mother kiss baby beside a window

À toi qui élèves tes enfants loin de ta propre famille

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À toi qui élèves tes enfants loin de ta propre famille, j’ai envie de te dire bravo d’avoir eu le courage de partir. Et si prendre la décision de partir vivre loin de ta famille n’a pas été facile, leur annoncer la nouvelle n’a pas dû l’être non plus et c’est dans une tempête d’émotions contradictoires que tu leur as probablement dit que tu partais, le sourire aux lèvres et les larmes aux yeux.

À toi qui élèves tes enfants loin de ta propre famille, j’ai envie de te dire bravo parce que maintenant, c’est difficile de rendre visite à tes proches en ayant pleinement conscience de la peine que tu leur infligeras à chacun de tes départs. Tu profites de tous les jours que tu passes auprès d’eux et tu te sens choyée, mais il y a toujours un nuage noir qui plane au-dessus de ta tête pour te rappeler la date de ton départ et malgré tout le bon temps que tu passes avec les tiens, tu ne peux pas t’empêcher d’avoir un peu hâte de rentrer à la maison.

À toi qui élèves tes enfants loin de ta propre famille, j’ai envie de te dire bravo parce que ça t’a peut-être pris du temps ou ça s’est peut-être fait facilement mais au fil des saisons, tu as appris à  être bien dans ton nouveau chez-toi. Et même si c’est loin, trop loin, bravo d’arriver à l’affirmer sans trop te sentir mal.

À toi qui élèves tes enfants loin de ta propre famille, j’ai envie de te dire bravo parce que malgré le fait que tu sois consciente que tes parents comme tes enfants aimeraient se voir plus souvent, tu suis ton cœur qui parfois se brise tout de même en mille morceaux quand tu penses à la première fois où ton petit marchera et que tu devras leur montrer par Facetime plutôt qu’en direct dans ton salon.

À toi qui élèves tes enfants loin de ta propre famille, j’ai envie de te dire bravo car tu tiens le cap malgré les soirs où ta famille te manque et leur absence te fait monter les larmes aux yeux dans l’attente des matins où tu te sens plus sereine quand tu y penses. La vie est faite de hauts et de bas, même à des centaines de kilomètres de la maison où tu as grandi.

À toi qui élèves tes enfants loin de ta propre famille, j’ai envie de te dire bravo parce que ça prend du guts pour déraciner une famille entière et tenter de l’enraciner ailleurs.

S’il t’arrive de douter d’y arriver, donne-toi du temps et rappelle-toi que c’est au fil des saisons qui passent que les arbres poussent puis grandissent,

 

Crédit : miami beach forever/Shutterstock.com

Valérie Castonguay

Jeune maman d’une petite fille et enseignante en adaptation scolaire, j’affronte le quotidien avec beaucoup d’humour, de café et/ou de vin, selon l’heure et la situation. L’écriture est pour moi une activité libératrice et l’idée de déconstruire les tabous de la maternité m’enchante drôlement. Aimante de la nature et des activités de plein air, je fonde ma famille dans le Nord Québécois à 800 quelques kilomètres de mes racines familiales et je me surprends à adorer l’expérience, la neige et les grands froids.

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6 Comments

  • Merci pour ce beau texte! Voici la réalité dans laquelle je vis depuis bientôt 14 ans, depuis que j’ai quitté mon île natale, la Réunion. Il est certain que mes enfants aimeraient voir leur famille plus souvent mais je voulais leur offrir un avenir en quittant mon île. Je me suis sentie déracinée les premières années mais aujourd’hui je suis fière du chemin que j’ai parcouru et je ne ferai pas marche arrière.

    • On partage non seulement le même prénom mais aussi la même philosophie.
      On veut ce qu’il y a de mieux pour nos enfants car nos enfants valent tout l’or du monde.

  • Bravo ma belle Valérie d’écrire de si beau texte en chassant que tes mots sont véridiques et tellement juste. Pour avoir vécu ton expérience je peux te dire que par contre les personnes qui ne sont jamais parties de leur nid natale ne connaîtront pas jamais le plaisirs de revenir. C’est une sensation qu’ils ignorent même. Quand j’avais dizaine d’année, mes parents m’ont envoyé chez les religieuses. Je pouvais aller dans ma famille le dimanche si je voulais. Je m’avais donné un défi: du mois d’octobre à décembre, je ne retournerais pas dans mon village. Je peux encore à 70 ans te dire que je me souviens très bien du bonheur de revenir. J’y pensais une semaine avant. Je faisais le décompte de jours, des heures avant d’arriver chez-nous. Plus âgé, j’ai parlé de cette expérience et les gens qui avaient eux aussi ressentis l’ennui me comprenaient. Plus tard et peut-être beaucoup plus tard tu pourras savourer les fruits de tes sacrifices. N’oublie pas que je te comprend et je t’aime xox

  • Je suis partie de ma famille et de ma région il y a plus de 10 ans, j’étais folle et je pensais pouvoir revenir quand je voudrais.
    Aujourd’hui j’ai deux enfants, une maison, un fiancé et toujours à 800km de ma mère.
    Elle n’était pas là quand ma 2ème grossesse était difficile, elle n’était pas là quand j’ai eu ma césarienne en urgence.
    C’est dure parfois, et oui les départs sont tristes.
    Je me dis souvent qu’il était plus facile de partir et que revenir me parait impossible.
    Mais oui on est forte, je suis forte, je tiens bon et ici la vie n’est pas si mal.

  • Merci pour y on texte. Très beau très vrai
    Nous faisons un choix Pour nous, pour nos enfants.
    Ce n est pas facile mais on avance, on garde le cap mene si le poids de la culpabilité est présent au quotidien.
    Bien à toi

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