternité. Si je me doutais que tout ne serait pas que plaisir, je ne m’attendais pas à toutes ces contraintes et ces bouleversements. Je ne m’attendais ni au meilleur ni au pire.

Avant d’être maman, je ne m’attendais pas à ce cataclysme qui a fait volé en éclats celle que j’étais au profit d’une nouvelle identité qui m’échappe toujours. Je ne m’attendais pas à me sentir dépossédée de ce que je pensais être ou connaître de moi ni à questionner perpétuellement la place que j’ai envie de donner à chaque facette de ma vie. Dois-je vraiment être tout à la fois, là, maintenant ; maman, travailleuse, sportive, conjointe, amie, passionnée, militante et rêveuse ? Ou puis-je m’accorder le temps d’explorer ce tout nouveau rôle de mère, sans être pressée par les idéaux et les attentes de tout un chacun ?

Avant d’être maman, je ne m’attendais pas à ce que mon couple soit propulsé dans de nouvelles sphères et soit relégué au deuxième plan. Mes priorités, mes limites, mes besoins ayant été revus, j’ai l’impression de devoir recréer un nouvel écosystème passant du « je » au « nous ». Le temps semblant nous manquer pour fortifier et consolider ce qui était en cours de construction.

Avant d’être maman, je ne m’attendais pas à ce que mon bébé soit le catalyseur d’un tsunami émotionnel et sentimental sans égal. Je ne m’attendais pas à être à ce point démunie et parfois même agacée devant ses pleurs tout en ayant conscience qu’il ne fait pas exprès et que je nous ai juré bienveillance. Je ne m’attendais pas non plus à me sentir coupable rien qu’à ces pensées et à avoir le sentiment de ne pas mériter sa confiance et son amour inconditionnel.

Avant d’être maman, je ne m’attendais pas à être aussi ambivalente et à vivre dans la dualité permanente. Je ne m’attendais pas à trouver tout à fait merveilleux de voir mon bébé évoluer à son rythme tout en ayant hâte qu’il grandisse pour pouvoir avoir davantage d’interactions avec lui et retrouver une partie de l’indépendance et de la solitude de ma vie d’avant. Avoir à la fois envie de retrouver du temps pour moi et, en même temps, ne pas avoir envie de le confier, ou pas trop longtemps, pour rester le premier témoin de ses avancées.

Avant d’être maman, je ne m’attendais pas à ce que mes choix de maternité proximal soient à ce point commentés par plusieurs professionnels ainsi qu’une partie de mon entourage, remettant en doute mes ressentis et mon instinct maternel qui s’est pourtant développé en puissance. Je ne m’attendais pas non plus à devoir justifier plusieurs de mes faits et gestes qui me semblent pourtant tout à fait naturels, mais qui sont visiblement étrangers à plusieurs dans une société pressée d’autonomie précoce, de métro, boulot, dodo et divertissements.

Avant d’être maman, je ne m’attendais pas à si peu de solidarité entre mères, chaque maman ayant son vécu et ses croyances. Je ne pensais pas que je me comparerais sans le vouloir, me questionnant à savoir pourquoi telle attitude ou telle méthode ne marche pas pour moi. Je ne m’attendais pas non plus à être parfois choquée par les choix des autres mères, oubliant que chaque mère est singulière, que chaque enfant est unique et que chacune souhaite le meilleur pour son bébé.

Avant d’être maman, je ne m’attendais pas à ce que la venue de mon enfant soit la plus grande thérapie de ma vie, sa naissance ayant ravivé des blessures que je pensais guéries mais qui, finalement, restaient encore fragiles. Je ne m’attendais pas à ressentir ce besoin de prendre les moyens nécessaires pour les guérir à jamais afin qu’elles n’influencent pas la vie de mon bébé.

Avant d’être maman, je ne m’attendais pas à ce que mes amitiés se transforment. Certaines se renforçant, comme si nous faisions partie d’un cercle commun tacite, où il serait alors encore plus facile de se confier. D’autres semblant s’estomper, avec l’impression d’être mise à l’écart pour cause de moins de temps personnel et comme si j’étais devenue moins intéressante dès lors que mon bébé est né.

Avant d’être maman, je ne m’attendais pas à ce que tous ces chamboulements me transforment en une meilleure version de moi-même. La vérité, c’est qu’avoir la responsabilité d’une vie m’a poussée à dépasser encore plus que d’ordinaire les remises en question, la tristesse, la colère, la peur, les doutes. Sans le vouloir, mon bébé est devenu ma meilleure thérapie. Je n’aurais pas évolué si vite et de cette manière sans lui. Je sais que je ne retrouverai pas ma vie d’avant, mais rien ne remplacera jamais la joie de voir mon petit évoluer, d’entendre son rire, nos moments de partage si précieux et la satisfaction de l’accompagner vers sa vie d’adulte.

Crédit : Dmytrenko Vlad/Shutterstock.com

Delphine Stabler

Femme passionnée de nature et de spectacles vivants, mes centres d'intérêts spécifiques sont le bien-être animal et humain. J'aime faire le lien entre le monde vivant et des approches holistiques afin de viser l'harmonie et l'éveil. L'arrivée d'un petit d'homme dans ma vie a chamboulé d'autant plus ma vision de ce monde et de la femme dans nos sociétés modernes. Mon engagement féministe cherche à déconstruire les images parfaites qui nous encombrent et nous oppressent pour tendre vers plus d'authenticité. Ma philosophie de la vie : "Ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait".

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