little baby sad angry

Je n’ai pas un « bon » bébé

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Notez bien que « bon » bébé est une expression signifiant que l’enfant, de par sa conditions ou ses maux, nécessite davantage de soins que bien des petits; l’auteure de ce texte n’insinue en aucun cas que son bébé n’est pas « bon » en soi. Merci.

Je n’ai pas un « bon » bébé. J’ai un bébé à coliques. J’ai un bébé qui pleure.

J’ai écouté tes conseils. J’ai consulté. J’ai questionné différents spécialistes. Leur réponse est toujours la même: « Ça va passer. Il va vieillir. Bonne chance! ».

Je n’ai pas un « bon » bébé. J’ai un bébé à coliques. J’ai un bébé qui pleure.

Je prends mon mal en patience une petite heure de sommeil à la fois, une journée à la fois, une semaine à la fois.

Je n’ai pas un « bon » bébé. J’ai un bébé à coliques. J’ai un bébé qui pleure.

Je suis une mère ingrate, une mère qui ose dire qu’elle n’a pas un « bon » bébé. Sache que je me sens coupable, tous les jours, tout le temps, de ne pas profiter de mon bébé pleinement et de répondre: « Non, ça ne va pas », quand on prend de nos nouvelles.

Je n’ai pas un « bon » bébé. J’ai un bébé à coliques. J’ai un bébé qui pleure.

Je meurs de jalousie quand je vois des bébés Instagram, des bébés souriants qui suivent leurs parents partout, calmement. Alors que moi, que nous, devons limiter nos sorties.

Je n’ai pas un « bon » bébé. J’ai un bébé à coliques. J’ai un bébé qui pleure.

Dès que je sors de la maison, j’angoisse. J’ai peur de la crise qui peut survenir à tout moment, peur des regards qui sembleront tous me demander pourquoi je ne calme pas mon bébé. Peur de me faire répéter encore et toujours que j’ai l’air épuisé alors que je savais dans quoi je m’embarquais!

Je n’ai pas un « bon » bébé. J’ai un bébé à coliques. J’ai un bébé qui pleure.

Et non, je ne savais pas dans quoi je m’embarquais. Je ne savais pas c’était quoi passer ses soirées avec un bébé inconsolable. Un bébé qui refuse qu’on le dépose malgré nos bras endoloris. Non, je ne savais pas que mon garçon hurlerait sa vie pendant des heures. Je ne savais pas c’était quoi de se sentir à ce point impuissante.

Je n’ai pas un « bon » bébé. J’ai un bébé à coliques. J’ai un bébé qui pleure.

Je n’ai pas le monopole du malheur. Il y a pire, je sais; mon bébé est en santé et ça va passer, mais j’ai besoin de davantage de compassion et de moins de jugement.

Je n’ai pas un « bon » bébé. J’ai un bébé à coliques. J’ai un bébé qui pleure.

Mais ensemble, lui et moi, avec le temps et beaucoup d’amour, je sais que nous allons y arriver.

Crédit : Elena Zakh/Shutterstock.com

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17 Comments

  • Je ne partagerai pas ceci car tout mon entourage est tanné de m’entendre radoter ce qu’on a traversé avec notre fils mais à chaque fois que je vois passer un texte comme le tiens je m’arrête, je déplisse mes sourcils et je prends le temps de bien me resubmerger dans cette histoire. C’était la nôtre, la mienne encore plus parce que c’était moi qui a perdu la bataille contre ses propres émotions devant un bébé que je voulais tant aimer mais qui pleurait tout le temps, ne dormait jamais et qui m’a fait fondre le cerveau de fatigue et de défaites. Merci de me rappeler que ça arrive à d’autres, ça me calme. Merci de répéter ce qu’on se reproche pendant 6 mois, ou plus, ce qui fait si mal, qu’on n’a pas un « bon » bébé, qu’on a tellement de peine quand ça va bien d’avoir dit ou même pensé ça quand ça allait mal. Merci de me rappeler qu’un moment de vie soi-disant magique n’est pas amoindri par ma faute mais bien parce qu’il n’est tout simplement pas agréable, parce que quand on se compare, on ne se console pas toujours. Merci de me rappeler à quel point pas un « bon bébé » peut devenir un enfant plein d’amour et de bonheur comme mon fils aujourd’hui, quelques mois seulement après qu’il ait été presqu’un cauchemard à mes yeux, enterrée sous le poids de ma dépression postpartum. Merci d’avoir écrit ce texte, j’espère qu’il t’ai fait du bien à toi aussi de l’écrire. Il va être bon ton bébé à toi aussi, tu vas voir. ?

  • Je connais tellement ce sentiment d’injustice, cette solitude, cette déception, cette peur, cette tristesse et puis ce vide. Et même si parfois tous ces sentiments remontent avec le temps ça va mieux. Même beaucoup beaucoup mieux. Promis.
    Une amie ma dit : un bébé choisit sa famille. Ta fille t’a choisie car elle savait que tu serais capable d’être présente pour elle malgré les difficultés.

  • Comme je comprend ! Et pourtant en vous lisant ma fille est pas si mauvaise et même si je l’aime a en mourir l’entendre hurler de cette façon chaque fois qu’il faut la coucher depuis 6 mois me fait avoir de Vilaine pensée sur mon choix de rester en congés avec elle ce que biensur je regrette et culpabilise quelque minutes plus tard!
    C’est dur de culpabiliser de ne pas apprécier pleinement le temps qui nous est donné de passer avec eux !
    Bref aucun jugement et aucun conseil juste de la compassion et de la compréhension.
    courage

  • Je n’ai pas un bon bébé non plus… pourtant j’en au eu 3 avant j’aurai du prévoir j’aurai du savoir. Une semaine qu’elle est avec nous une semaine à passer mes nuits à la câliner à chanter à masser une semaine à voir les heures défiler sans pouvoir calmer ce petit être que j’aime tellement. On commence à me dire de me reposer que j’ai une sale tête j’aimerai mais non j’ai un bébé qui pleure qui préfère mes bras à ce lit froid qui même dans mon lit veut être blotti contre moi… alors je souri je chante je me gave de chocolat je pleure sous ma douché ou dans les toilettes et au fond de moi je sait que bientôt mon bébé sera la meilleure des petites filles… Jon courage à toi.

    • Que c’est bon de vous lire… et me revoilà à sortir les mouchoirs… Vos messages donnent de l’espoir, MERCI !

  • Ce matin encore je disais à mes élèves: « Si j’avais eu mon premier bébé à l’époque d’Instagram et compagnie, je me serais probablement défenestrée – sans doute après l’avoir jeté, LUI, dans une quelconque poubelle ». Les gens mentent dans la vraie vie. Ils mentent sans doute encore plus sur les réseaux « sociaux ». Mais comme je comprends que ça fait mal. Mais tu n’es pas la seule à ne pas avoir un « bon » bébé, qui aurait suivi un accouchement « idéal » et une rencontre « coup de foudre ». NON, ce n’est pas que du bonheur. Parfois il faut du temps. Et pour oser le dire, malgré l’époque, les humoristes, certaines séries (Working mums p.ex), il faut toujours des couilles comme ça. NON, ce n’est pas toujours rose, facile, instinctif. Mais oui, ça passe. Une fois que c’est passé, on oublie très vite à quel point on s’est senti perdu(e). Mais quand on est en plein dedans et que le « ça passe » n’est pas daté, ça paraît une infinité. Je te souhaite plein de courage, et j’espère que tu vas avoir plein d’autres messages de soutien de la part des autres mamans non menteuses. 😉

  • Ma 2ieme pleurait tout le temps.
    Je te comprends. Quand j’ai compris ce qu’était un Bébé aux besoins intenses (BABI). Ça m’a aidé. Ce n’est pas toi. Mais ça te prendra des outils… Bonne chance et n’hésites pas à demander de l’aide : psychologues ou blogues, il y a plein de ressources qui ont des trucs à partager.
    Lâches pas… tu es une bonne maman!

  • Oh mon doux!
    Quand j’ai lu ce texte, j’en avais les frissons sur tout le corps…j’ai eu deux enfants en 21 mois. Deux bébés reflux ayant des colliques, les deux intolérants aux produits laitiers. Les trois premiers mois ont été pénibles avec mon plus vieux mais on a passe au travers…quand ma filles est arrivée, on a capote ! Les symptômes plus intenses que mon aîné, elle pleurait du matin au soir …. On a consulté, on a fait des RV chez l’ostéo, on s’est bercé, colle, on a pleuré….oui, nous aussi mais, ça a finit par passer ! Quand on est dedans, on ne voit juste ça, on se dit que ça ne finira jamais . A la maman qui le vit présentement et qui Rush sa vie : je te promets que ça va passer ! Laisses les larmes couler, elles ne sont pas dangereuses ! Oses demander un repis a tes proches et profite de ton bébé ?, Bon courage !

  • Courage à toutes moi aussi je vis ça… On m’a parlé de biogaia spécial colliques je vais essayer… Pour la soulager !

  • Comme je comprends….
    Jai eu mon amour de fils au mois d’octobre… On m’as dit que l’accouchement serais le plus beau jour de ma vie, et les mois suivants aussi. Qu’il fallait que je profite que ça passait trop vite.. Ben NON !! Mon accouchement à été horrible (césarienne d’urgence après 4 jours de déclenchement) et les mois suivants… Une Horreur. Je me souviens encore de ce fameux matin, mon fils n’avait qu’un mois… Mon homme c’est réveillé pour aller travailler il m’as trouvé dans la cuisine à pleurer, par terre, le petit dans le salon dans son Transat à hurler de tous ses poumons… Je me souviens avoir hurlé aussi, hurlé que je n’arrivais pas à l’aimer, à aimer être mère, que je n’etais qu’une merde….

    Et puis… Le temps à passé. Aujourd’hui mon fils m’en fais baver car il fais ses dents, mais à côté de ça, il me câline me sourit s’endort paisiblement dans mes bras, m’aime… Et moi comme je l’aime aussi… Bon Dieu. Je n’aurais jamais cru aimer autant…

  • Je sais ce que c’est, pendant un bon 3 semaines. Un bébé qui pleure le soir entre 18:00 et 20:00. Un bébé terriblement inconsolable, un bébé qui finissait par s’endormir de fatigue à force de pleurer… j’en ai moi aussi verser des larmes et j’espère le jour où tout cela serait terminer… je te le jure c’est pour un temps, quelques fois long quelques fois court mais ça ne durera pas et tu finiras par faire des sorties sans angoisser je te le jure, j’ai passé par là.

  • Courage et surtout n’abandonnez jamais!
    Ma fille à été un bébé parfait. Mes enfants on 16 mois de différence… mon fils a fait ses nuits à 3 ans (!!!).
    De 0 à 6 mois, c’est probablement mon lait maternel qui lui causait des maux de ventre, avec le lait de vache ça a été pire. À 8 mois il a commencé le lait de soya et ses maux ont disparu (son père est intolérant au lactose). Outre son anxiété, trouble d’opposition, trouble obsessing-compulsif et probable asperger, nous vivions sur des oeufs, c’était l’enfer pour ses éducatrices (et oui, on a du changer 4 fois) jusqu’a son entrée en maternel. Il a changé drastiquement, il est devenu un petit garçon sociable, il a maintenant 14 ans et est un ado extraordinaire. longtemps j’ai pensé que c’était de ma faute, qu’il était arrivé trop vite (notre fille est un FIV) et que je n’étais pas prête. Mon amoureux ce voyait beaucoup à travers lui, avait donc plus de facilité, mais était en même temps très dure avec.
    N’ayez pas peur de consulter (travailleurs social et psy – des fois ça fait du bien de savoir qu’on est pas seul et qu’on fait la bonne choses, qu’on est pas trop dans le champ!) , lisez, informez vous, prenez soins de vous, mais surtout, FAITES VOUS CONFIANCE! il n’y a pas d’enfants parfaits comme il n’y a pas de parents parfaits, mais déjà en écrivant sur ce blog, vous êtes en quête d’aide et de réponses, ce qui fait de vous une personne intègre, curieuse et parfaite!
    Bonne route xx

  • Mon fils etait pareil il pleurait entre 12 et 14h par jour.il ne dormait que sur nous sur le ventre par tranche de 15 minutes.
    J ai consulté des pediatres, cherche des reponses jusqu’à ce qu’on trouve son problème.
    Et avec LA pédiatre nous avons trouvé : allergie aux proteines de lait de vache.
    Nous sommes passés sur un lait d acides aminés et depuis tout va bien. Il a bientôt 2 ans et nous reintroduisons petit a petit le lait de vache.

  • Bonjour,

    Votre texte m’a beaucoup touché!
    Car il est exprimé avec une telle sincérité que je m y suis clairement retrouvé à l époque où j ai eu ma fille.
    Certain bébé sont très très sensible….. et c est extrêmement difficile.
    Vous vous en sortirez, continuez d exprimer ce que vous ressentez, et un jour vous verrez les mots seront différents.
    En attendant, courage, vous n en êtes pas moins une bonne maman ?

  • J’ai connu ça avec ma fille, par contre je ne me suis jamais dis que ce n’était pas un bon ou mauvais bébé. Juste un bébé en souffrance et je me suis retrouvée démunie, ça oui, face à la fatigue et à l’incompréhension. Cette phrase « je n’ai pas un bon bébé » me fait bizarre…

  • votre message m’a touché ça me rappelle beaucoup de choses j’ai eu de grosses difficultés avec mon ainée, elle ne dormait pas refusait de manger -, on mettait 1h30 pour lui faire avaler 1/2 biberon ! quand on est passé à la nourriture solide c’était la catastrophe elle nous snobait et recrachait une bonne partie, que ça soit fait maison ou des pots , que ça soit à la crèche ou chez mes parents ou à la maison. c’était épuisant à cela s’ajoutait les nuits sans dormir on était épuisé ça a été un peu mieux vers l’âge de 2 ans et elle a fait ses nuits complètes à la naissance de sa soeur à 4 ans !!! elle n’a jamais mangé beaucoup mais est en parfaite santé…elle a aujourd’hui 17 ans c’est une fille formidable et j’ai beaucoup de chance de l’avoir elle a été une enfant facile et formidable (et elle l’est toujours malgré un caractère bien trempé ) je sais que c’est très dur mais quand le moment sera passé ça sera formidable bon courage

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