sad woman in hospital bed

À mon bébé que j’ai tué

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Mon bébé d’amour, pardonne-moi. Pardonne-moi de t’avoir tué.

Pardonne-moi d’avoir fait le choix le plus atroce, le plus ignoble qu’une mère puisse faire, celui d’ôter la vie à son enfant.

Pardonne-moi de t’avoir enlevé la chance de grandir au sein de notre famille, avec tes grands frères, de t’épanouir et d’être heureux avec nous.

Mon bébé d’amour, j’aurais tant voulu t’emmener à la maison. Ne pas te laisser seul dans cet hôpital froid et triste. J’aurais tant voulu que tu rencontres tes frères. Que tu grandisses avec eux, que tu leur voles leurs jouets, qu’ils te prennent sous leur aile. J’aurais tant voulu te voir grandir, faire tes premiers pas, t’entendre dire maman pour la première fois, sentir tes bisous mouillés sur mes joues, te serrer fort dans mes bras et te couvrir de «je t’aime». J’aurais tant voulu vivre tous ces moments qu’on est supposé vivre avec son enfant. Des moments qui ne se produiront jamais, parce que tes parents ont choisi de te les voler. Parce que nous avons choisi de te tuer.

Mon bébé d’amour, pardonne-moi d’avoir dû prendre la décision la plus horrible de ma vie. Une décision que jamais une mère ne devrait avoir à prendre. Tu étais tant aimé, tant désiré. Mais nous avions si peur que tu vives une vie de souffrance. Les médecins étaient tous plus pessimistes les uns que les autres. Sans avoir de réponses, pratiquement à l’aveuglette, nous avons dû trancher. Nous avons décidé de t’ôter la vie avant même qu’elle ait vraiment commencé. Et nous vivrons toujours avec cette terrible décision, sans jamais savoir si c’était la bonne.

Mon bébé d’amour, je crois que tu m’as pardonné. Car tu m’as attendue. Tu as combattu, tu ne voulais pas mourir, tu voulais attendre ta Maman. Lorsque tu es né, il m’a fallu du temps avant d’être prête à te prendre contre moi. Petit être si fragile, j’avais tellement peur de te faire du mal. Je ne pouvais que t’admirer pendant que tu étais collé contre la poitrine de ton Papa. Pendant que, en larmes, il s’excusait sans arrêt de t’avoir fait ça. Tu étais si faible, mais tu m’as attendue. Tu as attendu que je sois prête à te prendre, tu m’as donné de longues minutes à te serrer contre moi avant de pousser ton dernier soupir. Tu m’as attendue pour que ton petit cœur cesse de battre dans mes bras. Tu m’as donné la chance de te serrer contre moi alors que tu étais en vie. Mon petit bébé, merci mille fois pour ce cadeau inespéré.

Comme le répète ton grand frère, tu seras toujours dans nos cœurs. Toujours. Il croit que tu es maintenant une étoile qui veille sur nous dans le ciel et j’espère de tout mon cœur qu’il a raison. Que tu nous regardes, nous protèges. Et que tu ne m’en veux pas.

Adieu mon bébé. Nous ne t’oublierons jamais. Nous embrasserons la petite boîte en cœur contenant ta poussière d’étoile tous les jours. Nous nous remémorerons ton magnifique visage, chacun de tes traits, tous les jours. Nous souhaiterons que tu puisses être parmi nous et partager notre vie tous les jours. Mon bébé d’amour, je te demande pardon.

Crédit : pdsci/Shutterstock.com

La Collaboratrice dans l'Ombre

La Collaboratrice dans l'Ombre est la couverture utilisée par toutes les collaboratrices de l'équipe qui souhaitent écrire des articles crus et criant d'une vérité sans filtre. Souhaitant exprimer et assumer leurs opinions sans pour autant blesser leur entourage immédiat, elles préfèrent alors utiliser le couvert de l'anonymat.

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