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À toi, qui as été critiquée parce que tu as décidé d’accoucher en maison de naissance

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Tu as été critiquée. Tu as été jugée. On t’a fait des gros yeux. On a même osé te dire que c’était dangereux. On t’a fait remarquer que c’était un peu hippie et pas mal grano comme idée. Certains ont cherché à comprendre, à t’écouter, mais la plupart ont préféré garder les sourcils froncés et repartir avec leurs conceptions erronées. Ton ventre est rond et plein. Plein de vie. Et ta tête elle, est pleine de certitudes. Certitudes que tu fais le bon choix pour toi. Certitudes que tu fais le bon choix pour ton bébé, ta famille.

Tu avais besoin de te sentir entourée et en sécurité. Tu avais besoin de te sentir importante. Tu n’es pas et ne seras jamais un numéro. Tu voulais un suivi personnalisé, avec des rendez-vous qui durent tout le temps nécessaire, sans que tu te sentes pressée par le temps. Tu n’avais pas envie qu’on se contente de mesurer ta hauteur utérine et de te signer une prescription pour un test de diabète. Tu voulais un suivi global, humain, qui allait s’intéresser à toi comme femme et non pas toi seulement comme machine à fabriquer un bébé. Tu avais ce besoin de développer un lien unique tout en confiance avec cette équipe qui va t’accompagner lors de la naissance de ton bébé. Cette équipe qui sera aux premières loges de ce moment si puissant que tu t’apprêtes à vivre. Et qui te supportera aussi dans tes premières semaines de post-partum avec empathie et humanité. Tu as donc choisi une équipe de naissance qui allait t’offrir exactement ce que tu cherchais.

Tu crois à la beauté des accouchements physiologiques. Tu crois en la capacité du corps des femmes à donner la vie, tu crois en la puissance du féminin sacré. Tu as besoin d’être entourée de personnes qui y croient aussi, pour te donner du courage. Le courage de te rendre au bout du chemin, parce que parfois la route est plus longue et plus difficile que ce qu’on avait imaginé. Tu as besoin d’être guidée par tes instincts et non par des protocoles hospitaliers qui viennent gêner le processus naturel qui va permettre à ton bébé de prendre sa première respiration et de plonger ses yeux dans les tiens. Tu as besoin de calme, de sérénité, d’un éclairage tamisé. Tu as besoin d’un lieu où tu pourras bouger à ta guise et où il n’y aura pas de fils et de capteurs qui t’empêchent de sortir de ta tête pour entrer dans cet ailleurs où naissent les bébés. Tu veux qu’on t’offre des mains réconfortantes plutôt qu’une aiguille dans le bas du dos. Tu as donc choisi un lieu de naissance qui collait avec cette philosophie.

Tu as choisi d’accueillir ton bébé en famille, entourée de ton partenaire de vie, mais aussi de vos aînés. Vous l’avez espéré ensemble cette nouvelle vie qui va émerger. Vous l’avez attendue ensemble pendant neuf longs mois. Vous avez tous rigolé en imaginant sa petite tête chauve et ses drôles de mimiques de bébé. Vous vous êtes même un peu chamaillés pour choisir son prénom, ta plus jeune voulant absolument que ce soit Stella ou Marcus. Pendant qu’il poussait dans ton ventre, ce petit frère ou cette petite sœur, tes grands ont fait mille compromis pour qu’il finisse par atterrir dans votre vie. Maman avait moins de temps pour eux, elle était plus fatiguée et de moins en moins mobile. Ils ont vécu la grossesse jour après jour. Ils vivront la naissance minute après minute. À leur rythme, à la distance qui leur conviendra. Tu n’as pas peur de traumatiser tes enfants. La naissance est un passage extraordinaire, mais aussi tellement ordinaire, naturel. Pour toi, c’est une suite logique, agrandir la famille en famille. Tu as donc choisi un lieu de naissance qui te permettrait de réaliser ce projet.

Tu lèves les yeux au ciel quand on te dit le plus sérieusement du monde qu’on n’est plus dans le temps d’Émilie Bordeleau… tu le sais très bien. D’ailleurs, tu as choisi de t’entourer d’une équipe fantastique, ayant étudié pendant quatre années à l’université, proactive et formée pour réagir aux urgences. Tu essaies de rester zen quand on te dit que tu risques de tuer ton bébé… sachant très bien que les interventions mènent aux interventions et que souvent ‘’less is more’’ quand on parle d’accouchements. Tu souris quand on te traite de hippie ou de grano… tu n’es ni l’un ni l’autre, tu es juste une femme qui croit aux pouvoirs de son corps et à sa capacité à donner la vie. Et surtout, tu te félicites à tous les jours d’avoir fait ce choix pour toi, ton bébé, ta famille… ce choix éclairé qui est une certitude, le choix de donner la vie accompagnée d’une équipe de sage-femmes à la maison de naissance ou dans le confort de ta maison.

Alors, il me reste juste à te souhaiter – en gardant mes commentaires pleins de jugement pour moi – le plus beau des accouchements, belle maman.

Crédit : Kati Finnel/Shutterstock.com

Maryka

Maman de quatre adorables adorables filles de moins de cinq ans et amoureuse des mots, de la photo et des voyages, j’étais la fille qui ne voulait pas d’enfant et qui est devenue passionnée par la maternité, en particulier de la grossesse et de l’accouchement. Accompagnante et photographe de naissance, diplômée en animation et recherches culturelles, je suis principalement à la maman à la maison pour le moment. En attendant de réaliser mon rêve d’avoir cent bébés, une ferme, deux chèvres et trois cochons nains, je me tiens bien occupée avec ma marmaille pleine d'énergie !

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1 Comment

  • Est-ce que ce texte vise à amoindrir celui publié la veille qui critique les accouchements en maison de naissance ? Parce qu’il me semble qu’il tape encore dans les préjugés! Il arrive qu’une femme très rationnelle et son conjoint tout aussi rationnel, décide d’un suivi sage femme simplement pour un accompagnement plus personnel et un accouchement avec moins de risque d’interventions médicales. Le tout sans égard au côté « sacré », au besoin de confort ou a une philosophie marginale. Bref, toute proportion gardée, il y a sans doute autant de personnalités différentes qui accouchent en maison de naissance qu’en milieu hospitalier!! Ce serait réducteur de penser autrement!! J’imagIne un texte semblable pour celles qui accouchent à l’hôpital et où on décrit une femme qu’on comprend tout à fait de vouloir la péridurale, d’être provoquée pour pouvoir planifier sa date d’accouchement, limite de souhaiter une césarienne pour éviter la douleur de l’accouchement… je suis pas mal sûre que plusieurs ne s’y retrouveraient pas!!!

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