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À ma fille, dont le père l’a lâchement abandonnée

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Tu sais mon bébé, tu poses toujours plein de questions et souvent, parce que je ne sais pas quoi te répondre, je te dis que tu comprendras lorsque tu seras grande. Mais la vérité, c’est qu’il y a certaines choses que même les grands ne comprennent pas.

Lorsque tu me demandes, du haut de tes trois pommes, si ton papa est mort, il y des fois où je me demande si je ne devrais pas te répondre que oui. Je me dis que ça te ferait moins mal de croire que papa est parti au ciel que de savoir qu’il est tellement en colère contre moi, qu’il te punit, toi. La colère rend aveugle et notre chicane est tellement laide qu’il n’arrive plus à voir la beauté de ce que nous avons créé ensemble. La vérité est triste mon amour et je n’aime pas te voir pleurer. Pas pour lui. Pas pour celui qui est parti sans même te donner un coup de fil ou t’envoyer une carte dans les dernières années.

Mon coeur se fend à chaque fois que je t’entends parler de lui parce qu’il ne mérite pas ton amour. Il ne mérite pas ton attente et ton espoir. Tu es un trésor, mon bébé. Si ton père n’a pas su voir ta valeur, n’en n’accorde pas à son absence. Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire, mais je t’ai vue le pleurer, le demander, l’attendre, l’espérer. Et lui, qu’est-ce qu’il fait pendant ce temps-là ?  Alors, oui, quand tu me demandes si papa est mort, j’ai envie de te dire que c’est le cas parce que ça serait plus facile, parce que parfois, les grands content des mensonges aux enfants. Mais je ne le fais pas et je ne le ferai jamais parce que j’ai trop de respect pour toi.

Avant que tu commences l’école, c’était plus facile. Tu es grande maintenant, et tu vois bien que tes amis ont un papa. Je t’ai dit que nous étions une famille super spéciale et que c’était cool, parce qu’avec ton frère, nous étions un peu comme les trois mousquetaires. Je t’ai aussi dit que toi, tu avais une super maman; alors les autres ont peut-être un papa, mais ta maman à toi est un super héros qui sait tout faire. Tu t’es trouvée chanceuse et nous avons ri ensemble mais la vérité, mon bébé, c’est que mon coeur pleurait.

Le jour où tu m’as demandé si ton papa avait arrêté de t’aimer parce qu’il avait une nouvelle amoureuse, je tremblais de rage à l’intérieur en me demandant comme il était possible d’arrêter d’aimer une enfant si merveilleuse, si parfait. Si tu savais comme je m’excuse que des disputes de grands aient des répercussions aussi terribles sur toi. Même si son absence te fait douter de toi, n’oublie jamais que tu es extraordinaire comme tu es et que tu mérites d’être aimée.

Quand tu m’as demandé quand ton papa allait revenir, je ne savais pas plus quoi te dire. Une partie de moi voudrait te dire qu’il ne reviendra sûrement jamais, mais mon coeur de mère ne veut pas te blesser. Alors, je murmure doucement je ne sais pas. Peut-être un jour s’il arrête d’être fâché.

Lorsque je te dis que tu comprendras quand tu seras grande, s’il te plaît, ne m’en veux pas. C’est ma façon de te dire que je n’ai pas de réponses à tes questions. C’est ma façon d’essayer de te protéger.

Certains soirs, tu me demandes pourquoi je ne t’ai pas trouvé un autre papa parce que  le tien a décidé de t’abandonner. Malheureusement, ça ne fonctionne pas comme ça, mais dis-toi bien une chose; si ton père n’était pas ton père, tu ne serais pas mon enfant.

Je t’aime pour deux ma grande.

Crédit : ChameleonsEye/Shutterstock.com

La Collaboratrice dans l'Ombre

La Collaboratrice dans l'Ombre est la couverture utilisée par toutes les collaboratrices de l'équipe qui souhaitent écrire des articles crus et criant d'une vérité sans filtre. Souhaitant exprimer et assumer leurs opinions sans pour autant blesser leur entourage immédiat, elles préfèrent alors utiliser le couvert de l'anonymat.

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11 Comments

  • Merci pour ce texte… je me reconnais.
    Moi, son papa est là une fin de semaine sur deux, il n’en veut pas plus. Il est même allé habiter plus loin pour ne pas avoir les responsabilités, mais aussi pour une fille qu’il venait à peine de rencontrer avec qui il n’est plus..
    Il n’est pas revenu pour autant.. J’ai des questionnements de ma fille.. pourquoi papa ne vient pas me chercher plus souvent… on dirait que papa ne veut plus me voir. Y’a même pas de chicane entre nous deux. Je lui dis que son papa fait ses choix et que je ne les comprend pas… que dire de plus. Je suis vraiment heureuse que ma fille soit aussi souvent avec moi et d’une très égoïste manière je souhaiterais qu’il en reste ainsi. Mais, pour son bonheur à elle j’aimerais que papa soit plus présent et je vais toujours favoriser la présence et la participation de ce dernier… pour elle..

  • Les deux version c’est toujours bon . De  Aliénation Parentale ça existe aussi pour empêcher sont enfant de voir son père aussi . Pis déménager dans un autre état . Merci.

  • Si seulement on pouvait arriver à leur faire comprendre et vivre la détresse de l’enfant qu’ils laissent derrière eux. Nous sommes là impuissantes et impuissants parce que oui, parfois c’est maman qui est partie en sauvage…

    On les regardes grandir, se faire une carapace, rejeter l’amour de certaines personnes par peur d’être à nouveau blessés à ce point. Et toi ce que l’on peut faire c’est espérer réussir à combler seul(e) ce vide!

    Merci pour ce texte que j’ai fièrement partagé avec mon ado, qui lui… A cessé d’espérer…

  • C’est une bonne chose que vous ayez conscience que votre fille a besoin de son papa.

    Depuis 2015 que je me bats pour être présent dans la vie de ma fille, en faisant face à une obstruction massive et brutale de la maman. J’ai perdu tout ce que j’avais dans des frais de procédure étouffant, au Canada puis en France la mère ayant décidé d’éloigner l’enfant en allant s’installer là-bas (en présentant des faux contrats de travail rédigés par des amis pour motiver ses demandes….). J’en ai eu pour plus de 70.000$, la mère a elle bénéficié de l’aide juridique donc s’est appliqué à m’obliger à formuler face à la Cour la moindre demandes, même pour des détails… sans que ça ne lui coûte une piace. À chaque demande en justice, j’ai perdu des droits. Toutes mes demandes, pourtant basiques, ont été rejetées, et les demandes en réponses de la mère ont été accordées, soit disant pour « diminuer le conflit ». Depuis 4 ans, la mère entretien seule le conflit, parce qu’elle sait que les juges suppriment les point de frottement….

    Exemples :
    – Le père parle 4 fois par semaine sur Skype à sa fille ? La maman ne respecte pas la moitié des contacts de sorte que le papa doive lui écrire et téléphoner pour demander ce qu’il se passe ? La mère ne répond jamais et se prétend victime de « cyberharcèlement » parce qu’elle recevrait à chaque contact non respecté un message téléphonique et un courriel, tous deux concis et courtois, pour savoir ce qu’il se passe, et lui rappelant qu’il s’agit de respecter des contacts ordonnés par la Cour Supérieure et confirmés par la Cour d’Appel, mais surtout, de respecter la relation fille-père (le tout restant systématiquement sans réponse) ? Hé bien le juge français, plutôt que de rappeler à l’ordre la maman (comme la Cour d’Appel l’avait déjà fait), dit « les Skype génèrent des conflits », j’en supprime la moitié.
    – De la mère façon, la mère refuse tout contact au papa quand il est en France pour voir sa fille, implorant de voir son enfant alors qu’il est à 200m de là où elle habite, restant une semaine dans la ville en question dans le seul et unique but de voir sa fille ? Quelle est la décision du juge français ? Supprimer toute possibilité de contacts en dehors de périodes strictes de vacances.

    Alors que je la voyais presqu’à toutes les vacances, je ne verrai pas ma fille plus de 10 jours en près d’une années (la mère refuse tout ou met en place des conditions qui rendent strictement impossible les contacts).

    Je ne comprends pas qu’un papa puisse ne pas vouloir voir son enfant. Je suis en train, littéralement, de mourir de chagrin du peu de contacts que j’ai avec ma fille et ni la justice, ni les services sociaux n’y ferons malheureusement quoi que ce soit. J’ai passé plus de deux années, quatre jours par semaine, à tenter de trouver des solutions… En vain.

    Autant on reproche souvent aux pères d’être désengagés (je l’ai beaucoup entendu), autant je peux témoigner que lorsque la maman le refuse, c’est tout un système qui s’érige face au père pour lui refuser tous les droits… Et plus il s’acharne, plus on va le « mater »… Jusque, très malheureusement trop souvent, au suicide.

    Les simples pères qui aiment simplement leurs enfants se retrouvant détruits par l’absence de contacts avec leurs petits sont l’écrasante majorité, mais on ne les entend jamais. On ne parle que des quelques fous violents, idiots et misogynes qui ne représente qu’une part marginale de ces papas mais impose leur sale image en lieu et place de ceux qui meurent en silence.

  • C’est une bonne chose que vous ayez conscience que votre fille a besoin de son papa 🙂

    Depuis 2015 que je me bats pour être présent dans la vie de ma fille, en faisant face à une obstruction massive et brutale de la maman. J’ai perdu tout ce que j’avais dans des frais de procédure étouffant, au Canada puis en France la mère ayant décidé d’éloigner l’enfant en allant s’installer là-bas (en présentant des faux contrats de travail rédigés par des amis pour motiver ses demandes….).

    J’en ai eu pour plus de 70.000$, la mère a elle bénéficié de l’aide juridique donc s’est appliqué à m’obliger à formuler face à la Cour la moindre demandes, même pour des détails… sans que ça ne lui coûte une cent. À chaque demande en justice, j’ai perdu des droits. Toutes mes demandes, pourtant basiques, ont été rejetées, et les demandes en réponses de la mère ont été accordées, soit disant pour « diminuer le conflit ». Depuis 4 ans, la mère entretien seule le conflit, parce qu’elle sait que les juges suppriment les point de frottement….

    Exemples :
    – Le père parle 4 fois par semaine sur Skype à sa fille ? La maman ne respecte pas la moitié des contacts (interruption intempestives, intimidation de l’enfant, coupure de la connexion, etc.), de sorte que le papa doive lui écrire et téléphoner pour demander ce qu’il se passe la moitié du temps ? La mère ne répond jamais et se prétend victime de « cyberharcèlement » parce qu’elle recevrait à chaque contact non respecté un message téléphonique et un courriel, tous deux concis et courtois, demandant ce qu’il se passe et rappelant au fil de la multiplication des incidents qu’il s’agit de respecter des contacts ordonnés par la Cour Supérieure et confirmés par la Cour d’Appel, mais surtout, de respecter la relation fille-père (le tout restant systématiquement sans réponse) ? Hé bien le juge français, plutôt que de rappeler à l’ordre la maman (comme la Cour d’Appel du Québec l’avait déjà fait) résout le problème comme suit ; « les Skype génèrent des conflits, je supprime la moitié de Skype, comme ça je supprime la moitié des conflits »… La mère comprenant bien la mécanique recommence alors… Elle sabote un Skype sur deux… Voilà comment on passe de 2h de contacts par semaine à moins de 30 minutes, en entretenant le conflit que le juge diminuera en éliminant progressivement le père (c’est simple dans la tête des juges en France : pas de père, pas de demande, pas de demande, pas de problème ! Conflit résolu !).
    – De la mère façon, la mère me refuse tout contact quand je suis en France et que je fais tout pour voir ma fille, implorant de pouvoir avoir ne serais-ce que deux heures de goûter avec elle, alors que je suis à 200m de là où elle habite, et restant une semaine dans la ville en question dans le seul de la voir ? Imaginez-vous quelle est la décision du juge français ? Supprimer toute possibilité de contacts en dehors de périodes strictes de vacances, de sorte que dès que le travail m’amène en France, je n’ai maintenant même plus la possibilité de rendre visite à ma fille (alors qu’évidemment, la mère avait obtenu l’autorisation de déménager avec l’enfant parce qu’elle s’était engagée, la main sur le coeur, à tout faire pour qu’il y ait le plus de contacts possibles entre le père et l’enfant, proposant que je puisse la voir à tout moment lorsque je serai en France).
    – La mère pose des problème pour transférer de responsablilité de l’enfant, impose systématiquement des horaires impossibles qui obligent à prendre des nuits d’hôtels additionnelles, refuse de se montrer souple sur les horaires et sur le lieu de transfert pour se coordonner avec les horaires d’avions et/ou de train ? Qu’à cela ne tienne : le juge français ordonne de venir chercher l’enfant à 10h le samedi et de le ramener à 18h le dimanche sur le pas de la porte de Madame, dans sa ville en France, et refuse que l’enfant voyage en Mineur Non-Accompagné.
    – La maman, qui aurait déménager en France pour des raisons professionnelles, argumentant qu’elle gagnera très bien sa vie ne travaille finalement pas ? Le papa, qui passe sa vie à faire des aller-retour en France pour tenter de résoudre la situation éprouve des difficultés financières majeures ? Qu’à cela ne tienne, l’on va supprimer le seul voyage qui était à la charge de la mère, en imposant au père de payer dorénavant tous les voyages, en plus d’une pension alimentaire de 500$…. Et peu importe que le bilan voyages + pension force le père à crédit… La justice française est une justice d’exécution des père, y compris des pères au Québec.

    Résultat en moins de 4 années de procédures, alors que je voyais ma fille adorée presqu’à toutes les vacances, je ne verrai pas ma fille plus de 10 jours en près d’une année, à cause de l’obstruction de la mère. Et dans leur système français, personne ne fera quoi que ce soit pour vous. Au contraire : on va vous épuiser… Jusqu’au bout, jusqu’au dernier souffle.

    Autant on reproche souvent aux pères d’être désengagés (je l’ai beaucoup entendu), autant je peux témoigner que lorsque la maman le refuse, c’est tout un système qui s’érige face au père pour lui refuser tous les droits… Et plus il s’acharne, plus on va le « mater »… Jusque, très malheureusement trop souvent, au suicide. Les simples pères qui aiment simplement leurs enfants se retrouvant détruits par l’absence de contacts avec leurs petits sont l’écrasante majorité, mais on ne les entend jamais. On ne parle que des quelques fous violents, idiots et misogynes, qui ne représente qu’une part marginale de ces papas au bord du gouffre (et il y a des mamans aussi, évidemment, même si les usages juridiques font que le ratio n’est pas 50/50, la maman sont également touchées parfois), mais impose leur sale image en lieu et place de ceux qui meurent en silence.

    Bref, tout cela pour dire que je ne comprends pas qu’un papa puisse ne pas vouloir voir son enfant. Quelle que soit la douleur de la séparation ou toute excuse que l’on pourrait trouver. Je suis en train, littéralement, de m’étouffer de chagrin à cause du peu de contacts que j’ai avec ma fille. Ni la justice, ni les services sociaux n’y feront malheureusement quoi que ce soit. J’ai passé plus de deux années, quatre jours par semaine, à tenter de trouver des solutions… En vain.

    Alors s’il y a des papas qui refusent de voir leur enfant alors que la mère les y encourage qui lisent ces lignes, sachez que vous êtes chanceux. Allez profiter de vos kids. Ils ne grandiront qu’une seule fois.

  • J’ai cru m’entendre ,dans deux trois ans , en lisant votre texte….. Les larmes qui coulent. J’ai tellement peur qu’elle souffre de l’abandon de son père….elle n’avait que 4 mois….. Je m attend déjà à l’entendre me demander « il est où mon papa? », « pourquoi mon papa n’est pas là ». J’ai l impression que le jour où il a décidé de me quitter et par la suite d’abandonner notre fille, qu il lui a déjà imposer de souffrir en grandissant quand elle se demandera qui est son papa…..
    les gens pensent que c’est mieux ainsi surtout quand le père n’a pas été bienveillant envers la mère….. Mais seule une femme qui vit l’abandon du père envers son enfant sait à quel point c’est une douleur silencieuse mais déchirante et si poignante de savoir qu’il la fera souffrir par son absence.
    Comme vous il a fait ce choix car il ne voulait plus me voir….. égoïste et sans empathie j’ai pourtant tout fait en m oubliant…..
    je resterai forte pour ma fille et je ferai du mieux que je peux pour minimiser le manque de son père ….. Comme chaque enfant délaissé par un de ses parents ….elle n a rien demandé ….
    Je le sens seule face à cette situation en tant que mère pour évincer cette colère que j ai contre lui… je ne veux pas que ma fille le ressente quand elle grandira……

  • Bravo pour ce texte. Je viens de perdre mon père, qui m’a abandonnée alors que je n’étais même pas née.
    La douleur est là, on grandit avec. Ma mère ne m’a pas parlé de lui. Je découvre sa vie aujourd’hui…
    Même à 51 ans, on est toujours la fille de quelqu’un. D’un homme et d’une femme. Les mamans seules sont des surper-héroïnes. Des battantes. Encore merci d’avoir partager ce texte. NB

  • Je suis bouleversé de voir la souffrance de certains homme. Moi même jai fait une tentave de suicide suit a un jugement de cour en faveur de mon ex femme. Des livres commence a sortir sur la violence fait aux hommes. Sa finit par se savoir

  • Bonjour, moi aussi mon père ma abandonner quand j’avais 9ans, je voulais le protéger en me disant qu’il allait revenir mais il n’est revenu aujourd’hui j’ai 14ans et je vis sans père, en ne sachant s’il est vivant.

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