messy teenager room

Je te sacre à la porte, mon gars

messy teenager room

Fais un homme de toi, shit. Je ne suis plus capable de te voir gamer à la journée longue; de t’entendre sortir à vingt-deux heures et t’entendre rentrer après trois  heures dans ton vacarme de snack de fin de soirée; de te voir dormir jusqu’à midi; de sentir l’odeur de ton weed que tes pores relâchent en une traînée stagnante s’imprégnant partout où tu passes dans la maison. JE NE SUIS PLUS CAPABLE. T’es comme un grand ado attardé qui n’en finit plus de finir sa phase. Tu vas avoir vingt ans bientôt mais, désolé, ta nouvelle décennie, c’est ailleurs que tu vas l’amorcer car, aujourd’hui, je te sacre à la porte, mon gars.

Pourtant, tu étais plein de promesses. Académiquement, tu étais premier de classe. Dans tes sports, tu étais capitaine d’équipe. Avec ton instrument de musique, tu étais créatif et tu voulais changer l’monde. Tu avais toujours le sourire étampé dans le visage, tu rayonnais, tu resplendissais, tu puais l’bonheur! Veux-tu bien me dire quand et où on l’a échappé!? Je dis ‘’on’’ car je m’inclus dans cette débâcle, cette dérive, ce naufrage duquel tu ne distingues d’horizon. Je sais que tu as honte de toi et, de ce fait, j’ai honte de moi. Je me sens coupable de tout ça. Mon gars, comme dirait Noir Silence, on jase de toi…

Non pas que je démissionne sur toi comme tu le fais avec toutes tes jobines. Non pas que je lance la serviette comme tu le fais systématiquement avec celles que tu utilises en sortant de tes rares douches et que tu laisses sécher en tapon humide dans le coin de ta chambre. Non pas que je jette l’éponge comme tu sembles l’avoir fait quand je regarde les coulisses de jus d’bouffe croûtées sur ta table de chevet. Non pas que j’abdique comme tu le fais devant le moindre effort qui s’offre à toi. Mais, je ne te reconnais plus, mon gars et peu importe la force du coup d’épée que je donne, ma lame s’enfonce inlassablement dans une eau de plus en plus profonde.

Je me souviens quand nous allions voir le baseball, tu me regardais avec ta petite face et tu me disais ‘’Papa, un jour, je veux être comme toi’’. Mon gars, je ne souhaite pas que tu sois comme moi. Je souhaite que tu sois toi, totalement toi, ultimement toi, le plus toi possible qu’être toi est possible d’être. Mais tu ne le trouves pas ce toi et, au lieu de le chercher en posant les bons gestes, tu le fuis dans la facilité. J’ai donné tout ce que je pensais bon de donner mais je dois me rendre à l’évidence, je ne manœuvre plus les outils te permettant de te construire. Ils sont tiens désormais et il est temps que tu apprennes à les utiliser à bon escient.

Aujourd’hui, mon gars, j’ai mal. Mes oreilles et mon coeur te seront toujours ouverts mais, pour l’instant, la porte de la maison te sera fermée. Aujourd’hui, mon gars, je te donne le coup d’pied au cul que j’aurais peut-être dû te donner avant. Aujourd’hui, mon gars, tu m’insulteras, tu sacreras après moi, tu vociféreras, tu me détesteras, mais un jour, tu me remercieras. Tu me remercieras car, aujourd’hui, je te sacre à la porte, mon gars.

Crédit : Erica Richardson/Shutterstock.com

Michael Melvin

Fier père de deux enfants. Amant des mots, manipulateur de la langue et tripoteux de notes. Je nous observe, je nous analyse et je couche sur papier nos agissements d'une encre pas toujours délicate.

Plus d'articles

Post navigation

4 Comments

  • Oooohhhh mon dieu … mais c’est de mon garcon qu’il est question ici??!! =O Par contre le mien arrive a 17 ans et je ne suis pas prête à le sacrer dehors… Mon coeur de maman n’assumerait pas ce geste! =( Mais j’ai l’impression d’avoir utiliser tout mes moyens pour essayer de le remettre dans le droit chemin.

  • Si le jeune avais tant de futur académique, de reves et d’avenir, il y a une raison pour laquelle il a mis fin a cela. Premièrement, le jeune (qui a mon age ??) fait probablement une depression ou a besoins d’aide. Je ne pense pas que de le botter dehors est la solution. C’est plate a dire, mais pour certain, a 19 ans, ils sont encore des enfants qui ne peuvent pas voler de leurs propres ailes et qui ont encore besoin de l’aide de leurs parents pour les diriger dans la vie. Dans le texte que je viens de lire, je vois que le parent en question n’a pas fait beaucoup pour l’aider. Le mettre a la porte, l’abandonner, pour une attitude de lâchetée que nous avons tous vécus dans la crise d’adolescence. Ce n’est pas en le mettant a la porte et en le laissant se débrouiller avec ses propres moyens que sa vas aider. Sa vas empirer. A la place, ce serais milles fois mieux d’être un bon parents et de l’encourager sans ses rêves qu’ils avais.
    Mais je comprends le message du texte qui cherche probablement (je crois) a motiver les gens a prendre le dessus sur leur lâchetée et a faire quelque chose de sa vie.

  • J’ai fait sa avec mon fil. Je regrette, ces tres dur de ne plus avoir de ses nouvelles. Je lui texte a l’occasion , mais jamais de reponse en retour. Je lui envoie a l’occasion un peu de sous car je veux qu’il puisse avoir de quoi manger. Ces moi qui l’ait elever depuis ces 3 derniere annees, j’ai essayer de lui donner le plus que je pouvais, il a pu allez en voyage a londre avec ses amis d’ecole car je me suis fendu en 4 pour qu’il puisses y aller. Je payait tout et courrais toujours apres son pere par la suite pour me faire rembourser sa part.je suis tomber avec la fybromialgie et je voulais qu’il m’aide un peu, mais je devait m’y prendre de la mauvaise maniere.quand je me suis separer j’ai toujours dit je voulais quont vive heureux , ces tout ce que je demandait. Je regrette tellement m’etre emporter ce soir la. Mon fil est la seule chose qui me tiens a coeur, j’en ai juste un… J’espere juste un jour qu’il me reviendras.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *