pregnant woman belly

À toi, deuil du dernier bébé

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À toi, deuil du dernier bébé, je sais que je dois passer par bien des étapes si je veux m’en sortir et ne pas avoir un goût amer en pensant que mon dernier bébé ne sera qu’un rêve oublié, mais peux-tu me laisser respirer un peu? Me laisser quelques jours de break, question de recharger un minimum mes batteries, alors que mes pensées nuisent considérablement à mon sommeil?

À toi, deuil du dernier bébé, viendra-t-il enfin le jour où tu n’auras plus besoin de te nourrir de chacune de mes larmes? Lorsque je pense avoir laissé couler toutes celles qui m’habitaient, me voilà tout bonnement à regarder ma bedaine qui n’accueillera plus la vie pour que je pleure à nouveau.

À toi, deuil du dernier bébé, peux-tu arrêter de ne me permettre que de voir toutes les femmes enceintes que je croise dans la rue et tous les petits bébés naissants qui ne demandent qu’à être cajolés. Je ne peux pas croire qu’il y en avait autant et que je ne les voyais pas.

À toi, deuil du dernier bébé, peux-tu arrêter de faire monter en moi la colère? Cette rage qui, par moments, me broie les tripes et me donne envie d’hurler ma peine et ma détresse. Je ne veux pas apprivoiser cette colère qui m’habite, je veux juste qu’elle parte sans consumer tout ce que j’ai.

À toi, deuil du dernier bébé, peux-tu me libérer de ce sentiment d’impuissance et de résignation? Peux-tu m’aider à accepter la situation aussi difficile soit-elle plutôt que me donner l’impression qu’en faisant le deuil d’un petit dernier, je perds une partie de moi-même?

À toi, deuil du dernier bébé, peux-tu me laisser le temps de digérer chacune des étapes à franchir sans me ramener à la case départ alors que je pensais avoir fait un bout de chemin? J’aimerais tant me sentir plus sereine, plus résiliente et plus heureuse sans que tu reviennes perpétuellement me hanter.

À toi, deuil du dernier bébé, j’aimerais que nous fassions un marché. Je vais te vivre sans freiner mes émotions mais lorsque nous en aurons terminé, tu devras ne laisser sur ton passage qu’un peu de nostalgie sans colère ni tristesse.

À toi, deuil du dernier bébé, un jour j’arriverai à voir ce que tu m’as apporté, mais pour le moment, je ne veux qu’en finir avec toi.

Crédit : Gajus/Shutterstock.com

Miranda Dessureault

Maman de deux jeunes garçons, j’apprends les rudiments de la masculinité du mieux que je peux. Les bruits de camions, le démontage de tout ce qui peut se démonter, les blagues de pets et les idées casse-cou font partie de mon quotidien. Je me surprends moi-même à connaître les noms des nombreuses machines existantes. Selon moi, la patience est une vertu qu’on n’acquiert jamais totalement! Le lâcher-prise est souvent plus facile à dire qu’à faire, mais vivement les salles de jeux où l’on peut fermer la porte le soir pour ne pas y voir le fouillis.

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