pregnant woman belly

J’ai un besoin viscéral d’avoir un enfant

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Chéri,

J’ai un besoin viscéral d’avoir un enfant, donc ce soir on procrée.

J’avais tout planifié au millimètre près et rien ne va arriver comme je le souhaitais parce que ça fait déjà trop de cycles qu’on manque notre shot; je ne serai pas enceinte en même temps que mes amies, notre bébé ne naîtra pas le mois qu’on aurait voulu et ma carrière fait du surplace parce que je n’ose m’investir dans aucun projet au cas où je tomberais enceinte.

J’ai un besoin viscéral d’avoir un enfant, donc j’ai décidé qu’à partir d’aujourd’hui, je contrôlerais tout ce que je peux contrôler.

J’ai pris les choses en main, comme tu me connais. J’ai fait une internetite à force de consulter tous les trucs et conseils pour tomber enceinte. J’ai arrêté de boire du café, j’ai arrêté de boire de l’alcool, je me tiens loin de tous perturbateurs endocriniens, j’ai commencé à prendre des vitamines prénatales et de l’infecte poudre de maca soi-disant bonne pour la fertilité et je bois un litre de tisane à l’ortie par jour.

Je me suis aussi mise à la méthode sympto-thermique et à l’observation quotidienne de ma glaire cervicale. Tu ne sais pas ce que c’est, Chéri? Eh bien c’est cette glue visqueuse qu’on retrouve dans le fond des bobettes féminines et je suis maintenant une experte dans son analyse. Je me suis même fait un magnifique graphique en trois couleurs pour y inscrire tous mes résultats méticuleusement récoltés. Je prends aussi ma température à tous les matins. Je ne sais pas si tu le sais, mais c’est un sentiment moyennement agréable que de se rentrer un thermomètre dans le califourchon à 5h50 le matin.

Toi, tu n’as qu’à me faire l’amour… je dis ça de même.

J’ai un besoin viscéral d’avoir un enfant et malgré nos efforts, pour l’instant ça ne fonctionne pas.

Je fais tout ça « juste au cas où » ça m’aiderait à tomber enceinte et devant chaque résultat négatif, je me dis que ça ne valait peut-être pas la peine de refuser la coupe de vin à ma fête ni le café dont j’avais vraiment envie le matin d’vant. Mais je maintiens le cap et je conserve ma ligne de conduite en me disant que ce n’est pas si mal d’économiser en alcool, parce que les tests de grossesse coûtent aussi cher que les tests d’ovulation mais la vérité, c’est qu’à force d’accumuler les mois de déception, on est en train de financer la piscine creusée du PDG de Première Réponse.

J’ai un besoin viscéral d’avoir un enfant et j’ai décidé de gérer notre vie sexuelle comme une PME.

Ma prochaine ovulation est à nos portes et cette fois-ci, on ne manquera pas le train. On va se faire un marathon de sexe comme tu n’en as jamais vu aux deux jours sur une période de dix jours.

Je t’entends d’ici me dire que ce n’est pas très très excitant comme préambule à une soirée d’amour. Que toi, tu as besoin d’une ambiance un tant soit peu érotique et c’est bien légitime. La vérité, c’est que notre projet m’occupe tellement l’esprit que je n’arrive plus à prendre de plaisir durant nos ébats et que ce besoin viscéral d’avoir un autre enfant régit maintenant notre vie sexuelle, bien malgré moi.

J’ai un besoin viscéral d’avoir un enfant et je commence à m’inquiéter.

C’est vrai qu’on s’est bien amusés au début de cette aventure de procréation, mais la tournure de notre projet commence à ressembler au jour de la marmotte et je sais que la pression qu’on se met pour y arriver est en train de nous faire mal. On a cru qu’on était des machines à procréation parce que ça avait bien fonctionné au premier, mais après tant de mois d’essais, je commence à m’inquiéter. Je nous trouve vieux et moins en forme qu’avant et je ressens un sentiment d’urgence auquel je n’arrive pas à échapper.

Chéri, il faut que ça se fasse maintenant parce que je commence à craindre qu’on en arrive à se demander si on prend les grands moyens ou on arrête pour de bon.

Je sais, je sais, je suis intense avec tout ça et c’est parfois lourd pour toi, mais donne-nous la chance d’essayer encore, pendant un moment.

Crédit : pedrosala/Shutterstock.com

Maman Déclamante

Féministe mordante, éco responsable à ses heures et buveuse enthousiaste de cocktails, je me plais souvent à voir les événements cocasses de la vie comme s’ils faisaient partie d’une série comique. Parce que l’humour bon enfant peut transformer une situation lourde en une histoire hilarante à raconter à sa gang de filles! De tempérament intense, mon rôle de mère tout neuf n’échappera pas à la règle, parfois au grand dam de mon Homme!

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1 Comment

  • ? je me suis tellement reconnue dans ce texte ❤️ je suis en essais depuis des mois j’en rêve j’en deviens parfois jalouse de toutes les mamans autour de moi qui se plaignent des nuits difficiles ou des maux de grossesses
    Je comprend votre besoin visceral et j’espère qu’il va vite se concretiser bon courage

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