À toi qui passes tes journées à essayer d’endormir ton mini;
À toi qui pleures souvent la nuit en berçant ton trésor qui s’est réveillé pour la soixante-douzième fois;
À toi qui vis dans ce tourbillon de fatigue depuis six, neuf ou douze mois et qui as essayé vingt-huit techniques différentes qui ne fonctionnent pas;
J’ai envie de te dire que je te comprends, mais aussi de lâcher prise malgré la fatigue, car il y a des choses qu’on ne peut pas contrôler, et le sommeil de ton trésor en est une.
Je le sais parce que même si je me suis empêchée de sortir pendant les six premiers mois de vie de mon bébé sous prétexte qu’il n’était pas question qu’il manque une sieste et qu’il dorme encore moins bien la nuit, je me réveille encore de cinq à six fois par nuit pour l’aider à se rendormir un an plus tard.
Je le sais parce que même si j’ai tenté d’écouter toutes les remarques désagréables du genre « laisse-le pleurer, il faut qu’il comprenne », « il te manipule » et « tu l’as trop gâté, voilà ce que ça donne », je me réveille encore de cinq à six fois par nuit pour l’aider à se rendormir.
Je le sais parce que même si j’ai lu tous ces livres, ces bibles du sommeil qui te garantissent qu’ils ont THE SOLUTION qui te donnera enfin plus de deux heures de sommeil sans interruption, je me réveille encore de cinq à six fois par nuit pour l’aider à se rendormir.
Je le sais parce que, même si j’ai reproduit à la lettre ce que j’avais fait la veille d’une bonne nuit pendant laquelle mon bébé avait dormi quatre heures d’affilée, je me réveille encore de cinq à six fois par nuit pour l’aider à se rendormir.
Malgré les deux mille techniques que j’ai essayées, les bruits blancs et les petites brumes qu’ils vendent en promettant un sommeil apaisant à ton enfant, mon bébé ne dort toujours pas.
J’ai donc envie de te dire de lâcher prise car après un an d’essais infructueux et d’espoirs déçus, je réalise à quel point j’ai perdu mon temps. À quel point je me suis cassé la tête à essayer de comprendre quelque chose qui n’a tout simplement aucune explication. À quel point je me suis mise cette pression intense et par le fait même, à quel point j’ai imposé à mon bébé ces méthodes qui obligent les enfants à entrer dans un moule pour que les adultes puissent avoir la sainte paix la nuit.
Il y a des enfants qui tardent à marcher, d’autres à parler et il y en a pour qui c’est le sommeil qui est plus difficile à acquérir. Un jour, ton enfant et le mien dormiront par eux-mêmes, mais d’ici le moment où il seront prêts, contentons-nous d’être là pour eux, de les accompagner comme on accompagne un enfant qui apprend à marcher; en le soutenant dans ses difficultés et ses insécurités pour l’amener à avoir confiance en ses capacités.
Et lorsqu’ils dormiront finalement, nous réaliserons que ces moments qui nous faisaient parfois friser les oreilles se sont transformés en doux souvenirs que nous chérirons pour le reste de notre vie.
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MARIE-DANIELLE JACQUES |
11 thoughts on “À toi qui rush avec le sommeil de ton bébé”