sad mother with pink socks

J’ai deux enfants, mais je dis que j’en ai seulement un

J’ai deux enfants. Pourtant, lorsque les gens me demandent combien j’en ai, je ne dis pas la vérité. Je n’ose pas parler de mon petit deuxième. J’évite le malaise. Je ne mentionne que mon grand garçon. Pourtant, dans ma gorge est coincé le prénom de mon plus jeune.

Mon cœur de maman voudrait en parler plus souvent, mais le silence qui règne lorsque je parle de lui est insupportable

Lorsque mon grand répond tout bonnement aux gens qui demandent s’il a un petit frère ou une petite sœur qu’il a un frère mort, rapidement, on esquive la conversation. Les yeux remplis d’incompréhension, il hausse les épaules. Pour lui, parler de son frère fait partie intégrante de son quotidien. Son frère a existé, pour lui comme pour moi. Il a été dans mon ventre. Nous lui avons parlé, lui avons chanté des chansons. Nous l’attendions avec tellement d’impatience.

À la maison, nous continuons de parler de lui, mais en public, prononcer son prénom provoque une onde de choc. Certaines personnes de mon entourage m’écoutent en parler pendant des heures sans jamais lever les yeux au ciel. D’autres évitent discrètement le sujet.

Pourtant, j’ai tellement envie d’en parler.

Plusieurs saisons se sont écoulées depuis son décès prématuré dans ma bedaine toute ronde et j’éprouve le besoin de garder sa mémoire vivante. D’expliquer aux gens comment tout cela s’est passé. Non pas pour attirer l’attention ou encore la pitié, mais pour faire comprendre toute la grandeur de cette difficile épreuve et tout ce que cela m’a apporté.

Lors d’un rendez-vous post accouchement, mon médecin m’avait dit de conserver ce que cette grossesse m’avait apporté de bon. À ce moment, je n’avais qu’une envie : lui crier au visage que rien de positif ne pouvait être relié à ce qui m’arrivait. Elle m’a dit de m’accrocher aux bons moments, comme l’annonce de la grossesse, les premiers coups de pied ou encore les moments où je lui parlais. Je sais aujourd’hui qu’elle avait raison. Tout l’amour que j’éprouve pour ce petit ange est infini exactement comme celui pour mon premier fils. Malgré la douleur de la perte, demeure une douce image de ce petit bout de moi qui n’a pas pu prendre son premier souffle.

Je respecte les gens qui ressentent un malaise à entendre parler de mon fils mort-né. Par contre, je peine à comprendre qu’encore aujourd’hui, ce soit tabou d’en parler. Je suis reconnaissante d’avoir dans mon entourage des personnes à qui je peux tout dire. Des amies qui peuvent tout entendre. Un chum qui est là pour moi. Par contre, je sais que je suis chanceuse d’avoir tout ces gens.

Souvent, je pense à celles qui gardent pour elles tous ces détails si importants. J’ai de la peine de penser que ces filles vivent seules ou presque la perte d’un enfant.

Aujourd’hui, des groupes de soutien et des forums existent, mais ils travaillent trop souvent dans l’ombre. On n’ose pas parler de ce genre de deuil, mais il n’en reste pas moins qu’il est important de le faire car c’est  l’une des meilleures façons de continuer d’avancer.

Pour ma part, parler de mon fils le garde vivant. J’ai l’impression qu’en parlant de lui, j’honore sa mémoire et je suis certaine de me rappeler les moindres détails de son court passage dans nos vies.

Crédit : Motortion Films/Shutterstock.com

Mélanie

Maman aimante, mais pas patiente, je suis sans l’ombre d’un doute dans l’apprentissage du lâcher prise et de la conciliation travail-famille. En couple depuis près de 12 ans et je suis maman d’un petit homme. Nous avons tenté d’agrandir la famille pendant près de trois ans pour ensuite subir la perte in-utero de mon second fils. Tantôt maman, tantôt une blonde, je suis une fille émotive et pleine d’empathie. J’aime la lecture et l’écriture. J’aime aussi la bonne bouffe et les soirées de filles.

Plus d'articles

Post navigation

74 Comments

  • Wow merci pour ce texte. J’ai moi même perdu mon fils en octobre dernier à 40.3 semaines. Ton texte ma fait beaucoup de bien. Surtout la partie de garder bon souvenir. Merci. Merci beaucoup.

    • Un texte tellement émouvant qui me renvoie à tout ce que je ressens depuis ce 07 Octobre 2019 : jour de naissance de notre deuxième enfant, notre petite fille Camille, née sans vie à 8 mois de grossesse.
      Une rencontre différente mais tellement intense – une absence physique mais une présence permanente dans mon coeur et ma tête – l’envie d’en parler quotidiennement et pourtant tellement de silence pour ne pas mettre mal à l’aise….

    • Bonjours je comprend ton texte je n est pas vécu exactement la même situation moi ma fille est née elle a vécu 8 mois mais sa maladie la emporter au ciel ? et oui certaine personne évite le sujet moi quand on me demande j’ ai eu que elle car les autre perdu a 3 mois de grossesse j en est perdu (2) avant ma princesse …. Et depuis 5 problème de trompe et n arrive pas a avoir un autre bébé ……

      • J’ai une pensée profonde pour vous Jaille, je me souviendrai de vous dans mes prières. Continuez de persévérer, la victoire sera votre partage. Ne perdez pas courage, le bonnheur frappera très certainement à votre porte ?

  • M’y God que je comprends ça… t’étais là..pendant un beau moment…tu m’a réveillée avec tes petits coups… Jusqu’au matin ou j’ai sus que ça n’allait pas.
    Pour bien des gens qui ne comprennent pas , tu n’est pas…. Mais pour moi, tu est passée. Brièvement oui, mais tu es passée ???

  • Tellement vrai tout ça!! J’ai aussi accouché d’un bébé mort-né à 37 semaines de grossesse. J’avais déjà à ce moment un garcon de 2 ans, et j’ai eu depuis un autre garçon. J’ai eu 3 garçons, mais lorsqu’on me demande, je dis toujours que j’en ai 2… Mes enfants vivants, (surtout mon plus jeune, qui a 5 ans), parlent par contre sans gêne de leur petit frère décédé, et qu’ils auraient aimé connaitre. On n’oublie jamais… Le temps rend les choses plus faciles à vivre (ca fera bientot 7 ans) , mais je le porte dans mon coeur à tout jamais, ce petit être parti trop tôt…

    • J’ai perdu mon fils à l’âge de 7 ans et demi. Fils unique. Drame insoutenable. Lorsqu’on me demande si j’ai des enfants, j’hésite toujours à répondre. À cause de toutes les explications qui doivent s’ensuivre. J’ai résolu la situation ainsi. Je ne mens pas. Si on me demande si j’ai des enfants, je réponds non. Effectivement, au présent, je n’ai pas d’enfant. Si on me demande si j’ai eu des enfants, alirs je réponds par la positive. Avec toutes les explications qui doivent nécessairement s’ensuivre…

  • Ton texte est tellement vrai. Mon histoire est similaire. Mon plus jeune aimerait tellement pouvoir jouer avec son grand frère! Pour nous deux, il fait partie de notre réalité, malgré le fait qu’il n’a Jamais eu la chance de le côtoyer. On pense et on parle de lui très souvent. On a hâte d’un jour être tous réunis. Pour l’instant il veille sur nous. On y croit et ça nous fait du bien. Presque 12 ans maintenant. Avec le temps et avec les étrangers, j’ose le dire quelques fois. Je trouve, surprenament, qu’on peut en discuter plus facilement selon moi… ou différemment. D’autres fois, avec des proches, les émotions refont surface. Peut importe à qui ou comment, c’est à la limite thérapeutique. Le deuil périnatal est la chose la plus difficile à surmonter dans une vie à mon avis et mérite de ne pas être tabou. Bon courage.

  • Bonjour,
    Je comprends tellement votre douleur.
    J’ai eu 2 enfants, mon 1er est mon Prince des Etoiles né sans vie le 14 mai 2018 (IMG) et ma fille, presque 8 mois née le 31 mai 2019
    Mon fils s’appelle Zachary et je ne supporte pas qu’on l’appelle Zach. Ma fille s’appelle Evîe, qui signifie Source de Vie
    Je parle de lui même hors de mon cercle proche, ceux que cela dérange tant pis, il n’a peut-être pas respiré et donc existé pour ces gens là mais pour moi il est mon fils, mon ange et notre protecteur
    J’aime mes deux enfants, même si la peur de finir par aimer plus ma fille au fil des années est présente
    Courage à vous

  • Moi j’ai perdu un fils de 19 ans Michael et pour beaucoup il n’aime pas en parler mais moi j’ai besoin d’en parler. Il reste mon fils même s’il n’est plus. Le 12 avril ca va faire 13 ans

  • Bonjour,

    Si je vous rencontrais j’aimerais que vous me parliez de lui…et de vous…quel est son nom?

    Avec Amour,

    Claudette

  • Bonjour Melanie, je compatis de tout coeur avec toi. Tu sais, les gens n’en parlent pas avec toi pas parce que le sujet est tabou, mais plutôt qu’ils ne savent pas comment réagir face à ta peine et ta douleur. La société actuelle fait en sorte que nous ne savons pas comment réagir quand les émotions nous envahissent. J’ai vécu quelque chose de similaire quand mes enfants ont été victimes d’agression sexuelle. Alors que je disais à mes enfants qu’ile ne devaient pas avoir honte, que ce n’était pas de peur faute, l’école me demandait de leur dire de ne pas en parler aux autres… J’ai refusé et je peur ai dis qu’il devrait en profiter pour ouvrir la discussion, faire de la sensibilisation, de la prévention. Si tu as besoin d’en parler, parles-en. C’est aux autres à apprendre à gérer leurs émotions. Tu as assez à gérer les tiennes. Tu peux leur dire aux gens : Je n’ai pas besoin que tu me dises rien, juste que tu m’écoutes… Bon courage à toi!

    • ??? très bien dit et j’espère que plusieurs verront, et surtout, liront avec le coeur ton inspirant message !

    • Comme dit Stéphanie, pour 3/4 des gens c est pas forcément tabou mais la peur d être maladroit ou d avoir l impression de vous évoquer plus de douleurs.
      Peut être de rassurer les gens sur votre besoin d en parler .
      Courage à vous.

  • Moi, je dis que j’ai 4 enfants, dont 3 vivants. Mon petit Mikaël est très présent a mon esprit, même s’il est né a 20 sem, il y a presque 10 ans. Je l’ai dorloté et chéri dans mes bras durant ses 3h de vie. Ce petit être d’une lbs et demi, long comme la main de mon mari, qui nous a laissé un vide en nous quittant si tôt. Ici aussi, je garde sa mémoire vivante, pour nous il a existé. Mes garçons et ma fille ont un petit et un grand frère (dans le cas de mon plus jeune). Je suis d’accord que c’est triste que ce soit tabou, en 2020. C’est pourquoi il ne faut pas arrêter d’en parler…et justement, de s’ouvrir a ceux qui l’ont vécu en leur permettant d’en parler ouvertement. Continuons de conscientiser les gens de notre entourage !
    Bravo pour ce magnifique texte !

  • Bonjour,

    Hier, cela a fait quatre mois que ma fille est « née ». J’avais appris deux jours plus tôt, à 38 semaines de grossesse, que son cœur s’était arrêté…

    Je te souhaite bon courage et mes condoléances pour ce petit garçon tant aimé…

    D’une autre maman qui dit qu’elle a deux enfants et non trois…

  • Je n’ai pas d’enfants, je n’ai rien vécu de semblable. Mais un simple petit mot pour apporter peut-être une réflexion ou un regard extérieur. Les gens qui évitent le sujet, peut-être le font-il parce qu’ils ont peur d’être maladroits, ne savent pas comment l’aborder ou se demandent simplement si vous avez envie d’en parler ou pas… Je ne le vois pas comme un tabou, mais le simple fait que les gens ne veulent pas faire de gaffe en replongeant la maman endeuillée dans sa peine sans trop savoir si c’est correct ou pas. En tout cas, personnellement, je serais du genre à prêter oreille si la jeune femme m’en parle, mais j’attendrais qu’elle en parle pour être sure que c’est bien ce dont elle a envie, en parler :-). Chaque personne est différente et c’est un peu difficile de savoir les façons de réagir de chacun. Sur ce, votre histoire me touche beaucoup, gardez courage!

  • Je pleure beaucoup en lisant tous ces témoignages, mais je souris aussi de voir que nous ne sommes pas seules à vivre le deuil d’un enfant mort-né. Ma petite Marie-Fleur de 22 semaines et 4 jours est venue au monde le 11 octobre 2019, atteinte d’une maladie létale, elle n’aurait pas survécu. Nous avons décidé, son père et moi, d’interrompre la grossesse. C’est, à ce jour, la plus grande épreuve de ma vie. C’est mon premier enfant. Reste que nous sommes désormais des parents. Je vis beaucoup d’anxiété sociale depuis l’intervention. Je me dis que les gens cachent leur trop grande sensibilité à mon égard quand ils évitent le sujet. J’espère que la prochaine grossesse nous permettra de parler plus librement d’elle. Merci de lever le voile sur ce tabou social qu’est le deuil périnatal. Nos bébés ont existé, nous les avons aimés et les aimerons toujours. Je t’aime ma petite géante aux grands pieds Xxx

  • Nous avons perdu notre deuxième enfant (première fille) à 39 semaines. Nous aurions choisi de planifier une césarienne, elle serait peut être en vie. Nous avons choisi d’accoucher par voie basse après une césarienne d’urgence pour notre premier enfant (garçon). Non seulement, ma conjointe a d’abord tenté d’accoucher notre fille morte par voie basse et poussé pendant 3 heures, mais cela a fini en césarienne. Plusieurs conséquences à ajouter à toute la douleur de l’épreuve : une convalescence avec un enfant en bas âge à la maison, une césarienne « obligatoire » pour un éventuel 3e enfant et une horrible sensation de perte de contrôle total sur toute la situation. Nous sommes « expatriés » loin de notre famille mais le réseau d’amis local s’est révélé extrêmement fiable. Oui, du support existe, des groupes de soutien, etc. On se retrouve seul avec sa douleur, son manque, son sentiment d’injustice… seul le temps aide à faire passer les choses. L’entourage a des réactions diverses : nous devions en consoler certains nous mêmes (!), certains voulaient faire quelque chose mais ne savaient ni quoi ni comment, certains evitaient simplement d’en parler. Le plus déroutant a été d’expliquer à notre fils de 2 ans que sa petite soeur est décédée et qu’elle ne viendrait pas a la maison.
    Je sais que ma femme n’a pas terminé son deuil meme si nous avons eu un autre garçon…
    La vie continue, la sensibilité des gens est très variable, mieux vaut en parler avec des proches qui ont compris notre douleur et qui sont en mesure de nous accompagner dans notre cheminement.
    Merci pour votre article.

  • Des fois on a juste envie d’en parler,mais les gens pensent qu’on devrait oublier et passer à autre chose ,mais malheureusement on ne peut pas.cela fait plus d’un an pour moi,et pas un jour sans que je ne pense a ce petit être qui était mort-né.

  • C’est difficile et rare sont les gens qui comprennent faut l’avoir vécue pour comprendre c’est un morceaux de ton coeur qui est arraché a jamais. Ca fait mal tellement mal. Mon petit garcon aurait eu 22 ans le 18 Octobre 2020

  • Oui moi aussi endeuillée d’un fils …. et le plus difficile avec les années qui passent (bientôt 5 ans )pour ma part c’est de pouvoir encore parler de lui . Personne n’oublie c’est ben certain mais on ressent quand même le non dit comme coudonc elle va tu passer à autres choses! Une petit chance halo la grande sœur qui aimes elles aussi en parler . Courage et merci des bons mots ❤️

  • Je vous encourage tellement à continuer d’en parler. Quelques personnes de mon entourage ont vécu (en fait, vivent) ceci. C’est nommé par tous les experts: c’est en parlant qu’on se sent mieux et même en tant que tante d’une poupoune décédée à l’âge de 2 semaines, les proches ont aussi besoin d’en jaser. Nous enlèverons des tabous ce sujet nébuleux lorsque tout le monde osera s’exprimer, peu importe les regards malaisants des autres. C’est en éduquant qu’on fait évoluer. Merci pour ce beau partage qui me fait penser à Delphine qui occupe sa place dans mon coeur de tante parmi les autres nièces et neveu lesquels ont le futur devant eux.

  • Malheureusement, le deuil est tabou. Les gens qui n’en ont jamais vécus surtout ne savent pas comment réagir. J’ai perdu mon conjoint et malgré bien que j’ai 20 ans d’anecdotes à raconter, je dois souvent m’abstenir avec certaines personnes car je vois que je crée un malaise. Je ne pense pas que les gens sont mal intentionnés, je pense qu’ils s’imaginent vous faire moins mal en évitant le sujet. Dîtes-leurs, que vous appréciez en parler! Dîtes-leurs que cet enfant fait partie de votre vie! Peut être quelques unes comprendront…

  • Bonjour,
    Merci pour ce texte. J’ai malheureusement perdu mon bébé au tout début de la grossesse. Lorsque c’est arrivé, ce fut un des moments les plus difficiles à vivre de ma vie. Je trouve qu’on ne parle pas assez de ces tristes événements. Avant que cela ne m’arrive, j’ai appris que plusieurs personnes autour de moi avaient vécu cette épreuve. C’est toujours caché… Je ne veux pas que tout le monde en parle toujours, mais de savoir qu’une grossesse sur cinq n’arrive pas à bout devrait être su.

    Bon courage !

    • J’ai du subir une aspiration à 10 semaines de grossesse. Le cœur s’était arrêté. Ça fait plus d’un an aujourd’hui et on me dit que ce n’est rien, qu’il faut tourner la page. Impossible

  • Bonjour Melanie,

    Je ne suis pas dans ton cas, et sans comprendre ce que tu vis, je peux te dire une chose : « il y a des gens comme moi, qui n’ont pas perdu d’enfant, qui sont capables d’entendre les parents en deuil, qui sont capables de ne pas les juger et de ne pas être mal à l’aise, si un jour je te rencontrais, je pense que je t’inviterai à prendre un café, pour t’écouter parler aussi longtemps que tu le veux de ta petite merveille, et je te serrerai dans mes bras en te disant merci, merci de m’en avoir parlé, merci de ne pas avoir eu peur de ma réaction, merci d’avoir fait confiance à une inconnue et de lui avoir livrer ton secret le plus cher »
    Ne crains pas le regard des autres, ou leur jugement…ceux qui ne comprennent pas ou que ça gène n’ont surtout pas le droit de juger cette épreuve… parler des personnes qui nous ont quittées, c’est leur permettre de vivre à travers nous… et ça, c’est le plus bel hommage qu’on puisse leur rendre. De toutes mes forces je t’embrasse et te salue pour ton courage.

  • Je crois que les gens ne savent pas quoi dire. Qu’ils ne savent pas gérer leur propre peine. Qu’en parler, alors qu’on n’y peut rien, leur semblent impossible. Que si on en parle pas, ça n’existe pas.

    J’ai vécu la même chose lorsque j’ai appris que je ne pourrais pas avoir d’enfant. Puis, lorsque j’ai fait tous les traitements inimaginables pour peut-être pouvoir en avoir. J’ai été tellement seule dans tout ça. Personne ne m’en a parlé. Personne n’en parle jamais. On parle énormément des 3 grossesses de ma soeur. C’est normal, c’est la vie. Mais l’infertilité, comme la mort, est un sujet difficile.

    Surtout que pour les gens, ce qui ne sort pas du ventre est comme intangible. La maman devient maman quand elle tombe enceinte, le papa le devient à l’accouchement. Les gens en prennent conscience à ce moment aussi. La mort dans le ventre, il n’y a pas de mot pour définir les parents qui restent…

    D’une non maman qui a du vivre le deuil de ne jamais l’être.

  • Quel joli texte!!
    Je fais partie de ces personnes qui n’ont pas vécu cette effroyable épreuve, et qui ont toutes les peines du monde à ne pas rester silencieuse lorsque l’on aborde ce sujet.
    Ce ne devrait pas être un tabou, les mamans devraient cesser de se sentir coupables (cest bien trop souvent le cas), elles devraient pouvoir partager leur fardeau avec tout leur entourage!
    Je ne reste pas silencieuse car je pense que c’est un tabou…c’est juste que je ne trouve pas les mots justes! Aucun mot ne peut être efficace, réconfortant, … et pire, certains mots peuvent être maladroits et blesser.
    J’ai l’espoir d’être une oreille attentive, d’être un soutien, mais je n’ai malheureusement pas les mots face à cette épreuve tellement terrible!

    • Pour avoir perdu ma première fille à 20 SA, je peux te dire que l’important (du moins pour moi) n’est pas que les gens disent les bons mots, ou des mots réconfortants. Le simple fait de démontrer de la compassion fait vraiment du bien. Mon parrain ne savait pas quoi me dire, il était incapable de parler. Mais il m’a serré dans ses bras, tout simplement, et j’ai ressenti toute la compassion qu’il avait pour moi. C’était parfait! Si tu ne sais pas quoi dire, tu peux le nommer! Tu peux dire: « je ne sais pas quoi dire, mais je suis de tout cœur avec toi, et je suis là si tu as envie d’en parler ». Écouter la personne est encore plus précieux que de parler. Tu peux aussi poser des questions, demander si elle a envie d’en parler, lui demander quel est le prénom de son enfant (ou demander si elle a donné un prénom, etc. Ou simplement demander « comment tu vas, comment tu vis cela ». Et quand tu ne sais pas quoi dire, tu peux juste faire un geste de compassion ou nommer que tu ne sais pas quoi dire. C’est parfait ça aussi. J’espère que mon petit témoignage va t’aider à te sentir plus en confiance si tu croises des parents endeuillés! Ne te mets pas la pression de savoir quoi dire. Juste écouter c’est parfait ❤️

  • Merci de ton partage.
    Moi aussi je dit que j’ai 3 enfants pourtant j’en ai eu 5.
    3e et 4 e grossesse c’est terminé à 23 et 26 semaines. Grand prématuré ma fille Evelyne était morte née… 11 mois plus tard j’ai donné naissance à Nicolas, par césarienne, il a vécu 20 minutes et son père était auprès de lui… c’est arrivé en 1993 et 94… on ne les oublie pas…
    Avec ton témoignage, je vais prendre l’habitude de dire que j’ai 5 enfants dont 3 vivants et maintenant grand maman de 2 beaux ptits-enfants ??

  • Je comprends votre souffrance moi j’ai perdu ma fille à 3 mois et 1 semaine de la mort subite du nourrison c’est mon unique fille après 3 garçons il y avait Rachel depuis un autre garçon est venu agrandir la famille ça fait 27 ans c’est comme si elle était toujours là quand on me demande combien d’enfants je répond 5 dans mon cœur 4 autour de moi j’aime mes 5 enfants

  • Bonjour,
    Mon 1er enfant, Antoine, est né 2 jours avant terme le 28 août 2015. Ma femme avait des contractions et nous nous sommes rendus à la clinique. Et là… « Y a pas coeur, cœur bat pas » nous dit le médecin. Je demande si quelque chose peut être fait. Rebelote »y a pas coeur, cœur bat pas ». Ce seront les seuls mots du médecin. Nous avons été (très bien) suivis par une psychologue clinicienne spécialisée pendant 2 ans.
    Un peu plus d’un an après la naissance d’Antoine nous avons eu notre fille, Gabrielle, un trésor, pleine de vie. Et bientôt, en début 2020, nous devions avoir un 3eme, Emmanuel, mais une IMG a dû être pratiquée. Je vous laisse imaginer l’horreur de la décision. S’ensuit de la dépression et un burn out pour moi. Ma femme elle a cessé depuis longtemps d’investir les grossesses…
    Aujourd’hui, nous espérons avoir un 4eme… Courage aux paranges.

  • marjolaine 2 juillet 2020 j ai aussi perdu mon jonathan d un accident de voiture le 5 fevrier 2005 donc sa fait 15 ans deja et c est comme si sa venais juste d arriver il avais presque 20 ans et pour moi il auras toujours cette ages condoleance a vous tous car on n oublit jamais meme apres 15 ans je le pleure toujours bon courage a tous

  • Je crois qu’il y’a beaucoup de gens qui pensent que en parler nous fais plus de mal que du bien moi j’ai du mal à parler de ma petite ange qui est née morte très tôt, j’ai beaucoup caché ma grossesse et je me suis retrouvé à parler de la douleur et de sa disparition, les autres ne comprennent pas trop comme moi d’ailleurs au début je voulais y croire.

  • Souvent, on a peur de parler de l’enfant décédé aux parents parce qu’on ne veut pas réveiller ou exacerber leurs peines. Mais la peine elle est là, même si on n’en parle pas. En parler, pleurer, montrer des photos… ça permet de la laisser sortir, de s’en libérer, de cette peine, petit à petit, de l’alléger, un peu.

  • J’ai perdu ma Élise ça fera 15 ans en août une magnifique pitchounette avec une adorable fossette au menton pour beaucoup elle n’a pas exister car elle n’a pas respirer et il a fallu me battre avec mon employeur pour qu’on respecte mes droits pour moi elle est et restera mon ange gardien celle qui veille sur nous quatre. Celle qui m’aide chaque jour à me battre pour ma family, celle qui quand je suis à bout de force d’être la maman de son petit frère si différent insuffle en moi encore de l’énergie. Celle qui manque définitivement à ma vie. Celle qui quelques mois après son départ m’a envoyé ma Lana mon étincelle mon éclat de lumière dans mon cœur en ténèbres.

  • Merci pour ce partage,
    Je fais parti de celle qui on personne pour en parler.. J’ai fait un déni de grossesse, je l’ai découvert à 5 mois de grossesse et ensuite j’ai eu une IMG. 🙁
    J’espère qu’un jour ça ne sera plus tabou et que tous les paranges pourront en parler sans être juger

  • Vous m’avez faire réfléchir. Moi aussi j’ai perdu mon premier bébé, un garcon, à 37 semaines il y a 8 ans et j’ai maintenant 2 belle filles. Il est toujours présent avec nous mais quand on me pose la question… j’ai 2 filles. J’ai beaucoup aimé le commentaire de Cariou … La prochaine fois je dirai 3 dans mon coeur et 2 autour de moi ?
    Merci pour votre beau texte.

  • Bonjour, je vous comprends tellement on a l’impression de le renier si on en parle pas car il a existé et de ne pas en parler c’est comme ci on l’effacer. Votre texte me parle beaucoup. Jai eu une 1 grossesse gémellaire à 6mois 1/2 de grosesse jai perdu 1 enfant qui est rejoins les petits anges au paradis et son frère jumeaux à était hospitalisé car grand prématuré il a aujourdhui 10ans et connait son histoire et tous les jours on parle de son frère. Car on efface rien il fait parti de notre famille et on ne peut pas l oublier. Je vous souhaite le meilleur à vous et votre famille.

  • Bonjour,
    Quel magnifique texte, je n’ai pas vécu la même chose que vous mais le jour de mon 3ème accouchement le 09/11/2018 ma fille est née mort née contractions beaucoup trop forte pour ma toute petite puce qui ne faisait qu’1,960kg par chance les médecins on pu faire repartir son petit cœur. Je n’ose imaginer votre douleur continuez à parler de lui car effectivement même si ça n’a été qu’un court instant il fait partie de vous et de votre famille

  • Je n’ai pas vécu ça, mais une de mes amies, enceinte de jumeaux, a accouché d’un petit garçon décédé dans son ventre et d’une petite princesse à 8 mois de grossesse.
    Je ne sais pas ce qu’elle a ressenti, je ne pourrais jamais le savoir.
    Mais je sais que moi j’aurais été dévastée. Je l’ai d’ailleurs été pour elle lorsque je l’ai appris.
    Elle en parle peu. Mais on en a beaucoup parlé ensemble. Elle sait que lorsqu’elle ouvre les vannes, le flot peut durer des heures et je ne dirai rien, j’écoute, je suis là. Parce que c’est important d’évacuer cette pression qu’elle a sur le cœur.
    Si j’avais un conseil à vous donner, ce serait de vous dire que le malaise que vous provoquez éventuellement n’est rien à côté de votre tristesse, du manque quotidien.
    Si les gens se formalisent, c’est de l’égoïsme. Vous ne devriez pas avoir à le cacher, parce que quelque part ça vous fait souffrir et que vous avez eu votre dose je pense.
    Peu importe qu’ils le prennent mal, vous n’avez pas commis de crime rien a cacher. Vous avez subi un drame et vous n’avez pas à vous en cachez.
    Courage à tous les paranges <3

  • J’ai moi même perdu mon petit homme après avoir eu deux belles poulettes comme j’aime les appeler! À l’epoque elle avaient 6 et 3 ans… J’etais enceinte de 5 mois de grosses.. Malade comme pas possible, puis est venue la perte de sang…. La Peure au ventre je suis montée à la maternité pour savoir si… Il était toujours en vie….. Et oui son petit coeur battait toujours ( on ne savait pas encore que c’etait un petit homme) et puis quelques jours plus tard de nouveaux des pertes importante. On me dit de ne rien faire juste canapé pipi. ?. Je m’execute ! J ai beau ne rien faire je suis très fatiguée et puis un matin… Je me leve ayant passé une très mauvaise nuit j’ai de la température ( 3 semaines après les premiers saignement) je vais voir mon médecin traitant qui me fait les examens nécessaire à la recherche d’une potentielle infections et me met sous antibiotiques de principes… 3 jours ou la fatigue est toujours là ( j’ai 35 ans c’est pour ça je supporte moins les hormones) et puis la température reviens malgré lrs antibiotiques (atb) et là grosse panique il se passe forcément quelque chose Direction la mat en pleine nuit. « Mais vous avez pas le nez qui coule ? U’n petit syndrome grippal ? » On me faute une écho… Bébé va toujours bien !!! Mais je perd toujours du sang et je suis toujours sous atb 2 oui 3 différents… Écho tous les 2 jours…. Au bout de 24h tous les résultats reviennent négatif pas de trace de germe et pourtant la bebete est bien là…. Mais coriace le Gynéco me dit que c’est une CHORIOAMIOTITE( moi qui suis infirmière) je me dis que ce nom barbare est pourris mais que si J ycrois de toute mes forces… On va y arriver même si au fond de moi… Je en veux pas lui faire subir… La rea néonat… Faut il mieux le laissé partire seul…? Ou poursuivre la grossesse au risque…. De le perdre….? De toute façon pas d IVG possible le terme est dépassé ! Durant une eniéme écho je vois que c’est un petit mec le médecin me le confirme ! Pas de raison on va se battre petit homme !! Toi en tous cas tu te bat car ton petit coeur bat à chaque fois que je te rencontre je te sent furtivement bouger. Tu me rend tellement malade… Mais je t’aime déjà tellement !!! Je t’appelais mon petit yacouma car tes soeurs… Me gavé de miraculous !! Et puis… Le dimanche 20 aout…. Tous bascule… Pourtant ce matin là j’ai vu ton petit coeur battre…. Je perd beaucoup de sang….. On me transfert en salle d’accouchement je ressent des contractions… Plus de doutes… On va te perdre… Mais à jamais dans nos coeur tu seras….
    La douleur M à envie pendant deux ans, la culpabilité aussi de t’avoir donnée la mort…. Papa a fini par comprendre ce besoins si profond de redonner La VIE…. Pas facile…. Pour même les plus proche de le comprendre… Ce n’est pas pour te remplacer que ta petite soeur est née… Car tu seras irremplaçable. Chaque jour tes soeurs lui parle de toi même si elles ne t ont jamais vu… Chaque jours elles inventent des Jeux des histoires que tu pourrais faire dans le ciel accompagné des personnes que l’on aime et qui nous ont quitté ! Et pour le reste du monde… Parler de toi te faire vivre comme je viens de le faire… Est… Simplement… Pas normalement… Car aux yeux des autres…. Finalement… Tu n. As pas existé….. Pourtant nous t’avais donne un nom: Marius…… Et tu fais partie de notre famille étant inscrit dedans au même titre que tes sœurs.. Mais… Dans enfants mort né….
    À jamais dans notre coeur…..

  • Allo!

    Je comprends cette douleur trop bien… Pour ma part, j’ai perdu 7 enfants par fausse-couche. Toutefois, pour moi, ils sont bien réels, mais la vie en a décidé autrement. Je ne dis pas que j’ai des enfants mais des anges et je me considère une maman comme toutes celles qui ont des enfants bien vivants. Je n’ai pas pu avoir d’enfants mais je me sens mère malgré tout. Je ne me remettrai jamais de cela complètement mais on apprend à vivre avec, le ventre sec, des moments parfois difficiles mais qui s’estompent et sont moins douloureux avec le temps.

    Je souhaite un bon courage à toutes. Hé oui, on se sent souvent bien seule et perdue dans de telles situations. Je ne ment plus maintenant, je parle d’eux sans détour et tant pis pour le malaise, ça fait aussi partie de la vie ces histoires, la mort, le deuil et le vide…

  • En lisant vos messages, cela fait remonter la douleur de ma fausse couche à 2 mois 1/2…… et justement moi j’ai toujours l’impression d’avoir 3 enfants, mais je me reprends à chaque fois !!!! Dans ma religion, on dit que Dieu a insufflé une âme au fœtus au bout de 40 jours de grossesse…. alors pour moi cette fille ( car pour moi c’était une fille) a vécu en moi mais n’est jamais arrivée à terme. Alors oui j’ai 2 garçons vivants, mais j’ai probablement eu une fille que je chérie toujours autant que ses frères. C’est la 1ère fois que j’en parle. Et c’est dur quand on essaie depuis presque un an une nouvelle grossesse. En tout cas, Mélanie, n’ayez pas honte d’avoir porter votre enfant, c’est le plus beau cadeau du monde, et soyez en fière !!!! Peu importe dans quel monde est cet enfant !!!!

  • J’ai perdu mon fils à 33 semaines il y a 10 ans la douleur est toujours là . Cette année a été plus douloureuse que les autres la dizaine peut-être.
    Les gens ne comprennent pas. Mais tu as de la chance tu as 2 enfants en bonnes santés ?! Pour eux le fait que j’ai eu 2 enfants en bonne santé après la perte de mon fils fait que je dois être capable de l’avoir complètement oublié et ne plus être dans le besoin de le pleurer.
    Alors que pour moi cette douleur que j’ai ce sont juste de flammé dans mon cœur qui au fil du temps avec l’aide de mes enfant se sont transformés en braises qui peuvent partir en flamme qui me consume de toute part quand je suis submergée par son souvenir.

    Effectivement je peux compter sur mes proches amies mais cette personne ne comprennent pas et des fois leur ignorance est douloureuse

    Merci pour ton message et pour vos commentaires vous m’avez tous fait pleurer

  • Oh ? tellement vrai ce texte…..
    Mais quelle douleur.
    Il y a 6 mois J’ai également perdu ma 3ème petite princesse à 8 mois de grossesse.
    S’en suit un accouchement très difficile (hémorragie, infection du sang, 42• fièvre, 1 semaine d’hospitalisation) Mon petit ange s’appelle Emma.
    Trop difficile d’en parler pour le moment Et de raconter toute mon histoire.
    C’est vraiment très douloureux et je n’arrive pas à aller voir un spécialiste
    Bon courage à vous tous
    Caro

  • Le 7 février 2020, j’ai due accoucher de mon bb .
    Son petit coeur à arrêter à 17 semaines de grossesse.
    Je l’ai prit , coller son petit corps fragile contre mon coeur . Je comprend tout à fait et moi aussi souvent je n’ose pas le compter dans mes enfants quand ont me demande , j’ai peur des réactions des gens . Mes mon fils , que j’ai nommer David , même si sont passage à été bref , il a été là. Parler de lui me fait du bien , à quel point j’aurais aimer le bercer , lui chanter des berceuses …
    C’est une douleur qu’on ne peut quantifier et malheureusement pas tout les gens le comprend , je suis chanceuse jai quelques personnes prêt de moi qui ont toujours l’oreille ouverte pour m’écouter et je suis de reconnaissante. Mais au final je suis maman de 4 enfants ! J’ai 3 merveilleuses filles et un fils , mon bb ange.

  • Bonjour moi j ai perdu ma file de 24 au mois de mars c est insupportable j ai du mal à y croire tout les jours je vais la voir je me dit qu un jours elle va revenir en pleuré tout les jours en plus on était toujours ensemble le pire c est qu elle avait son mari et un petit garçon de 2an donc c est encore plus dus quand son bébé demande tout les jus après sa maman

  • Bonjour Mélanie et tous les paranges,
    Il y a un an et demi, mon mari et moi avons dû prendre la douloureuse décision de pratiquer une IMG et de perdre notre 3e enfant, notre unique fille, que nous avons eu le bonheur de connaître en moi 27 semaines et de dorloter, bien que déjà dans son sommeil éternel, pendant 5 jours. Il y a eu des accompagnants fantastiques dans le personnel de la maternité, des soutiens inattendus mais indispensable dans mon entourage professionnel et personnel. Mais il y a aussi eu des gens atroces, qui venaient demander à mon fils de 9 ans qui venait d’enterrer sa petite soeur dans l’intimité ce qu’il s’était passé, d’autres qui, au courant de la future IMG vous approchent en se frottant les mains et en vous demandant : « ça y est, c’est fait ? ». Et les pompes funèbres, qui n’ont pas facilté notre deuil. Car n’oublions pas que nous sommes deux à souffrir, et le père souvent en silence….
    Donc, je dis souvent que j’ai trois garçons, car nous avons eu un bébé il y a peu, ce qui a été un grand bonheur, mais aussi beaucoup de tiraillements, comme si nous trahissions notre fille en souriant à nouveau. Mais j’ai 4 enfants et notre fille fera toujours partie de notre famille. Quand je prends du temps pour mes garçons, je prends aussi du temps pour aller sur sa tombe. Quand j’achète des jouets pour eux, j’achète aussi un petit quelque chose pour elle.
    Ne perdons pas notre énergie avec ceux qui ne peuvent pas comprendre et soyons heureux qu’il y en aient qui ne comprennent pas, car c’est qu’ils n’ont pas vécu ce genre de tragédie. Nous devons pouvoir parler de nos enfants avec ceux qui nous écouteront vraiment, c’est ainsi que nous les maintiendrons réellement présents.

  • Bonjour , le 11 avril 1982 , notre 3 eme fille est arrivée à la date prévue mais en accouchant un caillot est arrivé sur le cordon et elle n’a pas survécue . Quelques mois plus tard. J’ai appris au centre anti-cancereux que j’avais une thrombocytemie essentielle et que celà était la cause de son décès . Les jours , les mois , les années passent et je la pleure , je ne l ai pas vue donc pas tenue dans mes bras juste participé à son office religieux . Je prononce son prénom avec mes amis . Mon mari et mes autres filles n’en parlaient pas et je le regrette beaucoup sans doute trop douloureux . Douze ans après , c’est mon mari , leur Papa qui partait . Je les souhaite heureux la où ils sont . Ils me manquent tous les jours .

  • Faisant partie des paranges, je comprends tellement chaque témoignage….
    Bonjour!
    Longtemps j’ai passé ma vie à m’interroger sur le pourquoi, puis un jour j’ai su que cela n’était plus important, parce qu’un jour je vais réussir à ma petite . C’est une certitude que je ne sais pas encore d’où elle vient, mais cela a fini par me soigner l’âme.
    Oui, je parle de ma fille qu’avec ceux qui savent le faire et oui, mon fils en a parlé étant petit effrayant les adultes… mais on finit par survivre à tellement d’incapacité d’écoute de beaucoup de personnes.
    Je ne jette pas la faute sur ces personnes, je pense qu’elles-mêmes sont désarmées face à un sujet si méconnu.
    Maintenant et d’ici à ce que la vie à travers la mort me permettra rejoindre mon ange, dès que je prends connaissance d’un nouveau parent qui rentre dans notre club de parange, alors je me rends disponible pour prêter écoute, consoler, aider si besoin.
    Bon courage à tous!

  • Bonjour.

    Tellement vrai, et tellement triste de devoir rester dans une place pour ne pas mettre les autres mal á l’aise.
    Mon age parti a 34 semaines et 4 jours dut a un hematome retro placentaire. Ses freres et soeur l’attendais tellement et se sentiment de les avoir fait souffrir.

  • Merci pour ce bel article, je suis maman au quotidien de 3 magnifiques enfants, mais dans mon coeur ils sont 4 !
    Mon beau père nous (mon homme, mes enfants et moi) reprenait toujours au sujet du nombre de nos enfants, sous prétexte qu’il fallait passer à autre chose…et que depuis on avait eu la chance d’en accueillir un autre…Avec lui j’ai appris à me taire…mais çà a clairement brisé quelque chose entre nous..
    Heureusement il y a les oreilles attentives, celles qui ne critiqueront pas si je partage votre article…celles qui me laissent parler de lui même 13 ans après. Celle qui le 15 octobre partageront ce ruban bleu et rose pour la journée du deuil périnatal pour nous faire comprendre que même si elles ne nous en parlent pas, elles comptent le même nombre d’enfants que nous. Celles qui le 19 septembre nous envoie un petit Sms…
    Merci pour ce bel article..

  • Je suis née en 1969 après une tentative d’interruption de grossesse, handicapée, j’ai survécu… J’ai découvert il y a moins de 2 ans que j’avais eu un frère (décédé dans le ventre de ma mere après une interruption de grossesse également), jamais entendu parler. Je lui ai donné le prénom « Patrick ». Maintenant j’ai 2 soeurs et un frère. Je lui ai donné sa place…
    J’ai perdu mon enfant… Mes plus proches le savent. Son prénom très peu. A chacune de vivre intimement son histoire… Plus je vieillis moins j’en parle mais je lui parle, toujours…

  • Il y a 25 ans ma petite plume s’éteignait en moi j’étais enceinte de 7 mois, il s’appelle Kurt ? … quelques mois plus tard je fesais une fausse couche a 5 semaines de grossesse et quelques mois après une autre fausse couche a 5 semaines également… puis il y a 23 ans est née ma princesse Lolita ? mon petit bonhomme Clyde a suivi il a 20 ans ? je vous aime

  • J’ai perdu ma fille Sara-Jane il y a deux ans, d’une surdose accidentelle, elle avait 24 ans. Quand on me pose la question, si j’ai des enfants, je réponds toujours que j’en ai deux, et que ma plus vieille est décédée de surdose. J’en parle ouvertement, sans honte, car ma fille souffrait d’une maladie qui s’appelle la dépendance, en plus de souffrir de troubles anxieux et de trouble de personnalité limite. C’est salvateur pour moi d’en parler, de briser le stigma et l’inconfort que ça peut créer chez les gens. Et bien souvent, les gens avec qui je parle vont me dire: « j’ai un neveu, une nièce, une amie, un conjoint, une amoureuse qui a un problème de consommation » etc. Ça peut en choquer certains, mais en général, les gens sont empathiques et bienveillants…et ça permet à certains de parler sans peur d’être jugé(e)…

    Alors, n’ayez pas peur de parler de votre perte, ça permet de vivre son deuil, et ça aide à mettre fin à la stigmatisation…deuil périnatal ou deuil par surdose, on perd un enfant qu’on aime énormément, c’est le deuil le plus difficile à vivre, à mon avis…et c’est important de savoir qu’on n’est pas seule…

  • Bonsoir, nous avons traversé cette épreuve il y a 3 ans.
    Aujourd’hui, nous sommes forts de cette épreuve et nous continuons à vivre, avec cet enfant absent.
    Nous créons une semaine événement pour libérer la parole et lever les tabous autour du deuil d’enfant.
    Je ne sais pas où vous vous trouvez. Nous sommes à Niort. Venez nous voir, l’échange en groupe est ce qui nous a aidé à nous relever.

  • Pour ma part j’ai eu 4 enfants et pourtant je dis que je n’en ait que 3. Une de mes petites jumelles s’en est allée après 5 semaines de vie en mars dernier, 5 semaines merveilleuses où je ne me rendait pas compte qu’elles seraient les plus belles de ma vie même si mon corps était très éprouvé après mon accouchement. J’ai l’impression que je ne serais plus jamais heureuse. C’est sans doute faux. Le temps passera et m’aidera à cicatriser. Mes autres enfants m’obligent à aller de l’avant, mais ne pas regarder derrière est difficile. Alors tous les jours j’ai quelques larmes pour ma fille partie si tôt et que je pourrai pas voir grandir. Je l’imagine plus grande, courir dans une prairie et cela me fait du bien. Ou du mal peut être. Merci pour votre article, il m’aura permis de partager un peu ma peine.

  • Bonjour
    Je suis tatange d’un petit garçon « sandjivan » depuis deux ans. Mon cœur est encore si meurtrie. Impossible pour moi de parler de lui. Ma sœur souffre énormément car c’est par un long parcours de pma que son rêve s’est réalisé . Merci

  • Je te comprends tellement ayant passé par là?
    C’est lors de ma 1ère grossesse, c’était en 1993, elle aurait 29 ans. On oublie pas, on y pense toujours. Même si nous avons eux 3 garçons, notre ange est toujours permis nous. 16 ans après son décès, nous sommes allé récupérer ses cendres et nous l’avons avec nous dans notre demeure. Mes fils depuis qu’ils sont jeunes disent qu’ils ont une grande sœur ?
    De tout coeur avec toi xo

  • Je comprends tout à fait ce texte,ayant perdu un enfant à 8 mois de vie,en pleine santé, il y a 5 ans,je suis aujourd’hui maman d’une petite qui vient d’avoir 4 ans,
    Eh oui selon avc qui j’echange je nomme ce petit ange, eh oui j’ai 2 enfants…un qui veille sur nous et l’autre sur lequel moi je veille…
    Ma fille diras souvent aux gens qu’elle est grande sœur,même si elle ne l’a pas connue…

  • Bravo d’avoir le courage d’en parler …. je ne peux me mettre à votre place mais pour n’importe quelle émotion ou événement qui traverse votre vie ….le fait d’en parler permet la résilience ) ou faire ke deuil si vous préférez cette formule…..
    Des personnes ont trouvé dans l’écriture carte force de se raconter et de partager…. d’autres ne le font que oralement …. mais c’est nécessaire pour continuer à vivre ….

  • Bonjour je tenais à vous écrire. Sachez que malgres le fait que ce soit un ange il doit veillez sur vous et vous écoutez encore parler de lui soyez fière de lui. S’il suscite l’incompréhension ou le désarroi chez les gens c’est qu’il ne doivent pas savoir quoi vous dire et si les gens vous écoutes sans broncher parler autant de fois de lui que cela vous feras du bien ce fut peut être court mais oui il a exister j’aurais aimer si je vous connaissez en savoir plus sur ce petit bout. Bonne journée gardez le moral autant que cela soit possible. Une maman anonyme

  • J ai 56 ans et mon mari et moi avons vécu la mort in utero de notre premier enfant, dont je n avais pas voulu connaître le sexe, sur le moment, il y a de ça 31 ans..
    Des que j en parle je pleure encore, nous avins eu la chance d avoir 3 fils par la suite à qui j ai toujours parlé de ce premier bébé .
    Je n ai reçu, aucun soutien psychologique , j aurais voulu que cet enfant, soit présent sur le livret de famille, j aurais voulu pouvoir faire des obsèques, j aurais voulu aussi le voir, mais on nous l a déconseillé.
    Environ 2 ans après la naissance de notre troisième fils, j ai eu besoin ( mais pas mon mari ) de connaître le sexe de cet enfant mort, et j ai su que c était une fille , je ne sais pourquoi mais j ai hurlé à la mort ma fille perdue!
    Le simple fait de vous écrire me fait couler des larmes .
    Je sais que, maintenant, les parents sont soutenus qu’ il existe des groupes de paroles et je pense que c est un bien , car cela reste toujours très difficile à vivre.
    Contrairement à cette maman lorsque l on me pose la question : combien avez vous d enfant ? »
    Je répond j ai 3 garçons et j ai perdu ma fille.

  • J ai perdu une petite fille à plus de 6 mois de grossesse… J ai donc accouché normalement… il y a plus de 23ans maintenant et pourtant c est gravé à jamais dans mon coeur…

  • Je comprends tellement ce sentiment car j’ai moi aussi perdu mon petit garçon de 20 mois d’une rechute brutale d’un cancer il y a quelques mois. J’en parle très ouvertement et non je ne pleure pas dès que j’en parle. C’est tellement important d’en parler et de rappeler qu’il a existé! C’est ce qui me fait du bien. Mais c’est très difficile de trouver les gens qui n’évite pas le sujet. Moi aussi je fais face à des blancs, des malaises face à ce sujet. Heureusement que j’ai la chance d’être bien entouré.

  • Je te comprends tellement! Moi, je dis que j’en ai trois mais avec un serrement au coeur qui me fait penser que c’est un mensonge à chaque fois. Ma première grossesse compte.
    Mes filles auraient 20 ans aujourd’hui. À l’époque c’était encore plus tabou d’en parler. Si tu savais le genre de commentaires que j’ai entendu… parce qu’elle n’ont pas respiré, elles n’ont pas vécu donc pas existé.
    Bref, il reste encore beaucoup de chemin à faire et en parler, c’est un bon moyen de faire avancer les choses. Courage!

  • Je me retrouve beaucoup dans cet article.Ca me rend triste sachant que l’entourage sait pertinemment ce qu’il s’est passé , de parler comme si il n’y avait qu’un enfant, l’enfant vivant qui est là aujourd’hui, alors que ce bébé parti trop tôt a bel et bien existé et qu’on ne l’oubliera jamais. Cela me met en colère ?

  • Bonjour Mélanie,
    Je partage votre point de vue sur l’importance de parler de la perte d’un enfant,

    même si cela peut être difficile et tabou pour certaines personnes.
    C’est important pour les parents endeuillés de pouvoir parler de leur enfant
    et de garder sa mémoire vivante.

    Je suis d’accord avec vous, que les groupes de soutien et les forums
    peuvent être d’une aide précieuse pour ceux qui vivent ce deuil difficile.
    Merci pour cet article touchant et pour le partage de votre expérience personnelle.

  • Chère Mélanie,
    Vitre histoire et celle de vos deux enfants me touche énormément.
    Lorsque j’avais 7 ans, ma maman a mis au monde un petit garçon mort-né. Nous avions choisi son prénom, il s’appelle Dominique. Il est né le 6 décembre 1960.
    Et pour moi, il est mon premier petit frère.
    Il y a environ 20 ans, j’ai eu l’occasion d’avoir un soin de reflexologie. Le reflexologue a « lu » dzbs mes pieds, une mort d’enfant.
    Je lui ai raconté mon deuil inacheve et lui m’a dit textuellement. « Laussez-le reposer en paix auprès de Dieu. Vous le retrouverez un jour.
    La paix a petit à petit envahi mon cœur et je peux parler de mon petit frère sans avoir les larmes aux yeux ou la voix qui tremble. J’ai reporté cet amour (en tout bien tout honneur) sur tous les garçons qui sont nés cette année-là. Ils sont mon frère.
    Si mon témoignage peut vous apaiser, vous et votre fils, alors j’en serai très heureuse.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *