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Chers patron et collègues, non, il n’y a pas de conciliation travail-famille dans votre entreprise

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Chers patron et collègues,

Aujourd’hui, je me suis rappelé comment vous m’avez vanté la conciliation travail-famille dans votre entreprise, insistant qu’il s’agissait d’une valeur importante pour l’employeur lors de mon entrevue d’embauche. Et j’y ai vraiment cru.

J’ai naïvement pensé que la société avait finalement atteint l’équilibre permettant aux femmes de tomber enceintes, de travailler et de remplir leurs obligations familiales sans culpabiliser.

Mais à mon grand désarroi, je me suis trompée.

Depuis que je suis tombée enceinte, plus mon ventre grossit et plus les commentaires désobligeants se multiplient. C’est tellement vrai que je peux certifier que leur nombre est proportionnel à mon tour de taille qui prend de l’expansion à vue d’oeil.

« On va être dans le jus avec tous les dossiers que tu nous laisses. »

« Ton régime d’assurance parentale me coûte une beurrée sur ma paye. »

« Tu vas être bien pendant un an en vacances. »

Parce que le temps me semble venu de mettre les pendules à l’heure, j’aimerais que vous sachiez que vos commentaires, même dits à la légère sur un ton rieur, n’ont pas leur place.

La gestion des départs en maternité fait partie des obligations de l’employeur. Si vous ressentez une surcharge en envisageant mon départ imminent, changez de cible, chers collègues; le problème c’est votre employeur, pas moi qui donne la vie.

Au passage, j’aimerais aussi vous rappeler que vous avez tous eu une mère qui a pris du temps pour vous élever et merci de ne plus jamais me servir votre logique à deux cennes selon laquelle les semaines que je passerai en congé de maternité sont des vacances.

En prévision de mon retour, j’aimerais aussi que vous réfléchissiez à quelques questions.

Selon vous, qui prendra congé quand le petit sera malade ? Qui sera appelé en premier par la garderie si mon bébé ne va pas bien ? Qui ira aux rendez-vous de suivi chez le médecin en plus de se taper maintes tâches dans la maison incluant le lavage, le ménage et les soupers en plus de travailler ? Ce sera principalement moi. Ceci étant, merci de ne pas vous attendre à ce que je fasse du temps supplémentaire sur commande sans poser de questions comme j’ai vu trop de mamans se le faire imposer jusqu’ici.

Pas étonnant qu’entre les brassées de bobettes, le four qui sonne et les deadlines irréalistes à respecter, les mères se sentent épuisées et frustrées.

J’y ai vraiment cru à votre conciliation travail-famille.

À mon plus grand désarroi, ce n’était qu’une utopie.

Crédit : Alina Tanya/Shutterstock.com

Mama Bear

Maman d'un petit garçon né en pleine pandémie j'ai dû apprendre les rudiments de la maternité seule et d'une manière bien loin de tout ce que j'aurais pu imaginer. Toujours en quête de performance, je jongle avec le besoin de m'accomplir et d'être la meilleure mère possible pour mon fils. Finalement, j'ai quitté ma ville natale pour poursuivre mon rêve professionnel. Cette décision bien noble amène toutefois son lot de défis quotidiens pour une jeune maman mais est oh combien gratifiant lorsque je réussis mes petits défis de tous les jours.

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3 Comments

  • D’accord et cela même dans les ministères. Beaucoup de collègues sont des goujats dans leurs réflexions et même désagréable et désobligeant dans leurs attitudes.
    Perso j’ai énormément de chance d’avoir une moitié qui s’investit énormément. Et ce pour les rdv chez les médecins, rappel de la crèche. Cette personne est prof et même dans son boulot (les écoles) n’apprécient pas trop les absences d’heures ou de jours pour ces absences. Bref la société actuelle a probablement évolué mais est encore loin du compte pour le bien-être et la conciliation travail-famille.

  • Et bien moi j’ai fini par partir ! On m’a stoppé toute évolution de carrière, on ne parle même pas d’augmentation de salaire ! On m’a mise gentiment au placard pour « mon bien ». J’ai tenté de parler de discrimination avec les services de justice / égalité et faute de preuves écrites je n’avais rien à donner. J’adorais mon poste, mes projets et j’ai tout perdu à cause d’une grossesse que j’ai eu beaucoup de mal à avoir (on me l’a reproché aussi), j’ai eu vent de remarques comme quoi j’avais fait exprès de tomber enceinte à ce moment là… Bref j’ai encore les nerfs, mais au moins maintenant je suis loin de ça. Ça se resoud rien à cette discrimination qui me hante, mais au moins j’ai deux enfants magnifiques à qui j’ai envie d’offrir une vie meilleure.

  • Nous sommes « victimes » et déjà si peu considérées en tant que femmes…alors mères, malheureusement…
    Les hommes ne comprennent pas que sans nous rien ne tourneraient rond ?
    Il faut tenir bon…
    Le plus important ce sont les enfants. Un travail reste un travail.

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