Merci à toi, mon amie sans enfants

À toi, mon amie sans enfants, merci.

Depuis que je suis maman, j’ai dû faire beaucoup de sacrifices, mais je ne suis pas la seule. Tu as toi aussi vu notre amitié changer mais plutôt que de m’en faire le reproche, tu as décidé de l’accepter. Et ça, ça n’a pas de prix.

Merci d’accepter qu’on se voit moins souvent et que nos rencontres soient moins spontanées. Attention, je peux encore partir sur un nowhere avec toi, mais mieux faudrait savoir précisément entre quelle heure et quelle heure pour prévoir une gardienne si mon chum est pris, ne pas revenir trop tard et idéalement éviter le samedi car ma petite a un cours de… Ah pis laisse faire. On ira déjeuner pas trop loin.

Merci d’accepter que nos soirées endiablées passées à danser face à face sur la piste de danse se soient transformées en après-midi habillées en mou, assises côte à côte sur le divan. Même si je m’endors après quinze minutes sur le film qu’on n’aurait pas pu apprécier de toute façon parce que les jouets du p’tit font du bruit et que j’ai dû me lever au moins huit fois pour cause de boire, de changement de couches et de suce perdue.

Merci de continuer de m’appeler et d’accepter que nos conversations (même les plus sérieuses) puissent à tout moment être interrompues par un « NON, ne mets pas ça dans ta bouche! », « ATTENDS, maman parle au téléphone », ou « EILLE, on partaaaaage! » qui se terminent bien souvent par ma promesse de te rappeler après l’heure du rush.

Merci de venir me visiter et d’accepter de passer la moitié de ton temps à jouer la deuxième paire de bras (« tiendrais-tu le bébé deux minutes s’il te plaît? ») et d’être laissée à toi-même l’autre moitié du temps parce que je suis partie donner un bain, lire une histoire, ramasser un dégât ou chanter une huitième chanson à mon enfant qui ne veut pas s’endormir.

Merci d’accepter que mes multiples passions et sujets de conversation aient quelque peu été pris d’assaut par tout ce qui entoure ma nouvelle vie (« regarde la belle photo de mon bébé »). Malgré ça, tu fais semblant de rien et tu écoutes aussi attentivement que si je te racontais les derniers potins d’Occupation Double.

Merci d’accepter que certains jours, la joie de vivre qui m’habite habituellement fasse place à un moral bas et à des yeux creux qui en disent long. Ces jours-là, c’est toi qui tiens le fort. Tu n’as pas besoin d’avoir vécu ce que je vis pour me comprendre; tu me connais, tu sais comment me parler, tu m’écoutes sans jugement et ça fait une énorme différence pour moi.

Tu ne le sais peut-être pas, mais en acceptant tout ça tu m’aides à en faire autant. Grâce à toi, j’accepte ma nouvelle vie dans tout ce qu’elle est et je me rends compte que même si tout semble avoir changé, certaines choses sont là pour rester, comme l’amour sans condition qui m’unit à mes vraies amies.

Crédit : Lucky Business/Shutterstock.com

Mama B.

Femme. Maman. Blonde. Je ne sais plus dans quel ordre, ni dans quelles proportions. Il s’est produit dans ma vie un joli et (pas si) mini big bang qui s’appelle maternité et qui a tout changé. Qui a pitché à terre mes certitudes. Défié mes capacités, corps et tête. Mais qui m’a aussi révélée à moi-même sous un autre jour. Une force inattendue. Une fierté sans nom. On dira ce qu’on voudra, « il est entré dans mon coeur une part de bonheur dont je connais la cause », comme dirait l’autre.

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