kids play forest fall

J’aimerais vous offrir une enfance à la campagne

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J’aimerais vous donner un chez-vous où on voit le ciel à cent quatre-vingt degrés, au nord comme au sud, à l’ouest comme à l’est.

J’aimerais vous offrir la campagne.

J’aimerais vous donner des dimanches matin à courir après les poussins, des mardis soir à pêcher en pyjama avec des bottes de rubber déjà un peu trop graissées, des lundis après-midi de cache-cache dans les balles de foin.

J’aimerais vous voir partir avec votre filet pour attraper des têtards, nu-pieds. J’aimerais que vous vous promeniez nu-pieds dans le gazon fraîchement coupé qui colle entre les orteils, dans la vase toujours froide même pendant les grosses canicules d’été, dans le petit gravier qui entre dans la peau, mais qui vous fait sentir vivant.

J’aimerais vous offrir la chance de partir en vélo de montagne dans le chemin de gravelle d’à côté, en attendant l’autobus, le cœur léger au grand vent.

J’aimerais vous offrir des animaux à prendre soin, à voir naître, à voir grandir, à cajoler et à aimer.

J’aimerais vous donner le réconfort du chant des criquets les soirs d’été et du vent glacial qui murmure dans les fenêtres en hiver. J’aimerais que ça devienne votre musique préférée, l’harmonie de notre planète naturelle, sans maquillage et sans faux cils.

J’aimerais vous offrir un automne à jouer doucement dans les feuilles et non pas à les arracher bêtement à la nature.

J’aimerais vous donner, comme montre, l’orientation des tournesols, l’épanouissement des pissenlits et le soleil, la douceur du soleil.

J’aimerais vous offrir la campagne.

J’aimerais vous offrir un vrai ciel étoilé, celui que l’on retrouve seulement loin des lumières de la ville. Celui où on peut voir les étoiles filantes et les constellations. Celui où on peut apercevoir, au loin, la petite lumière des avions qui passent.

J’aimerais vous entendre me demander quelle peut bien être sa destination, et si ceux qui se trouvent à l’intérieur sont aussi heureux que vous. Un ciel où on peut lire nos rêves, les yeux grands ouverts, à tous les soirs.

J’aimerais vous entendre dire que puisque le soleil se couche dans les nuages, il y aura de la pluie demain ou que les taures sont toutes couchées alors il y aura du mauvais temps. Que tant que la tempête des granges n’est pas passée, l’hiver n’est pas terminé.

J’aimerais vous offrir la campagne.

J’aimerais vous offrir la liberté, une liberté pas comme les autres.

J’aimerais vous laisser découvrir la nature, seuls. J’aimerais vous laisser découvrir vous-mêmes qu’avec les vers de terre pris dans le fumier de vache, ça mord pas mal plus que les vers achetés au dépanneur dans un petit casseau en styromousse. J’aimerais vous laisser découvrir le meilleur emplacement pour pêcher dans le ruisseau d’à côté. J’aimerais vous laisser découvrir que des coqs, ça peut courir vite sur un méchant temps. J’aimerais vous offrir la chance que la nature vous influence avant la société.

J’aimerais vous donner le silence de la nature, qu’elle vous permettre de façonner votre personnalité, qu’elle vous apprenne à ne faire qu’un avec vous-mêmes.

J’ai toujours su que j’avais eu une enfance magnifique, douce et spéciale en campagne. Depuis que je suis maman, mon but est de vous donner la même chose. Une enfance à la hauteur de la mienne. Une enfance avec une liberté rare, une liberté pas comme les autres, une enfance à la campagne.

Crédit : alexkich/Shutterstock.com

Stéphanie Létourneau

Je suis entrée dans le monde de la maternité un peu trop intensément, comme je fais toutes les choses dans ma vie. À coup de deux bébés, dans mon cas, il fallait s’y attendre. Un agenda trop vide nourrit mon anxiété et me déprime et je suis incapable de rester assise; il faut que je bouge, tout le temps, tous les jours. Je ne suis pas de celles qui aiment l’été. J’aime l’hiver, j’aime lorsque le froid me saisit le visage à six heures du matin. J’écris, je couds, j’étudie, je suis infirmière, je suis amoureuse, je suis belle-maman, je suis maman et ça va, je ne suis presque pas essoufflée! Ah et, prendre mon café froid ne me choque pas, ça m’inspire!

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3 Comments

  • Oh que j’aimerais donner à mon fils la chance que j’ai eu quand j’étais jeune. Vivre à la campagne, avoir un grand terrain avec un bois en arrière qu’on pouvais se faire des forts et glisser l’hiver… peut-être un jour.

  • Merci c’est et c’était mon rêve pour mes enfants et petits enfants vous dites les mots que j’éprouve au fond de moi qu’elle chance d’avoir eue cette enfance on a eu des poussins des poules et des coqs chatons et chien on voyait les chevaux du fermier derrière chez moi oui j’ai jouer avec les vers de terre regarder les ciels étoilés l’été en famille avant d’aller se coucher oui vive la campagne .

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