pregnant woman vaccine

Les femmes enceintes doivent maintenant se faire vacciner contre la coqueluche

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« Tiens. C’est ta prescription pour ton vaccin contre la coqueluche. Prends ton rendez-vous entre vingt-six et trente-deux semaines. »

Voici ce que ma gynécologue m’a dit à mon deuxième rendez-vous de suivi de grossesse. C’est ma troisième grossesse en trois ans et c’est la première fois que j’en entendais parler. La face a dû me changer parce qu’elle a ajouté que c’était nouveau, qu’on demandait aux femmes enceintes de se faire vacciner maintenant. Ma face devait toujours être la même parce qu’elle a continué en me disant qu’il y avait eu des cas de décès chez les bébés de moins de deux mois et qu’on prévenait maintenant en vaccinant la mère. Ma face demeurant inchangée, elle a rajouté que le vaccin ne connaissait pas l’efficacité espérée et que si tout les parents faisaient vacciner leurs petits, ça donnerait une maudite bonne chance à l’immunité de toute la population.

De retour chez nous, j’ai réfléchi.

J’ai toujours été vaccinée. Mes enfants le sont aussi. Par choix. Je sais que plusieurs personnes ne font pas vacciner les leurs et je ne leur en tiens pas rigueur. Je trouve étrange l’idée de refuser que son enfant soit protégé contre des maladies qui peuvent s’avérer mortelles, mais je respecte le choix des parents qui jugent que leur enfant est plus safe s’il n’est pas vacciné.

À tous les vaccins de mes enfants, je braille et je me demande si je fais le bon choix. Surtout quand mes minous ont les effets secondaires de marde et que je me sens comme une mère ingrate. Surtout quand ils pognent la gastro pareil et que je me demande à quoi ça servait, le vaccin contre le rotavirus. Mais ça passe et je demeure persuadée que j’ai protégé mes enfants de dangers bien plus grands en les faisant vacciner.

Malgré tout, il y a de quelque chose que je n’aime pas dans l’idée de me faire vacciner enceinte. De risquer de transmettre quelque chose de potentiellement nocif à mon bébé, si petit et si vulnérable, même si je sais bien au fond de moi que si les médecins le recommandent, c’est que c’est ce qu’il y a de mieux pour mon enfant à naître.

Je ne mange pas de sushis, de tartares, de fromage feta et je consomme pas d’alcool pour m’assurer au maximum de sa santé et  maintenant, je dois me faire vacciner; si le vaccin causait un quelconque problème au bébé, je m’en voudrais toute ma vie, mais s’il y avait une complication en raison d’une coqueluche, je m’en voudrais tout autant.

J’ai réalisé qu’il n’y avait pas de solution parfaite dans ce dilemme. Je me fais vacciner, je culpabilise. Je ne me fais pas vacciner et il arrive quelque chose à mon nouveau-né, je culpabilise. Aucune option ne semble meilleure que l’autre mais ce que j’ai compris, à force d’y réfléchir, c’est que je vis ce dilemme pour deux raisons. La première, c’est que la durée de vie du vaccin contre la coqueluche est potentiellement moins longue que prévu. La deuxième, c’est que certaines maladies telles que la coqueluche peinent entre autres à disparaître parce que plusieurs parents ne font pas vacciner leurs enfants ou ne s’assurent pas que toutes les doses desdits vaccins soient administrées. Ceci étant, leur liberté de choix en vient à brimer indirectement la mienne.

Parce que la coqueluche peut s’avérer mortelle pour les bébé et les enfants, j’ai choisi me faire vacciner. De reculons et avec un soupçon d’inquiétude, mais je vais le faire quand même. Parce que je n’ai pas le goût de parier sur la santé de mon bébé et parce que je serais incapable de vivre avec les conséquences de mon choix si la coqueluche s’en prenait à mon bébé.

Ce texte a été rédigé par Édith Deschambault sous le couvert de La Dure-Mère afin d’annoncer clairement les intentions du texte.

Crédit : Elnur/Shutterstock.com

La Dure-Mère

La Dure-Mère est une membrane dure et rigide qui entoure le cerveau. C'est aussi la couverture controversée utilisée par toutes les mamans qui ont envie de partager leurs opinions les plus arrêtées sur la maternité. Fracassante, sans nuances, aux limites caricaturales, La Dure-Mère juge, dérange, choque, soulève les passions et suscite des débats. Vous l'aimerez jusqu'au jour où vous ne l'aimerez plus parce qu'elle aura effleuré un sujet qui vous tient à coeur sans partager votre vision. Mais plutôt que de sortir de vos gonds, pourquoi ne pas utiliser sa couverture pour défendre votre opinion à votre tour ?

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2 Comments

  • La coqueluche est une infection respiratoire BACTÉRIENNE et non VIRALE. Il faudrait s’assurer d’avoir des données exactes avant de se lancer dans la rédaction d’un article sur un sujet aussi vaste et complexe que celui de la vaccination.
    Par ailleurs, la recherche montre que le vaccin contre la coqueluche a tendance à rendre les gens « porteurs sains », c’est-à dire qu’ils ne développent pas forcément de symptômes mais qu’ils sont CONTAGIEUX (sans le savoir, évidemment), donc présentent un danger pour les bébés et les personnes immunodéprimées.
    Acellular pertussis vaccines protect against disease but fail to prevent infection and transmission in a nonhuman primate model
    https://www.pnas.org/content/111/2/787.full
    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20200027 https://www.sciencedaily.com/rel…/2015/06/150624071018.htm https://web.archive.org/…/PressAnnouncements/ucm376937.htm

    • Depuis quand les vaccins ne s’adresse exclusivement qu’aux pathogènes viraux!!?? Non, seulement l’auteure n’a associé nul part la coqueluche à une infection virale (car, effectivement, c’est bactérien), mais de souligner la distinction virus vs bactérie n’est en aucun cas une ligne de défense anti-vax valable puisque plusieurs vaccins sont dirigés contre des pathogènes de souche bactérienne…aussi, c’est un sentier plus que glissant pour un anti-vax de sortir la carte de la contamination des personnes immuno-supprimées. Souvent, la protection de ces personnes plus à risque passe par l’immunisation de la population (par la vaccination) et le phénomène est merveilleusement (ou horriblement) bien illustré par les statistiques de contamination et de résurgence de certaines pathologies dans les pays où le taux de vaccination est à la baisse. La médecine s’appuie sur un principe selon lequel pour toutes interventions, les avantages doivent dépasser les risques associés. Les vaccins, comme tout autre principe actif/médicament/traitement, ne sont pas sont pas du domaine de la magie, c’est de la science, des faits et oui, des risques. Toutefois, les risques associés au refus de vaccination sont plus élevés à celui d’une population sous-immunisée. je suis toutefois d’accord avec vous sur un point : Il faudrait s’assurer d’avoir des données exactes avant de se lancer dans la rédaction d’un article (ou d’un commentaire) sur un sujet aussi vaste et complexe que celui de la vaccination

      Bravo  »la Dure-Mère » pour ce texte courageux qui exprime bien le dilemme émotionnel qui prend au coeur de plusieurs mères quand vient le temps de faire vacciner leurs enfants et bravo de faire confiance à la science et aux spécialistes plutôt que de s’appuyer sur des faits  »à peu près » tout en portant un regard critique sur le sujet dans son ensemble. Par contre, ça me brise le coeur de voir que des parents le font à reculons. Ça démontre une lacune dans la façon dont les professionnels de la santé aborde l’éducation et la sensibilisation de la population. J’espère un jour devenir médecin et que ma génération médicale sera mieux équipée pour répondre et rassurer les mères comme vous qui font le bon choix.

      (les 2 derniers liens sont mes favoris)
      https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6284490/
      https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5375618/
      https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6122668/
      https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30056404
      https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24262311

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