pregnant woman in the dark

Voici ce que j’aurais aimé qu’on me dise quand j’étais enceinte

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Enceinte, alors que je rêvais du moment où j’allais rencontrer mon bébé et que je voyais des papillons partout, voici ce que j’aurais aimé qu’on me dise même si ça n’aurait pas été forcément facile à entendre.

J’aurais aimé qu’on me dise que c’est normal de ne pas forcément ressentir une grande extase en voyant mon bébé pour la première fois, que ça pourrait prendre du temps avant que l’amour vienne et qu’avec le mélange de fatigue, de chute d’hormones et de visites non sollicitées, il serait possible que je me sente perdue et déroutée dans mon nouveau rôle.

J’aurais aimé qu’on me dise que les premiers moments sont souvent loin d’être si exceptionnels qu’on nous le dit, que j’aurais le droit de trouver ces moments épouvantablement difficiles et que pleurer et en parler pourraient m’aider.

J’aurais aimé qu’on me dise que j’aurais le droit d’en vouloir à chaque visiteur qui viendrait s‘immiscer dans cette bulle fragile que j’essayerais tant bien que mal de consolider et que je serais en droit de réitérer mon désir de vouloir passer ces premiers moments dans l’intimité.

J’aurais aimé qu’on me dise que l’allaitement est souvent difficile. Qu’il finit tôt ou tard par être beau et en valoir la peine, mais que décider de rebrousser chemin et donner le biberon ne feraient pas de moi une mauvaise maman et que je n’aurais pas à continuer pour essayer de prouver quoi que ce soit à quiconque.

Et par-dessus tout, j’aurais aimé qu’on me dise que les moments difficiles ne dureraient pas toujours. Qu’entre les nuits sans sommeil, les crises de larmes à gérer, les soupers mangés froids et les douches inexistantes, je finirais par reprendre mon souffle. Que le beau viendrait et que bientôt je ressentirais ce sentiment si fort dont j’avais toujours rêvé.

Qu’un jour, pas si lointain, je regarderais derrière et me dirais que ça en avait valu la peine, parce que finalement, ce serait grâce à ces moments plus difficiles que la relation que j’aurais avec mon enfant serait si forte.

Crédit : Monkey Business Images/Shutterstock.com

Marie-Danielle Jacques

Éducatrice et maman d’une petite boule d’énergie, j’ai toujours adoré écrire. Lorsque je suis devenue maman, j’ai découvert à quel point les sujets qui touchent la maternité peuvent être épineux et qu’il est difficile d’écrire sans offenser personne. Puisque j’aime les défis, j’ai décidé d’embarquer dans cette aventure de collaboratrice afin de vous partager les hauts et les bas de ma nouvelle vie de mom.

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1 Comment

  • Merci pour cette lettre…
    Sans oublier la détresse physique possible post accouchement… Les douleurs, la cicatrisation, le sentiment d’avoir été labourée, l’épuisement physique, le sentiment d’être vide physiquement comme d’avoir trop pleuré, l’impossibilité de s’asseoir pendant une semaine, aller aux WC difficile, porter l’enfant qui pousse sur le périnée, la rééducation pas tuoujours evidente, l’impression de vivre encore avec une pêche dans le vagin quand on est debout, la rencontre sous la douche avec la grosse cicatrice de l’episio en cas d’episio, la peur que ça reste comme ça, la crainte pour le premier rapport sexuel un peu chelou, un peu douloureux,.. L’impression que le sexe de ton partenaire est un corps étranger qui n’a rien à faire là, la peur que les rapports changent avec le conjoint, l’apprentissage de la confiance et de la recherche d’alternatives ou de solutions, la patience, la communication, en manquant de sommeil, en manquant de force, en manquant de volonté parfois.. La peur de ne plus être celle qu’on était, l’acceptation de notre nouveau moi, se regarder dans le miroir, voir les vergetures, voir le ve tte flasque, le corps de « pas » jeune fille, l’entrée dans la maturité malgré nous le visage tiré, les nouvelles cernes, les inquiétudes, la peur de la mort, le sentiment de protection si fort qu’il fait des angoisses… Tout ça qui, ajoutés au devoir d’aimer, fait qu’on peut se sentir vraiment.. Merdique ? Dans un plan complètement foireux ? On voudrait s’enfuir dans le passé, courir à toutes jambes vers avant… Une amie te demande comment c’est d’avoir un bébé… Et tu ne peux pas t’empêcher de dire que c’est merveilleux, malgré tout… Malgré TOUT…
    Et puis en effet, à un moment ça va mieux, et ouf… Pas prête à recommencer, mais heureuse d’avoir un si mignon petit pataprout dans ma vie.. Et un compagnon qui a appris avec le temps à écouter sa compagne et à respecter et admirer sa force, à ne pas voir de la faiblesse mais plutôt une limite naturelle à ce qu’un humain peut supporter..
    Entourez vous bien, prenez soin de vous, une maman heureuse fait un bébé heureux

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